Phénix (Q157)
Phénix | |
L'Ajax, identique au Phénix. | |
Type | Sous-marin |
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Classe | Classe 1500 tonnes |
Histoire | |
A servi dans | Marine nationale |
Chantier naval | Chantiers Dubigeon – Nantes |
Quille posée | 5 novembre 1928 |
Lancement | 12 avril 1930 |
Armé | 21 octobre 1932 |
Statut | coulé le 15 juin 1939 |
Équipage | |
Équipage | 5 officiers, 66 marins |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 92,30 m |
Maître-bau | 8,10 m |
Tirant d'eau | 4,40 m |
Déplacement | 1 572 tonnes en surface 2 082 tonnes en plongée |
Propulsion | 2 moteurs diesel 2 moteurs électriques |
Puissance | Diesel : 2 x 3 000 ch Électrique : 2 x 1 200 ch |
Vitesse | Surface : 17,5 nœuds Plongée : 10 nœuds |
Profondeur | 80 m |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 9 tubes lance-torpilles de 550 mm 2 tubes lance-torpilles de 400 mm 1 canon de 100 mm 1 mitrailleuse-double de 13,2 mm/76 |
Rayon d'action | 14 000 milles à 7 nœuds (surface) 100 milles à 7 nœuds (immersion) |
Carrière | |
Port d'attache | Brest |
Indicatif | Q157 |
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Le Phénix est un sous-marin français de la classe 1 500 tonnes. Lancé en 1930, il fait naufrage lors d'un exercice en juin 1939 au large du Vietnam.
Histoire
[modifier | modifier le code]Développement
[modifier | modifier le code]Le Phénix fait partie d'une série assez homogène de 31 sous-marins océaniques de grande patrouille, aussi dénommés 1 500 tonnes en raison de leur déplacement. Tous sont entrés en service entre 1931 (Redoutable) et 1939 (Sidi-Ferruch).
Longs de 92,30 mètres et larges de 8,10, ils ont un tirant d'eau de 4,40 mètres et peuvent plonger jusqu'à 80 mètres. Ils déplacent en surface 1 572 tonnes et en plongée 2 082 tonnes. Propulsés en surface par deux moteurs diesel d'une puissance totale de 6 000 chevaux, leur vitesse maximum est de 18,6 nœuds. En plongée, la propulsion électrique de 2 250 chevaux leur permet d'atteindre 10 nœuds. Appelés aussi « sous-marins de grandes croisières », leur rayon d'action en surface est de 10 000 nautiques à 10 nœuds et en plongée de 100 nautiques à 5 nœuds.
Mis en chantier le avec le numéro de coque Q157, le Phénix est lancé le et mis en service le . Il appartient à la série M6.
Naufrage
[modifier | modifier le code]Le , il quitte Toulon avec L'Espoir à destination de l'Indochine française, où ils arrivent le [1]. Le , il participe à des manœuvres d'entraînement[2]. Le Phénix et L'Espoir doivent simuler l'attaque du croiseur Lamotte-Picquet devant Cam Ranh et plonger. L'exercice terminé, le Phénix ne refait pas surface et l'inquiétude grandit. En fin de journée, une tache de gazole est repérée à la surface. L'épave du sous-marin est localisée le lendemain à 12 nautiques au nord-est de l'île de Hon Chut, l'arrière reposant sur le fond de 105 mètres, l'étrave flottant à une profondeur d'environ 40 mètres[3].
Les opérations de renflouement commencent le 22, en essayant à plusieurs reprises de passer une chaîne autour du bâtiment pour le remorquer en le remontant à une profondeur à laquelle des scaphandriers peuvent agir. Le navire de sauvetage américain USS Pigeon (en) de l'Asiatic Fleet arrive le . La trop grande profondeur de l'épave – qui se situe désormais vers 95 mètres – continue d'empêcher tout accès au navire[4]. Le , une cérémonie d'adieu et d'hommage aux victimes a lieu au lieu du naufrage.
Alors que les victimes étaient toutes disparues, l'un des membres de l'équipage, infirmier à bord, réapparait quelques mois plus tard. Jean Croguennec revient au pays, son paquetage sur le dos. Ses proches, accablés par le deuil, n’en croient pas leurs yeux. L'infirmier sauvé du naufrage aurait été mis aux arrêts ou aurait eu un rendez-vous médical impératif, le privant d'embarquer[5].
Cause du naufrage
[modifier | modifier le code]En raison de l'impossibilité de renflouer l'épave, la cause précise du naufrage n'a pu être établie. Une négligence aurait pu conduire à la plongée du navire avec l'un de ses panneaux ouverts, entraînant l'inondation de ses compartiments. Il est également possible que les mécaniciens aient désactivé les témoins de fermeture des panneaux des diesels, qui seraient restés ouverts lors de la plongée. La cause la plus probable semble être une explosion due aux vapeurs d'hydrogène dégagées par les batteries en mauvais état du sous-marin[6].
Un rapport daté du , donc le lendemain du naufrage, émanant de l'arsenal de Saïgon, écrit : « Dans son état actuel, la batterie ne semble pas pouvoir assurer son service normal » ; précédemment dans un autre sous-marin du même type, L'Espoir, une explosion des batteries avait fait deux morts[7].
La reprise des recherches en 2023-2024
[modifier | modifier le code]Le porte-hélicoptère Tonnerre a déterminé précisément la zone du naufrage en 2016. Ce qui permet d'organiser une expédition, prévue en janvier 2024 à condition que les autorités vietnamiennes donnent leur autorisation[8].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Un carnet de bord personnel manuscrit, d'un marin de l'aviso Rigault-de-Genouilly, mentionne la présence du sous-marin le 28/11/1938 à Saïgon.
- Picard 2006, p. 26
- Picard 2006, p. 27
- Picard 2006, p. 28
- « L’incroyable histoire du miraculé du sous-marin Phénix », Le Télégramme, (lire en ligne)
- Picard 2006, p. 28-29
- Didier Déniel, « Les raisons du naufrage du sous-marin Phénix refont surface », Journal Le Télégramme, (h ttps://www.letelegramme.fr/bretagne/les-raisons-du-naufrage-du-phenix-refont-surface-6429578.php, consulté le ).
- Didier Déniel, « Naufrage du Phénix au Vietnam : 84 ans après, des plongeurs brestois veulent lever le mystère », Journal Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
Article connexe
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Claude Huan, Les Sous-marins français 1918-1945, Rennes, Marines Éditions, , 240 p. (ISBN 978-2-915-37907-5 et 2-915-37907-6, OCLC 55595422)
- Claude Picard, Les Sous-marins de 1 500 tonnes, Rennes, Marines Editions, , 119 p. (ISBN 2-915-37955-6 et 978-2-915-37955-6, OCLC 421731181, BNF 40993561)