La Fille du samouraï

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La Fille du samouraï
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Affiche japonaise du film.
Titre original 新しき土
Atarashiki tsuchi
(Version japonaise)
Die Tochter des Samurai
(Version allemande)
Réalisation Arnold Fanck
Mansaku Itami
Scénario Arnold Fanck
Acteurs principaux
Sociétés de production J.O. Studios
Dr. Arnold Fanck-Film
Pays de production Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Drapeau du Japon Japon
Genre Drame
Durée 127 min (Version allemande)
115 min (Version japonaise)
Sortie 1937

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

La Fille du samouraï (en allemand : Die Tochter des Samurai, en japonais Atarashiki tsuchi (新しき土?), est un film dramatique germano-japonais de 1937 réalisé par Arnold Fanck et Mansaku Itami et mettant en vedette Setsuko Hara, Ruth Eweler et Sessue Hayakawa. Le titre japonais signifie « Terre nouvelle ».

Liminaire[modifier | modifier le code]

Le film est la première des deux coproductions entre le Japon et l'Allemagne nazie (la seconde étant Kokumin no chikai de Hiromasa Nomura en 1938)[1]. Fanck, qui était célèbre pour ses films de montagne, a sans doute été choisi comme réalisateur en raison de ses liens avec le Parti nazi[1]. Fanck et Itami se sont souvent affrontés pendant le tournage du film, il en a résulté deux versions distinctes du film.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Teruo Yamato retourne au Japon après avoir passé six ans dans une école d'agronomie en Allemagne. Teruo est le fils adoptif d'une ancienne famille de samouraïs et est destiné à épouser Mitsuko, la fille aînée de la famille. Cependant, Teruo qui a goutté à l'individualisme occidental pendant son séjour en Europe refuse de se plier aux traditions. Iwao Yamato, son futur beau-père est consterné lorsque Teruo annonce qu'il a l'intention d'épouser Gerda Storm, la journaliste allemande rencontrée sur le bateau qui l'a ramené au Japon. Gerda cependant, une femme chaste et aryenne, s'oppose à cette relation métisse. Elle tente de convaincre Teruo de se plier à la tradition japonaise et de se réconcilier avec sa famille.

Pendant ce temps, Mitsuko, se sentant déshonorée par le rejet de Teruo, tente de se suicider en se jetant dans un volcan. Elle est sauvée à la dernière seconde par Teruo, et le couple se retrouve romantiquement. Quelque temps plus tard, le jeune couple et leur bébé vivent désormais au Mandchoukouo, la « Nouvelle Terre », travaillant avec enthousiasme dans une ferme.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Une scène du film avec Setsuko Hara.
Une scène du film avec Ruth Eweler et Setsuko Hara.

Distribution[modifier | modifier le code]

Scène du film avec Isamu Kosugi et Setsuko Hara.

Autour du film[modifier | modifier le code]

Setsuko Hara accompagnée par son beau-frère Hisatora Kumagai et le producteur Nagamasa Kawakita partent en 1937 pour promouvoir le film aux côtés d'Arnold Fanck en Europe et aux États-Unis. Le voyage qui dure quatre mois les mènent du Mandchoukouo à Berlin et dans plusieurs villes allemandes, puis à Paris, New York, Los Angeles et Hollywood[3]. En Allemagne, Setsuko Hara est accueillie comme une invitée officielle par Joseph Goebbels, le ministre de la Propagande[4],[5], épisode de grand malaise pour la jeune femme qui ne comprend pas très bien ce qu'on attend d'elle[5]. Mais elle a aussi l’occasion de rencontrer partout où elle va des personnalités éminentes du cinéma, comme Jean Renoir à Paris, Josef von Sternberg et Marlene Dietrich, avec qui elle dîne à Hollywood[3],[6]. Son retour est triomphal et la jeune comédienne est qualifiée par le magazine féminin Fujokai[7] de « star mondiale » et de « premier espoir du cinéma japonais »[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) David Stewart Hull, Film in the Third Reich, University of California Press (lire en ligne), p. 121
  2. a b et c (ja) La Fille du samouraï sur la Japanese Movie Database
  3. a et b Itakura Kimie, « Centenaire de l’actrice légendaire Hara Setsuko : pourquoi la muse d’Ozu a pris si subitement sa retraite : Interview de Taeko Ishii, biographe de setsuko Hara », sur nippon.com, (consulté le ).
  4. a et b Tomuya Endo et Pascal-Alex Vincent, Dictionnaire des acteurs et actrices japonais, Carlotta en collaboration avec GM Éditions, , 269 p. (ISBN 978-23-77970-48-3), p. 21
  5. a et b Didier Péron, « Setsuko Hara, star du cinéma japonais, muse d'Ozu, est morte à 95 ans », sur liberation.fr, (consulté le ).
  6. (en) Ronald Bergan, « Setsuko Hara obituary », sur theguardian.com, (consulté le ).
  7. Note : Fujokai (婦女界?, litt. « Le Monde des femmes »), magazine mensuel féminin créé en 1910, il a été publié jusqu'en 1952.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Iris Haukamp, A Foreigner’s Cinematic Dream of Japan: Representational Politics and Shadows of War in the Japanese-German Coproduction New Earth (1937), Bloomsbury Publishing, , 272 p. (ISBN 9781501343551, lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]