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La Dérision du Christ (Cimabue)

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La Dérision du Christ
Artiste
Type
Matériau
peinture, or et bois de peuplier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Dimensions (H × L)
25,8 × 20,3 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Protection

La Dérision du Christ ou Le Christ moqué est un tableau de dévotion du peintre florentin Cimabue. Il constitue l'un des huit panneaux du diptyque composé vers 1280 dont quatre seulement sont connus dont un perdu. Réalisé à la peinture à l'œuf et fond d'or sur un panneau en bois de peuplier de 25,8 × 20,3 cm, il représente Jésus-Christ pendant un épisode de sa Passion. Retrouvé en 2019 lors d'un inventaire d'une maison particulière proche de Compiègne (Oise, France) il est vendu aux enchères le pour un prix de 24,18 millions d'euros (frais compris) et classé trésor national par le ministère de la Culture le .

Représentation schématique du Diptyque de dévotion.

Composition

La Dérision du Christ ou Le Christ moqué[1],[2] est l'un des panneaux peints par le maître de la pré-Renaissance italienne Cimabue vers 1280 constituant le Diptyque composé de huit tableaux disposés en deux volets vraisemblablement dispersés au XIXe siècle. Il s'agit du panneau du bas à gauche du volet de gauche du Diptyque. C'est une peinture à l'œuf et fond d'or sur panneau de peuplier de 25,8 × 20,3 cm[3].

Thématique

Le tableau représente l'un des épisodes (en) de la Passion du Christ au cours duquel Jésus est agressé, moqué et tourné en dérision devant la foule, épisode que l'on retrouve à deux reprises dans les Évangiles : une première fois à son procès devant le Sanhédrin, où la foule crache sur Jésus et le gifle, et une seconde fois, après sa comparution devant Pilate, où Jésus est flagellé vêtu d'un manteau de pourpre et couronné d'épines[4]. La thématique du Christ moqué ou outragé a fait l'objet depuis le Moyen Âge de nombre de représentations par des artistes tels que Fra Angelico, Matthias Grünewald (en) ou Antoine van Dyck (en) illustrant l'épisode chez Caïphe — contrairement à ceux-ci, Cimabue ne représente pas le Christ les yeux bandés et les poignets enserrés dans des liens, mais les bras ballants, opposant à ses agresseurs une expression de sérénité[3] — ou Jérôme Bosch, le Titien, ou le Caravage illustrant le Couronnement d'épines — dans le tableau de Cimabue un personnage semble tenir une couronne d'épines au-dessus de la tête du Christ[3].

Découverte et vente aux enchères

Le panneau est retrouvé en 2019 à la suite d'un déménagement lors de l'inventaire d'une maison particulière des environs de Compiègne dans l'Oise où il était accroché[5] dont les propriétaires, qui y voyaient « une simple icône », ignorent la provenance de l'œuvre expertisée par Stéphane Pinta du cabinet Turquin[6]. Sa découverte est annoncée aux médias le .

Estimé quatre à six millions d'euros, le tableau est proposé à la vente aux enchères le à Senlis (Oise) par maîtres Dominique Le Coënt-de Beaulieu et Philomène Wolf, commissaires-priseurs d'Actéon[3]. Il est exposé au public le mercredi à l'hôtel de ville de Compiègne où un peu plus de quatre-cents personnes le découvrent avant la vente pour laquelle sont attendus des collectionneurs privés et des institutions muséales internationales dont les musées français qui peuvent appliquer un droit de préemption[7].

La Dérision du Christ est adjugée 19,5 millions d'euros[8]. Son prix tous frais compris s'élève à 24,18 millions d'euros[9],[10]. Son acquéreur est Álvaro Saieh, un Chilien installé aux États-Unis[5] et propriétaire de la collection Alana de primitifs italiens. Il avait démissionné peu auparavant du conseil d'administration du Metropolitan Museum of Art de New York afin d'enchérir librement[11].

Protection du patrimoine

À la suite de l’avis de la Commission consultative des trésors nationaux, La Dérision du Christ est classée trésor national le par le ministère de la Culture[12],[13],[14]. Ce classement interdit pendant trente mois sa sortie du territoire français et laisse au musée du Louvre le temps de rassembler les fonds nécessaires à son acquisition[15].

Notes et références

  1. Béatrice de Rochebouët, « Paris bloque l’exportation du Cimabue de tous les records, vendu 24 millions d’euros en octobre », Le Figaro, 23 décembre 2019.
  2. « Un panneau peint par Cimabue vers 1280, représentant La Dérision du Christ, reconnu trésor national », Ministère de la Culture, 23 décembre 2019.
  3. a b c et d Diane Zorzi, « Une œuvre perdue de Cimabue découverte près de Compiègne », Le Magazine des enchères,‎ (lire en ligne), Carole Blumenfeld, « Deux primitifs redécouverts : Cimabue et le maître de Vissy Brod », La Gazette Drouot,‎ (lire en ligne), Rafael Pic, « Découverte d’un rarissime Cimabue », Le Quotidien de l'art,‎ (lire en ligne)
  4. Éliane et Régis Burnet, « Le Christ aux outrages », sur iconographie.free.fr, « La vie de Jésus », sur cineclubdecaen.com, « [Décryptage] Le Christ aux outrages : « Mais à quoi jouent-ils ? » », sur narthex.fr
  5. a et b Le Monde avec AFP, « La France refuse l’exportation d’un rarissime chef-d’œuvre de Cimabue », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Le cabinet Turquin avait en 2014 procédé à l'expertise du « Caravage de Toulouse »
  7. François Nerrand, « Le tableau de Cimabue retrouvé à Compiègne exposé à la mairie avant sa vente aux enchères », Oise Hebdo,‎ (lire en ligne [vidéo])
  8. Alexis Bisson, « Découvert dans l'Oise, le chef-d’œuvre de Cimabue adjugé 19,5 millions d'euros ! », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  9. « Un très rare tableau « Le Christ moqué du peintre » italien Cimabue adjugé à plus de 24 millions d'euros », sur francetvinfo.fr,
  10. Agence France-Presse, « Un très rare tableau primitif de l'Italien Cimabue adjugé à plus de 24 millions d'euros » [vidéo], sur youtube.com
  11. Didier Rykner, « Le panneau du Maître de Vyšší Brod acquis par le Metropolitan Museum », La Tribune de l'art,‎
  12. Avis n° 2019-14 de la Commission consultative des trésors nationaux
  13. Arrêté du 20 décembre 2019 refusant le certificat prévu à l'article L. 111-2 du code du patrimoine
  14. « La France refuse l’exportation d’un rarissime chef-d’œuvre de Cimabue », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Didier Rykner, « Le Cimabue classé trésor national », La Tribune de l'art,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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