Jean de Griffenberg

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Jean de Griffenberg ou Jean de Griffomonte[1], mort le , est un moine chartreux, qui fut prieur de Grande Chartreuse et ministre général de l'ordre des Chartreux. Il représenta l’ordre des chartreux au concile de Pise et fut le principal artisan de la réunification de l’ordre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est issu d'une famille noble saxonne[2].

Il fait profession à la chartreuse de Paris, et en devient prieur en 1402[1].

Au cours du Grand Schisme d'Occident, comme tous les ordres religieux, l'ordre des Chartreux est divisé, en deux factions se référant respectivement à Avignon et à l'obédience romaine. Les chartreux allemands et italiens sont avec le pape de Rome, et ceux de France et d'Espagne suivent le pape d'Avignon[3].

En 1409, Étienne Maconi, général des chartreux « urbanistes » écrit à Boniface Ferrier, prieur de la Grande Chartreuse et général des chartreux clémentistes, pour lui demander d'envoyer deux députés au concile général à Pise, pour s'entendre et rétablir l'unité. Jean de Griffenberg, et Jean Tirelle, prieur de Bourgfontaine se rendent à Pise. Étienne Maconi leur offre aussitôt sa démission. Boniface Ferrier, se rend en personne au concile, et sur la demande des deux députés, leur donne également par écrit sa renonciation au généralat pour la paix et l'union.

Le 21 avril 1410, le chapitre général tient une séance exceptionnelle. Le père scribe donne lecture de la renonciation de Boniface Ferrier; alors Étienne Maconi se lève, s'élance au milieu de l'assemblée, et lui-même annonce qu'il se démet de sa charge. Aussitôt les définiteurs, quatre « allemands » et quatre « français »[1] se rassemblent pour élire un général. Les définiteurs l'élisent général de l'Ordre, à l'unanimité[4].

Le nouveau général reste très circonspect et réservé. Avec l’élection de Martin V, le 11 novembre 1417, il reconnait l’élu du concile, en échange de quoi ce dernier s’empresse, par trois bulles, de renouveler à l’ordre cartusien la protection apostolique et, pour ses membres, divers privilèges

Boniface Ferrier reprend sa charge sur ordre de Benoît XIII, mais son pouvoir est borné aux maisons d’Espagne[4]. Le schisme espagnol interne à l'ordre cartusien se prolonge au-delà de 1417 et ce n'est qu'en octobre 1418 que Guillaume de Mota, élu à la suite de Boniface Ferrier, prieur général des chartreuses schismatiques, résidant à Val de Christo, informé de la position du concile de Constance, prend l'initiative de convoquer un nouveau chapitre général des chartreuses de la péninsule. Au terme de ce chapitre est envoyée une ambassade chargée de présenter en Chartreuse les conditions d'une réunion de l'ordre, à savoir la démission simultanée des deux prieurs de Chartreuse alors en charge puis l'élection d'un nouveau prieur. Ces décisions sont acceptés par Guillaume de Mota qui démissionne, tandis que Jean de Griffenberg demeure en fonction. L'ordre est ainsi réunifié.

Il meurt le 2 septembre 1420 au cours d’une épidémie qui fauche également d'autres religieux[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
Références
  1. a b c et d Millet 2013.
  2. Lefebvre 1883, p. 63.
  3. Marcellin Gorse, Saint Bruno, fondateur de l'ordre des Chartreux : son action et son œuvre, (lire en ligne)
  4. a et b Cyprien-Marie Boutrais, La Grande Chartreuse (4e édition), (lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : documents utilisés comme source pour la rédaction de cet article :

  • Lefebvre, F.A., Saint Bruno et l’Ordre des chartreux, t. 2, Paris, Librairie catholique internationale, , 682 p. (lire en ligne), p. 63.
  • Bernard Bligny, « La Grande Chartreuse et son Ordre au temps du Grand Schisme et de la crise conciliaire (1378-1449) », Historia et spiritualitas Cartusiensis. Colloquii Quarti Internationalis Acta. Gandavi-Antverpiae-Brugis, 16-19 Sept. 1982,‎ , p. 35-57 (lire en ligne, consulté le ).
  • Excoffon, Serge, « En marge du Grand Schisme : prieurs et chapitres généraux des chartreux (1378-1422) », Crises et temps de rupture en Chartreuse, XIVe – XVe siècles, Actes du colloque de la chartreuse de Glandier, 15-18 septembre 1994, Analecta cartusiana, Nouvelle série, 1994, p. 21-35.
  • Devaux, Augustin et Van Dijck, Gabriel, Nouvelle Bibliographie Cartusienne : Cartusiana, Grande Chartreuse, 2005, Maisons de l'Ordre, , 785 p..
  • Millet Hélène, « Les chartreux et la résolution du Grand Schisme d'Occident (1392-1409) », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, t. 125, no 282,‎ , p. 271-290 (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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