Isabelle Collin Dufresne

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Isabelle Collin-Dufresne
Ultra Violet en 1970.
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Isabelle Collin DufresneVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres noms
Ultra Violet
Nationalité
française, américaine
Activité
Actrice, écrivain, artiste
Mouvement
A influencé
Site web

Isabelle Collin-Dufresne, connue sous le nom Ultra Violet, est une artiste franco-américaine, née le à La Tronche en Isère et morte le à New York. Muse de Salvador Dalí, elle devient l’égérie de Andy Warhol, une période de sa vie qu'elle critiquera.

Biographie[modifier | modifier le code]

Isabelle Collin-Dufresne grandit dans une famille bourgeoise, religieuse et stricte[1]. Rebelle, elle quitte la France pour vivre avec sa sœur aînée à New York[2].

En 1954, après une rencontre avec Salvador Dalí, elle devient sa muse : élève, assistante de studio, et amante en Espagne et à New York[3]. Dans les années 1960, elle s'intéresse à la scène new-yorkaise progressive, l'American Pop Art, notamment Jasper Johns, Robert Rauschenberg et James Rosenquist.

En 1963, Salvador Dalí la présente à Andy Warhol, et bientôt elle s'installe à la Factory, le lieu d'artiste fréquenté par Warhol. En 1964, elle choisit comme nom de scène Ultra Violet sur une suggestion de Warhol[3], et devient une des « superstars » de la Factory. Elle joue plusieurs rôles dans plus d'une douzaine de films entre 1965 et 1974. En 1969, elle est « détrônée » comme muse principale de Warhol par Viva[4]. Tout en participant aux activités et aux performances du groupe, elle évite généralement l'usage de drogue dure. Adolescente, elle avait essayé de fumer et en avait été très malade, décidant dès lors de s'abstenir de l'usage des drogues.

Dans les années 1980, elle sort progressivement de la scène du Factory, pour travailler de façon autonome et plus personnelle sur ses créations. Dans son autobiographie, Famous for 15 Minutes: My Years With Andy Warhol (quinze minutes de célébrité : mes années avec Andy Warhol) publiée l'année après la disparition inattendue de Warhol en 1987, elle fait la chronique des activités des « superstars » de Warhol, dont plusieurs sont décédées prématurément. Elle rend hommage à certains de ses amants de l'époque, mais évoque de façon négative, avec le recul, l’exhibitionnisme de ce milieu auquel elle a appartenu. « Les portes étaient grandes ouvertes, n'importe qui pouvait entrer, et le monde entier est d'ailleurs venu », précise-t-elle. Elle y réaffirme toutefois son estime pour Andy Warhol : « Il était extraordinaire ». Elle y parle également de son retour à la religion après une grosse dépression, un retour marqué par un baptême mormon en 1981[2].

Elle meurt le à New York. Elle est inhumée à Saint-Égrève près de Grenoble[2].

Publications[modifier | modifier le code]

Isabelle Collin Dufresne en 2008 à New York.
  • Famous for 15 Minutes. My Years With Andy Warhol, autobiographie illustrée, 274 p., San Diego, Harcourt Brace Jovanovich, 1988 (Avon Books, 1990, (ISBN 0-380-70843-4))
  • Andy Warhol, Superstar (ISBN 3-7857-0535-2)
  • L'Ultratique

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Blackout (1994) .... Arlette
  • Une femme libre (1978) .... Lady MacBeth
  • Curse of the Headless Horseman (1974) .... Comtesse Isabel du Fren
  • Bad Charleston Charlie (1973)
  • Sauvages de James Ivory (1972) .... Iliona, une Décadente
  • Believe in Me (1971) .... Patiente
  • The Telephone Book (1971)
  • Simon, King of the Witches (1971) .... Sarah
  • Taking Off (1971) .... Membre du SPFC
  • Dinah East (1970) .... Daniéla
  • Brand X (1970) .... Chanteuse
  • The Phynx (1970) .... Félice
  • Cleopatra (1970)
  • Maidstone (1970) .... Elle-même
  • Macadam Cowboy (1969) .... The Party
  • The Secret Life of Hernando Cortez (1969) .... Fille de Montezuma
  • Four Stars (1967)
  • I, a Man (1967)
  • The Life of Juanita Castro (1965)
  • Cinématon #1084 (1988) de Gérard Courant .... elle-même
  • Lire #27 (1988) de Gérard Courant ... elle-même
  • Portrait de Groupe #92 : Avec Ultra-Violet à Paris (1988) de Gérard Courant ... elle-même

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Grace Glueck, « We threw Andy out of our orgy », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  2. a b et c Emmanuelle Jardonnet, « Ultra Violet, ex-égérie d'Andy Warhol, est morte », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  3. a et b (en) Anita Gates, « Ultra Violet, Warhol superstar, dies at 78 », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  4. Vanessa Gondouin-Haustein, « De Dali aux Mormons, en passant par Warhol », French Morning New York,‎ (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]