Jean Masseboeuf

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Jean Masseboeuf
Jean Masseboeuf portrait
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jean Masseboeuf
Surnom
Saddek
Nationalité
Formation

Lycée Bugeaud (aujourd'hui lycée Émir-Abdelkader)

Faculté d'Alger
Activité
Autres informations
Membre de

Jean Masseboeuf ou Jean Saddek Masseboeuf, né le à la Rochelle et mort le à Constantine, est un médecin et militant anticolonialiste algérien d’origine française.

Membre du Parti communiste algérien, il s’engage en faveur de l’indépendance de l’Algérie en soutenant activement l’Armée de Libération nationale (ALN) ce qui lui vaut la condamnation aux travaux forcés et à la dégradation civique par les autorités coloniales françaises.

Après l’indépendance, il est naturalisé citoyen algérien et devient directeur départemental de la santé à Constantine ou il y demeure jusqu'à son décès.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il naît au sein d’une famille d’instituteurs de tradition laïque : son père Maurice Masseboeuf est professeur d'école normale devenu inspecteur primaire tandis que sa mère est institutrice. Son frère Pierre Masseboeuf est instituteur puis militant communiste[1].

Il arrive en Algérie en 1921, à l’âge de 13 ans[2],[3]. Il est scolarisé au collège colonial de Blida avant de poursuivre ses études au lycée Bugeaud à Alger[3]. En parallèle, il entame ses études à la faculté d’Alger où il obtient un diplôme en bactériologie en 1933[3],[4].

Il s’installe à Ténès en tant que médecin privé et noue des relations amicales, aussi bien avec la communauté musulmane qu’avec la communauté israélite locale. C'est au travers de ses contacts avec ses patients et de son intérêt pour la culture orientale qu'il apprend progressivement à parler l'arabe, aussi bien dialectal que littéraire[1].

Au début de la Seconde guerre mondiale, il est mobilisé au Maroc mais refuse d’adhérer à la légion française des Combattants pétainistes, ce qui lui vaut d’être interdit de séjour par le régime de Vichy et contraint à l’exil à Ouargla pour « menées subversives antinationales »[3].

Néanmoins il s’illustre en secourant des familles juives algériennes victimes des lois raciales à la suite de l’abrogation du décret Crémieux. Cet acte lui vaut la sympathie de la communauté juive d’Algérie mais aussi du PCA (parti communiste algérien)[3],[1].

Il est mobilisé entre 1944 et 1945 lors de la campagne d’Italie au sein de l’armée d’Afrique du Nord[1].

Après la guerre, il revient en Algérie en novembre 1946 et se porte candidat au PCA lors des élections cantonales d’avril 1948[3]. Après l’insurrection armée du FLN en 1954 et à la suite de l’interdiction du parti communiste algérien en septembre 1955, il s’engage en faveur de l’indépendance de l’Algérie[1],[4]. Il soutient le FLN de manière clandestine et notamment par la création de maquis rouges. Il se charge également de fabriquer des faux papiers pour les dirigeants du FLN, de la fourniture d’armes et de l’assistance médicale aux combattants algériens blessés[1],[3],[5].

Arrêté par la DST en juillet 1956, il est transféré en résidence surveillée dans le Sahara algérien à Reibell (Chellala). Il est incarcéré à Ksar El Boukhari (Blida) puis à El Asnam (Chlef)[3]. Il est jugé et condamné en 1957 par le tribunal militaire d’Orléansville à 20 ans de travaux forcés et à la dégradation civique[3],[4]. Il est ensuite emprisonné dans des différents centres pénitenciers : de la prison d’El Harrach jusqu’à Chypre, en passant par la prison des Beaumettes à Marseille. Il sera libéré après le cessez le feu du 18 Mars 1962[2],[3],[5].

À la suite de la proclamation d’indépendance du 3 Juillet 1962, Jean Masseboeuf est nommé médecin intérimaire de l’AMS à Arris dans le massif des Aurès. Il exerce pendant plus d’un an et y crée une école d’aides-soignants. En 1963, il est nommé directeur départemental de la santé à Constantine[3],[5].

Après sa conversion à l’islam et à la suite de son mariage avec Kheira Benfardjallah, il obtient la nationalité algérienne en décembre 1963[3],[2],[1],[5],[4].

Il gravit les échelons dans les postes de responsabilité à Constantine et écrira de nombreux ouvrages portant sur la médecine. Il participera également à des congrès ainsi qu’a des séminaires médicaux et enseignera la médecine du travail à la faculté de médecine de Constantine[3],[2].

Mort et hommages[modifier | modifier le code]

En mars 1975, il devient responsable du département de médecine sociale tout juste inauguré. Cependant on lui découvre un cancer en 1979 alors qu’il débutait l’écriture de ses mémoires Témoignages autobiographiques. À la suite de nombreuses opérations, Jean Masseboeuf décède le 24 avril 1985 à Constantine ou il y est inhumé au cimetière musulman de la ville[3],[1],[2],[5],[4].

Par la suite, une structure médicale à El Khroub (Constantine) a été baptisée en son nom[3],[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h René Gallissot, « MASSEBOEUF Jean » Accès libre ["doc"], sur maitron.fr, (consulté le )
  2. a b c d et e anonyme, « Jean Masseboeuf, un médecin militant de la cause nationale » Accès libre ["doc"], sur babzman.com, (consulté le )
  3. a b c d e f g h i j k l m n et o Naima Djekhar, « Jean Masseboeuf, médecin du corps et du cœur » Accès libre ["doc"], sur elwatan.com, (consulté le )
  4. a b c d et e anonyme, « Hommage à Pierre Chaulet et Saddek Masseboeuf » Accès libre ["doc"], sur elwatan.com, (consulté le )
  5. a b c d e et f Saoudi abdelaziz, « la mémoire du docteur Jean Masseboeuf sera fermement défendue ! » Accès libre ["doc"], sur algerieinfos-saoudi.com, (consulté le )