Mohammad Abdul Monjur

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Mohammad Abdul Monjur
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 41 ans)
ChittagongVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Université de Dacca
Armanitola Government High School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
Arme
Grade militaire
Conflit
Distinction
Bir Uttom ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Muhammed Abul Monjur[1], né le et décédé le était un officier de carrière de l'armée, et commandant du secteur 8 des forces Mukti Bahini pendant la guerre d'indépendance du Bangladesh en 1971[2]. Son lien avec le meurtre du président Zia qui a mené au coup d'État n'est pas un fait avéré[3], mais le chef d'état major de l'armée Hussain Muhammad Ershad, le cerveau de l'assassinat de Zia, a donné un ordre permanent de tirer pour tuer Monjur.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Monjur est né le au Bengale[4]. Il a fréquenté l'école publique de Sarghoda au Pendjab, au Pakistan, et a réussi l'examen de Cambridge en 1955 et l'examen ISC en 1956[5]. Il a obtenu un diplôme intermédiaire du Collège des cadets de l'air de Sarghoda et a étudié à l'université de Dacca pendant un an. Il s'est enrôlé dans l'armée pakistanaise, a étudié à l'Académie militaire pakistanaise et a fréquenté le Collège d'état-major du service de défense au Canada, où il a obtenu son diplôme en 1958[4],[5]. Il s'est joint au East Bengal Regiment en tant qu'officier breveté[5].

Après le début de la guerre de libération, le major Monjur faisait partie d'une brigade Para Commando près de la frontière indienne. Il s'est enfui du Pakistan occidental en Inde avec sa famille et quelques officiers[6].

Rôle dans l'assassinat de Ziaur Rahman[modifier | modifier le code]

Le général Hussain Muhammad Ershad, chef d'état-major de l'armée, a transféré le général Monjur à un poste de non-combattant à Dhaka en tant que commandant du Collège de commandement et d'état-major des services de défense[7]. Monjur était l'officier général commandant (GOC) de Chittagong, et les combattants de la liberté placés sous son commandement ont reçu les postes les plus élevés[8]. Une fois l'ordre de transfert envoyé à Monjur, il a lancé un coup d'État le matin du et ordonné l'assassinat du président Ziaur Rahman au Chittagong Circuit House[8]. Ce dimanche , Monjur diffusait sur la radio bangladaise depuis la station de Chittagong, en disant : « Ayons une position unie pour diriger le pays et en faire une véritable nation du peuple »[9]. Face à un ultimatum de reddition du gouvernement, la plupart des troupes de Monjur avaient abandonné leurs postes ou avaient rejoint le gouvernement, ce qui a mis fin à la rébellion. Plus tard, les soldats du gouvernement ont repris la station de radio et la radio bangladaise a annoncé une récompense de 500 000 takas pour la capture -morte ou vivante- de Monjur[10].

Bien que l'assassinat du président Ziaur Rahman ait eu lieu à Chittagong le , le coup d'État militaire a échoué. Le général Monjur est passé à la radio pour parler à la nation. Selon l'historien Anthony Mascarenhas dans son « Bangladesh : A Legacy of Blood », Monjur a effectivement isolé Chittagong du reste du pays. Le chef d'état-major de l'armée, le général de corps d'armée Hussain Muhammad Ershad, a rapidement donné l'ordre de réprimer toute action de ce genre et de tuer ou capturer Monjur[7] qui, plus tard, se rend sans incident à la police de Fatikchari[11]. Monjur aurait été tué sur place par des soldats en colère le [5]. D'autres rapports disent qu'il a été tué dans le canton de Chittagong par un officier de l'armée envoyé de Dhaka[11]. Moins d'un an plus tard, le général Hussain Muhammad Ershad a pris le pouvoir sans effusion de sang[12].

Jugement[modifier | modifier le code]

Le , Abul Mansur, frère aîné du général Monjur, a déposé une plainte pour meurtre au commissariat de police de Panchlaish. quatorze ans après son assassinat[2]. Le président du parti Jatiya, H.M. Ershad, a été nommé premier accusé dans cette affaire. Les autres accusés sont le major Kazi Emdadul Haque, le lieutenant-colonel Mostafa Kamaluddin Bhuiyan, le lieutenant-colonel Shams et le major général Adbul Latif[10],[13].

Famille et héritage[modifier | modifier le code]

Il a laissé derrière lui sa femme et ses quatre enfants[14],[15] qui ont obtenu l'asile politique aux États-Unis. Mohammad Abdul Monjur était considéré comme un héros de guerre en tant que commandant du secteur 8 pendant la guerre de libération[16].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Bangladesh Gazette of 15 December, 1973; Ministry of Liberation War Affairs
  2. a et b « CID gets 2 more months for Manzur’s murder investigation », The Daily Star,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en-US) Kasturi Rangan et Special To the New York Times, « Bangladesh Leader Is Shot and Killed in a Coup Attempt », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  4. a et b Marcus Franda, « Bangladesh After Zia: A Retrospect and Prospect », Economic and Political Weekly, vol. 16, no 34,‎ , p. 1387–1394 (JSTOR 4370140)
  5. a b c et d Muazzam Hussain Khan, Banglapedia : National Encyclopedia of Bangladesh, Asiatic Society of Bangladesh, , Second éd. (lire en ligne), « Manzoor, Major General Muhammad Abul »
  6. Lawrence Lifschultz, Bangladesh : The Unfinished Revolution, Londres, Zed Press, (ISBN 0-905762-07-X), p. 79

    « [Abu Taher recounting their escape from West Pakistan to join the Bangladesh Liberation War:] Since we had to pass some daylight hours, we went to Major Manzoor's house who was stationed at Sialkot Cantonment. When Manzoor came to know of our plan of escape, he remained quiet and expressed no enthusiasm. At the insistence of his wife, he at last agreed to escape with us. In this way Major Manzoor, his family, and his Bengali batman joined us. At nightfall we drove up to the border, ... walked across the boundary and reached India. »

  7. a et b « 1981: Bangladeshi president assassinated », On This Day, BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a et b « Genesis, Maturation and Distortion of the Bangladeshi Army », Samaj.revues.org (consulté le )
  9. (en-US) Kasturi Rangan et Special To the New York Times, « Bangladesh Leader Is Shot and Killed in a Coup Attempt », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  10. a et b Md Sanaul Islam Tipu, « Prosecution buying time in Manzoor murder case », Dhaka Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. a et b Lawrence Lifschultz, « The murder of Major General Abul Manzur, Bir Uttam », The Daily Star,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en-GB) Derek Brown, « General Hussain Muhammad Ershad obituary », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  13. Md Sanaul Islam, « CID gets more time to probe Maj Manzoor murder case », Dhaka Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Docket Nos. 03-40052-ag(L), 03-40054-ag(con), 03-40056-ag(con), 03-40058-ag(con). – MANZUR v. DEPARTMENT OF HOMELAND SECURITY – US 2nd Circuit », Caselaw.findlaw.com (consulté le )
  15. « Manzur v. DHS » [archive du ]
  16. « Sector Commanders Forum » [archive du ], Sector Commanders Forum, (consulté le )