Grotte-émergence de Saint-Maurin

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Grotte-émergence de Saint-Maurin
Localisation
Coordonnées
Pays
France
Département
Massif
Vallée
Localité voisine
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
770 m
Longueur connue
250 m
Période de formation
Localisation sur la carte des Alpes-de-Haute-Provence
voir sur la carte des Alpes-de-Haute-Provence
Localisation sur la carte de Provence-Alpes-Côte d'Azur
voir sur la carte de Provence-Alpes-Côte d'Azur
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France

La grotte-émergence de Saint-Maurin est une cavité située sur la commune de La Palud-sur-Verdon dans les Préalpes de Digne, département des Alpes-de-Haute-Provence. La cavité s'ouvre dans les gorges du Verdon au-dessus du site paléochrétien des grottes de Saint-Maurin creusées dans les tufs calcaires.

Spéléométrie[modifier | modifier le code]

La dénivellation de la cavité est d'environ 42 m, pour un développement[N 1] d'environ 250 m[1]. Il existe une partie noyée (de -7 à -42) accessible seulement aux plongeurs équipés de scaphandres autonomes et rompus aux techniques de la plongée souterraine.

Géologie[modifier | modifier le code]

La cavité s'ouvre dans les calcaires du Jurassique.

Histoire et mentions anciennes[modifier | modifier le code]

En 1636, l'historien des évêques de Riez, Simon Bartel, dans son Sancti Fausti episcopi regiensis apologia[2] donne une image assez inquiétante des grottes de Saint-Maurin : « un ermitage se trouve à côté de la grotte ; celle-ci est effrayante et à peu près pas fréquentée, en raison du violent fracas qui s’y fait souvent et par lequel les habitants voisins sont dans l’usage de prévoir de façon à peu près sûre les tempêtes ou les orages imminents »[3].

La grotte-émergence est connue pour ses crues depuis longue date. En effet, ses eaux alimentent les terrasses de tufs calcaires de Saint-Maurin cultivées par les moines depuis le Ve siècle[4].

Description[modifier | modifier le code]

En période d'étiage, à une cinquantaine de mètres de l'entrée on trouve au fond un petit lac[5]. Ce lac, situé à la cote -7[N 2], est en fait un siphon plongé jusqu'à la profondeur de -35 m[N 3].

Claude Fighiera, du Club Martel de Nice, suggère que les eaux du plateau de Barbin résurgent à Saint Maurin[6].

Accident[modifier | modifier le code]

Le 1er décembre 1985, le plongeur José Farchica trouve la mort par essoufflement vers -30 m dans le siphon de la grotte-émergence de Saint-Maurin.

J. Farchica était membre du Groupe Spéléologique de Montpeyroux (Hérault), mais habitait Toulon et était venu dans les gorges du Verdon avec des spéléologues varois.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En spéléologie, le développement correspond à la longueur cumulée des galeries interconnectées qui composent un réseau souterrain.
  2. En spéléologie, les mesures négatives ou positives se définissent par rapport à un point de référence qui est l'entrée du réseau, connue, la plus élevée en altitude.
  3. En plongée souterraine, les mesures négatives se définissent par rapport à la surface du siphon.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Bigot Jean-Yves, « Spéléométrie de la France. Cavités classées par département, par dénivellation et développement. », Spelunca Mémoires n° 27,‎ , p. 160 (ISSN 0249-0544).
  2. Bartel Simon (1936) - Historica et chronologica praesulum sanctae Regiensis ecclesiae nomenclatura. Presbytero Regiensi theologo, Aix, Étienne David, pp. 60-61
  3. Collier Raymond (1969) – Les origines du christianisme et l’architecture rupestre en Haute-Provence. Annales de Haute Provence, tome XL, n° 255, pp. 305-325.
  4. Bigot Jean-Yves, Fédération française de spéléologie, « Quelques énigmes des Alpes du Sud », Spelunca, Paris, Fédération française de spéléologie, no 97,‎ , p. 16-20 (ISSN 0249-0544, lire en ligne, consulté le ).
  5. Cru Jacques & Micheline (1974) – Les gorges du Verdon dans l’histoire de la Provence (jusqu’à la Révolution). Ed. B. P. I. édit., Paris, 381 p.
  6. Fighiera Claude (1971) – Quelques cavités extra-muros (suite). Spéléologie, bull. Club Martel de Nice, n° 69, pp. 7-8, pl. h. t.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]