James McKeen Cattell

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James McKeen Cattell
Fonction
Président de l'Association américaine de psychologie
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 83 ans)
LancasterVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Easton Cemetery (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Père
William Cassaday Cattell (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Psyche Cattell (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Directeur de thèse

James McKeen Cattell ( - ) a été le premier professeur en psychologie des États-Unis à l'université de Pennsylvanie ainsi qu'un auteur et éditeur de journaux scientifiques dont le plus célèbre fut Science Journal.

Au début de sa carrière, les scientifiques voyaient la psychologie comme une science mineure voire une pseudoscience comme la phrénologie. C'est probablement Cattell qui parmi ses contemporains amena cette science à la légitimité et à une richesse d'études académiques supérieures. Au moment de sa mort, le New York Times lui rendit même hommage. Il est également célèbre pour ses positions sans concessions contre le déploiement américain lors de la Première Guerre mondiale ce qui l'amena à démissionner de son poste à l'université Columbia.

Il collabora également un temps avec Francis Galton dont il partageait beaucoup d'opinions[1].

Carrière académique[modifier | modifier le code]

Après avoir terminé son doctorat avec Wilhelm Wundt en Allemagne en 1886, Cattell obtient un poste d'assistant à l'Université de Cambridge en Angleterre et devint un résident au St John's College. Il commence déjà à effectuer des visites aux États-Unis où il effectua des lectures au Bryn Mawr College et à l'université de Pennsylvanie qu'il rejoignit en 1891 comme professeur de philosophie puis partit pour l'université Columbia ou il devint directeur du département de psychologie, anthropologie et philosophie. Il devint président de l'Association américaine de psychologie en 1895.

Il travailla essentiellement à rationaliser les éléments d'analyse de la psychologie et à démontrer leur aspect mesurable. Il emmena également aux États-Unis les méthodes de Wilhelm Wundt et de Francis Galton permettant le lancement de programmes de tests mentaux aux États-Unis. Il finança également la création de la Psychological Corporation, l'une des plus grandes firmes de tests aux États-Unis.

Tests mentaux[modifier | modifier le code]

Les recherches de Cattell sur les différences individuelles ont joué un rôle important dans l'introduction et la mise en valeur de la technique expérimentale et de l'importance de la méthodologie dans l'expérimentation en Amérique[2]. Selon lui, « la psychologie ne peut atteindre la certitude et la précision des sciences physiques, si elle n’est fondée sur l’expérience et la mesure. On pourrait faire un pas dans cette direction en appliquant des séries de mesures et de tests mentaux à un grand nombre d’individus. Les résultats de telles démarches auraient une valeur scientifique considérable elles permettraient de découvrir les constances des processus mentaux, leurs variations dans différentes circonstances. De plus, les individus trouveraient le testing intéressant et peut-être utile par rapport à leur éducation, leur mode de vie ou pour dépister des maladies[3]. » La conception des tests mentaux de Cattell a été influencée par la définition de la psychologie de Wundt en ce qui concerne les réalisations de la psychophysique et par le point de vue de Galton sur l'importance des sens pour le jugement et l'intelligence[4]. Concernant les débuts de ses tests mentaux, à Leipzig, Cattell a commencé de manière indépendante à mesurer les « processus mentaux simples »[5] Entre 1883 et 1886, influencé par Francis Galton[4], Cattell a publié neuf articles sur les taux de temps de réaction humaine et les différences individuelles[5]. En tant que professeur à l'Université de Pennsylvanie, Cattell a administré une batterie de dix tests à des étudiants volontaires et a introduit pour la première fois le terme « tests mentaux » comme terme général pour son ensemble de tests qui comprenaient des mesures de sensation, en utilisant des poids pour déterminer les différences à peine perceptibles, le temps de réaction, la durée de la mémoire humaine et la vitesse de mouvement. Il existe deux types de perspectives sur la mesure de l'intelligence : 1.) Dérivées d'Aristote qui affirme que c'est seulement par l'identification de l'intelligence que sa mesure devient possible, l'identification n'implique pas nécessairement une définition. 2.) Toute mesure est basée sur comparaison, et différentes bases de comparaison sont possibles[4],[5].

Quand Cattell a déménagé à l'Université de Columbia, la batterie de tests est devenue obligatoire pour tous les étudiants de première année. Cattell croyait que ses tests mentaux mesuraient l'intelligence ; cependant, en 1901, Clark Wissler, un étudiant de Cattell, démontra qu'il n'y avait aucune relation statistique entre les résultats aux tests de Cattell et les résultats scolaires. Les tests ont finalement été rendus inutiles avec le développement des mesures d’intelligence d’Alfred Binet[5],[6].

Théorie de la personnalité[modifier | modifier le code]

En cherchant à identifier les traits de personnalité des individus à partir d’un ensemble de mots décrivant la personnalité, il en conclu 16 traits de personnalité censés former la base des comportements apparents. (A) Cordialité ; (B) Raisonnement ; (C) Stabilité émotionnelle ; (E) Dominance ; (F) Vivacité ; (G) Conscience et respect des conventions ; (H) Assurance en société ; (I) Sensibilité ; (L) Vigilance ; (M) Imagination ; (N) Intériorisation ; (O) Inquiétude ; (Q1) Ouverture au changement ; (Q2) Autonomie à l'égard du groupe ; (Q3) Perfectionnisme ; (Q4) Tension[3].

Journalisme[modifier | modifier le code]

Cattell a également activement participé à des publications scientifiques, et même, il a fini par s'occuper d'édition plus que de recherche. Il a fondé en 1894 la Psychological Review avec James Mark Baldwin, et il a acquis la revue Science dont il a fait la publication officielle de l'Association américaine pour l'avancement des sciences de 1895 à 1900. Il a également fondé le mensuel Sciences populaires en 1904, et le Scientific Monthly en 1915.

Publications[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Georges Thinès, « Cattell James McKeen - (1860-1944) », Encyclopædia Universalis, cf. bibliographie.
  2. (en) W. B. Pillsbury, « Biographical Memoir of James McKeen Cattell 1860-1944. », National Academy of the Sciences,‎
  3. a et b Élisabeth Demont, La psychologie: histoire, concepts, méthodes, expériences, Sciences humaines éd, coll. « La petite bibliothèque des sciences humaines », (ISBN 978-2-912601-76-6)
  4. a b et c (en) Boeck, P.D., Gore, L. R., Gonzalez, T., & Martin, E. S, « An Alternative View on the Measurement of Intelligence and its History », The Cambridge Handbook of Intelligence, 47-74,‎ (lire en ligne)
  5. a b c et d (en) Thorne, B. M., Henley, T. B., Connections in the history and systems of psychology, Boston, Houghton Mifflin,
  6. (en) « Applied History of Psychology/Models of Assessment - Wikibooks, open books for an open world », sur en.wikibooks.org (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Thinès, « Cattell James McKeen - (1860-1944) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le [lire en ligne]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]