Louis-Pantaléon-Jude-Amédée de Noé

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Louis-Pantaléon-Jude-Amédée de Noé
Fonction
Pair de France
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Louis Pantaléon-Jude-Amédée de NoéVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Père
Enfants
Blason

Louis-Pantaléon-Jude-Amédée de Noé, né le au château de L'Isle-de-Noé et mort le à Paris, comte de Noé, pair de France, est un aristocrate français.

Il émigre pendant la Révolution française et sert dans l'armée anglaise. À la Restauration, il est pair de France, succédant à son père. Il est indemnisé par la république d'Haïti parce que sa famille y possédait des habitations et des esclaves sous l'Ancien Régime.

Biographie[modifier | modifier le code]

Louis-Pantaléon-Jude-Amédée de Noé est né le au château de sa famille à L'Isle-de-Noé. Il est le second fils du comte Louis-Pantaléon de Noé, officier, propriétaire planteur à Saint-Domingue et de sa femme Charlotte de Noé[1],[2]. Sa famille, la famille de Noé, appartient à la noblesse gasconne[3].

Noble émigré[modifier | modifier le code]

Le , Louis-Pantaléon-Jude-Amédée de Noé part en émigration[4],[5]. Il rejoint son père Louis-Pantaléon de Noé à Coblence, à la cour des princes, les deux frères de Louis XVI, le comte de Provence et le comte d'Artois. Il veut servir dans l'armée des Princes comme « lieutenant et aide de camp de son père », selon son dossier militaire[4]. En effet, à l'automne 1791, après la fuite à Varennes et l'arrestation du roi, le comte de Noé a quitté la France, laissant à L'Isle-de-Noé sa femme, propriétaire en titre du château, et ses enfants[6].

En 1793, père et fils sont passés en Angleterre[7]. En , Louis-Pantaléon-Jude-Amédée de Noé s'engage dans l'armée britannique et part servir en Inde, en Égypte et à Ceylan[8],[5]. Il participe en particulier au corps expéditionnaire dirigé contre l'armée française d'Égypte en 1800[2]. Alors que son père rentre en France en 1802, amnistié, Louis-Pantaléon-Jude-Amédée de Noé reste dans l'armée britannique[9].

Il est le seul garçon survivant de sa fratrie, ses deux frères, Jacques Roger Marie Léon de Noé et François Louis Édouard de Noé ayant été tués dans l'armée napoléonienne en 1813[10].

Pair de France[modifier | modifier le code]

Intérieur de la Chambre des pairs en 1819. La place de Louis-Pantaléon-Jude-Amédée de Noé est indiquée.

Le , après la mort de son père, Louis-Pantaléon-Jude-Amédée de Noé lui succède comme pair de France. En effet, le comte Louis-Pantaléon de Noé a été nommé membre de la Chambre des pairs héréditaires lors de la seconde Restauration, par l'ordonnance du [5],[11],[2].

Il reste à la Chambre des pairs jusqu'à sa suppression en 1848, ayant en 1830 prêté serment au gouvernement de Louis-Philippe, et se retire ensuite[2]. Il est l'auteur d'un album de portraits des pairs de France[5].

Un riche notable[modifier | modifier le code]

Château de L'Isle-de-Noé

Le , Louis Pantaléon Jude Amédée de Noé rachète le château familial de L'Isle-de-Noé, que ses parents avaient dû vendre pendant la Révolution mais dans lequel sa mère avait continué à vivre[12].

En 1820, il est gentilhomme de la chambre du roi[5],[2].

Dans le cadre de l'indemnisation des propriétaires d'esclaves par la république d'Haïti, exigée par la France en 1825 échange de sa reconnaissance de l'indépendance de la jeune république, les quatre enfants de la famille de Noé survivants, Louis-Pantaléon-Jude-Amédée de Noé et ses trois sœurs, reçoivent chacun 66 784,93 francs pour leur ancienne habitation des Manquets et 13 817,21 francs pour leurs anciennes habitations Bréda. La famille touche donc au total 322 408,36 francs d'indemnité[13],[14].

Il meurt le à Paris[2]. Un de ses fils, Amédée, fait carrière comme dessinateur et caricaturiste, sous le pseudonyme de Cham[2].

Famille et descendance[modifier | modifier le code]

Louis-Pantaléon-Jude-Amédée de Noé épouse le , à Surrey en Angleterre Françoise-Catherine Hallidey, morte à Paris le . Ils ont six enfants[15] :

  • François-Thomas de Noé, marquis de Noé dit le vicomte de Noé (1806-1887), épouse en 1831 Laurette-Marie-Mélanie Trousset[15] ;
  • William-Maittand, né le à Colombo et mort au château de L'Isle-de-Noé le , chef d'escadron de cavalerie[15] ;
  • Louis-Robert-Jean, né le à Colombo et mort à Paris le , colonel de spahis[15] ;
  • Amédée Charles Henri, né le à Paris et mort dans la même ville le , dessinateur connu sous le pseudonyme de Cham[15] ;
  • Louisa, épouse N. Manners, amiral anglais[15] ;
  • Marie-Anne, née à Paris en 1815, morte à Paris le , chanoinesse de Sainte-Thérèse[15].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Mémoires relatifs à l'expédition anglaise partie du Bengale en 1800 pour aller combattre en Égypte l'armée d'Orient, Paris, Imprimerie royale, , 288 p. (lire en ligne)[8].

Décoration[modifier | modifier le code]

Grand officier de la Légion d'honneur Grand officier de la Légion d'honneur le 14 juillet 1845[16],[2].

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason Blasonnement :
Losangé d'or et de gueules[17],[18].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Donnadieu 2009, p. 172-173.
  2. a b c d e f g et h « NOÉ Louis-Pantaléon-Jules-Amédée, comte de Noé », sur Sénat, (consulté le ).
  3. Donnadieu 2009, p. 40-42.
  4. a et b Donnadieu 2009, p. 215.
  5. a b c d et e Emmanuel de Waresquiel, Un groupe d'hommes considérables : Les pairs de France et la Chambre des pairs héréditaire de la Restauration, 1814 - 1831, Paris, Fayard, , 502 p. (ISBN 978-2-213-62839-4), p. 393.
  6. Donnadieu 2009, p. 203-205.
  7. Donnadieu 2009, p. 216.
  8. a et b Donnadieu 2009, p. 220.
  9. Donnadieu 2009, p. 223-226.
  10. Donnadieu 2009, p. 228.
  11. Donnadieu 2009, p. 226-229.
  12. Donnadieu 2009, p. 231-232.
  13. Donnadieu 2009, p. 236-237.
  14. « Repairs », sur Base de données des indemnités versées aux propriétaires d’esclaves (consulté le ).
  15. a b c d e f et g Villain 1913, p. 1572.
  16. « Ministère de la culture - Base Léonore », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le ).
  17. Henri Jougla de Morenas, Grand armorial de France : Catalogue général des armoiries des familles nobles de France, t. V, Paris, Socíété du Grand Armorial de France, (lire en ligne), p. 163.
  18. Donnadieu 2009, p. 40.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Louis Donnadieu, Un grand seigneur et ses esclaves : Le comte de Noé entre Antilles et Gascogne 1728-1816, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, coll. « Tempus », , 327 p. (ISBN 978-2-8107-0012-7, présentation en ligne, lire en ligne), [présentation en ligne].
  • Jules Villain, La France moderne. Dictionnaire généalogique, historique et biographique, t. III : Haute-Garonne et Ariège, deuxième partie, Montpellier, Firmin et Montane, (lire en ligne), p. 1569-1574.

Liens externes[modifier | modifier le code]