Philippe de Villiers de L'Isle-Adam
Philippe de Villiers de L'Isle-Adam (né à Beauvais en 1464 et mort à Malte en 1534), est le 44e grand maître[1] de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Biographie
Il fut élu grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem le 21 janvier 1521 alors qu'il était en France. Il rejoignit Rhodes en août après avoir échappé au corsaire turc Curtogli. Il apportait avec lui de gros renforts en chevaliers, en armes et en munitions. En 1522, il défendit avec 600 chevaliers et 4 500 hommes l'île de Rhodes attaquée par 200 000 hommes[réf. nécessaire] de Soliman le Magnifique.
Au terme d'un siège de six mois, trahi par le grand chancelier d'Amaral, les défenses de Rhodes entamées par les coups de l'artillerie ottomane, submergé par le nombre, Villiers de l'Isle-Adam dut capituler après une héroïque résistance, en décembre 1522. Soliman tint à le recevoir pour lui exprimer sa déférence. Fait unique dans l'histoire de l'empire ottoman, le sultan l'autorisa à quitter Rhodes librement avec ses chevaliers et ceux des civils qui souhaitaient l'accompagner, « bagues sauves » (avec les bagages qu'ils voulaient emporter avec eux)[2].
La « grande caraque de Rhodes », vaisseau amiral des Hospitaliers, appareilla avec d'autres navires à l'aube du 1er janvier 1523 pour Candie, Messine, Viterbe, et enfin Nice[réf. souhaitée]. Après une longue période d'incertitude, durant laquelle Villiers de l'Isle Adam voyagea et séjourna à Rome, Charles Quint céda l'archipel maltais aux Hospitaliers. Ils s'y installèrent sous la conduite de leur grand maître en 1530.
Philippe Villiers de l'Isle-Adam meurt le 21 août 1534. Il est enterré dans la chapelle Sainte-Anne du château Saint-Ange à Malte. En 1577, après la construction de la co-cathédrale Saint-Jean de La Valette, son corps est transféré dans la crypte de celle-ci où il repose depuis.
Apprenant son décès, Soliman le Magnifique, qui avait toujours admiré les qualités de ce personnage exceptionnel, fit publier dans les mosquées de son empire un panégyrique en son honneur : « Croyants, apprenez d’un infidèle comment on accomplit son devoir jusqu’à être admiré et honoré de ses ennemis. »
Notes et références
- B. Galimard Flavigny (2006) p. 317-319
- Sur le siège, voir : Gilles Rossignol, Pierre d'Aubusson, "le bouclier de la chrétienté". Les Hospitaliers à Rhodes,, Lyon, La Manufacture, 1991, p. 249-279.
Sources
- (fr) Bertrand Galimard Flavigny, Histoire de l'ordre de Malte, Perrin, Paris, 2006
- (fr) De Rhodes à Malte : le grand maître Philippe de Villiers de l'Isle-Adam (1460-1534) et l'ordre de Malte, Somogy, 2004
Annexes
Articles connexes
- Siège de Rhodes (1522)
- Ordre de Saint-Jean de Jérusalem à Rhodes
- Ordre de Saint-Jean de Jérusalem à Malte