Paul Rose (résistant)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Paul Rose (résistant)
Description de cette image, également commentée ci-après
Paul Rose
Nom de naissance Paul Alphonse Désiré Rose
Naissance
Caen, Calvados
Décès (à 27 ans)
camp de concentration de Dora
Nationalité Drapeau de la Belgique Belgique
Profession
Instituteur
Ascendants
Désiré Rose et Céleste Decarne
Conjoint
Esther Vandenberghe
Descendants
Marie-Paule Rose

Paul Alphonse Désiré Rose, né le à Caen (Calvados) et mort le au camp de concentration de Dora, est un instituteur et résistant belge.

Biographie[modifier | modifier le code]

Paul Rose est le fils de Désiré Rose (1881-1958), facteur des postes, et de Céleste Decarne (1884-1959). Troisième enfant d'une fratrie de quatre, Gérard (1913-1989), prêtre au Congo belge puis en France, Marie-Louise (1915-2002), sous-perceptrice des postes au Bizet et Marie-José (1925-2016), enseignante au Bizet, à l'époque un hameau de Ploegsteert d'où sa famille est originaire et où il passe la plus grande partie de sa vie[1].

Paul Rose fait ses études primaires à l'école communale de Ploegsteert, puis il perfectionnera son néerlandais à l'école des Frères de Messines. De 1931 à 1936, il se forme à l'Ecole Normale de Braine-le-Comte et effectue son service militaire au 4e régiment de ligne de Bruges : il obtient le grade de Candidat officier de réserve. En 1937, il est nommé instituteur à l'école des garçons du Bizet[2].

Tableau peint par Paul Rose représentant ses grands-parents maternels.

Il s'occupe de théâtre, dessine, peint et écrit de la poésie. Il est aussi un historien amateur. Son Histoire de Ploegsteert paraît pendant treize semaines dans le journal paroissial de la paroisse Saint-André du Bizet en 1965-1966.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En , lors de la mobilisation de l'armée belge, Paul Rose est affecté au 24e régiment de ligne. Sous-lieutenant de réserve, il participe avec son unité à la campagne des 18 jours en mai 1940. Fait prisonnier le jour de la capitulation de l'armée belge, il est envoyé en Allemagne (Oflag IV-C à Colditz puis Oflag VII-B à Eichstätt). Il est rapatrié le et reprend son métier d'instituteur.

En résistance[modifier | modifier le code]

En 1941, il rentre dans la résistance. Il devient agent de renseignements auprès du réseau Ali-France, puis chef de section au Service de Renseignements et d'Action (réseau Marc VN/U) et enfin membre du groupement de résistance A.S.B. En 1943, son groupe compte 37 personnes qui contrôlent des deux côtés de la frontière le secteur Ploegsteert - Lille - Comines (Belgique) - Courtrai - Ypres. Il transmet des renseignements sur les mouvements des troupes, sur le trafic fluvial, ferroviaire et routier ainsi que sur les activités aériennes de l'ennemi. Il est également officier de liaison entre les Partisans belges (P.A.) et les F.F.I. d'Armentières[3].

Le , Paul Rose épouse Esther Vandenberghe de Warneton (Belgique). Il est arrêté par la Gestapo le . Confronté à un soldat anglais qu'il avait tenté d'aider en 1941, il est trahi par celui-ci, subit les pires interrogatoires mais ne parle pas. Son silence permet la survie de son service. Sa femme donne naissance à une fille prénommée Marie-Paule le .

Il passe de prison en prison et arrive le , en provenance de la prison de Strzelce Opolskie, au camp de concentration de Gross-Rosen. Il y est enregistré sous le numéro 82 433. Le , il fait la connaissance de Léon-Ernest Halkin. Le , c'est ensemble qu'ils sont transférés en train pour le camp de concentration de Dora où ils arrivent le . Paul Rose est enregistré sous le no 110241. Totalement épuisé, il meurt de dysenterie le dans le baraquement infirmerie 17. C'est Léon-Ernest Halkin qui apprendra la mort de Paul à sa famille, après avoir lu l'appel que cette dernière avait fait publier dans un journal pour le retrouver. Léon-Ernest Halkin a gardé le contact toute sa vie avec la famille Rose.

Honneurs[modifier | modifier le code]

Stèle à la mémoire de Paul Rose, rue de l'Église, Le Bizet

Paul Rose est décoré à titre posthume. Une plaque commémorative est posée en 1946 à l'école où il enseignait. Une stèle plus importante lui est dédiée le . En 1954, une cité qui porte son nom est construite à Le Bizet. Une rue Paul Rose est également tracée.

Sources[modifier | modifier le code]

  • Léon-Ernest Halkin[4], « Paul Rose », in: Mémoires de la Société d'histoire de Comines-Warneton et de la région, tome IV, 1974
  • À l'ombre de la mort de Léon-Ernest Halkin, document Duculot, (ISBN 2-8011-0551-1), Paul Rose aux p. 7, 59, 82, 93, 94, 103, 116, 120, 121, 122, 126, 127, 128.
  • Centre de documentation du Mémorial de Dora-Mittelbau
  • Marie-José Rose, sa sœur
  • Nord Éclair des , , , , , , ,
  • Musée de Groos-Rozen

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Depuis la fusion de communes de 1977, Le Bizet et Ploegsteert font partie de la commune de Comines-Warneton, en Belgique.
  2. Léon-Ernest Halkin, « Paul Rose », in: Mémoires de la Société d'histoire de Comines-Warneton et de la région, tome IV, 1974, p. 461
  3. Léon-Ernest Halkin, « Paul Rose », in: Mémoires de la Société d'histoire de Comines-Warneton et de la région, tome IV, 1974, p. 462
  4. Professeur à l'université de Liège, membre de la Commission royale d'histoire de Belgique.