Gouvernement Kurz I

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Gouvernement Kurz I
(de) Bundesregierung Kurz I

IIe République d'Autriche

Description de cette image, également commentée ci-après
Président fédéral Alexander Van der Bellen
Chancelier fédéral Heinz-Christian Strache puis
Hartwig Löger
Élection 15 octobre 2017
Législature XXVIe
Formation
Fin
Durée 1 an, 5 mois et 16 jours
Composition initiale
Coalition ÖVP-FPÖ (2017-2019)
ÖVP (2019)
Ministres 14
Femmes 5
Hommes 9
Moyenne d'âge 47 ans et 9 mois
Représentation
Conseil national (2017-2019)
113  /  183
Conseil national (2019)
61  /  183
Drapeau de l'Autriche

Le gouvernement Kurz I (en allemand : Bundesregierung Kurz I) est le gouvernement fédéral de la République d'Autriche du au , durant la XXVIe législature du Conseil national.

Il est dirigé par le conservateur Sebastian Kurz, après la victoire de l'ÖVP à la majorité relative aux élections législatives anticipées, et repose sur une « coalition turquoise-bleue » entre conservateurs et nationaux-populistes. Il succède au gouvernement du social-démocrate Christian Kern et cède le pouvoir au gouvernement de technocrates de Brigitte Bierlein après un court intérim de Hartwig Löger, à la suite du renversement de Sebastian Kurz par une motion de censure.

Historique du mandat[modifier | modifier le code]

Ce gouvernement est dirigé par le nouveau chancelier fédéral conservateur Sebastian Kurz, précédemment ministre fédéral des Affaires étrangères. Il est constitué et soutenu par une « coalition turquoise-bleue » entre le Parti populaire autrichien (ÖVP) et le Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ). Ensemble, ils disposent de 113 députés sur 183, soit 61,7 % des sièges du Conseil national.

Il est formé à la suite des élections législatives anticipées du .

Il succède donc au gouvernement fédéral du chancelier social-démocrate Christian Kern, constitué et soutenu par une « grande coalition » entre le Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ) et l'ÖVP.

Formation[modifier | modifier le code]

Au cours du scrutin, l'ÖVP redevient le premier parti d'Autriche tandis que le SPÖ devance le FPÖ de seulement quelques milliers de voix.

Le , le président fédéral Alexander Van der Bellen confie à Sebastian Kurz, président de l'ÖVP, la mission de former un nouveau gouvernement. Bien que la grande coalition bénéficie encore d'une solide majorité, il choisit dès le lendemain d'ouvrir des négociations de coalition exclusives entre son Parti populaire et le Parti de la liberté de Heinz-Christian Strache.

Kurz et Strache présentent le les termes de leur accord de coalition. L'assermentation du nouveau cabinet a lieu devant le chef de l'État trois jours plus tard.

Succession[modifier | modifier le code]

Crise de l'Ibizagate[modifier | modifier le code]

Le vice-chancelier Heinz-Christian Strache annonce sa démission le , au lendemain de la publication d'une vidéo tournée en 2017 où on le voit expliquer à une femme — se présentant comme la nièce d'un oligarque russe — comment financer son parti et racheter un journal pour rendre sa ligne éditoriale proche du FPÖ[1]. Sebastian Kurz annonce le jour même son intention de convoquer des élections législatives anticipées[2].

Le lendemain, le président Van der Bellen déclare souhaiter que le scrutin ait lieu en septembre, si possible dès le début du mois[3] tandis que les sociaux-démocrates réclament le remplacement des ministres FPÖ par des indépendants[4].

Le , après le limogeage du ministre fédéral de l'Intérieur Herbert Kickl, tous les ministres du FPÖ quittent collectivement le gouvernement[5]. Par ailleurs, après le dépôt d'une motion de défiance de la JETZT – Liste Pilz, le FPÖ menace de la voter[6], de même que le SPÖ, qui demande la mise en place d'un gouvernement de technocrates[7]. Tous les ministres FPÖ sont remplacés deux jours plus tard par des indépendants[8].

Censure et remplacement[modifier | modifier le code]

Le , la motion de censure est adoptée par le Conseil national avec le soutien du FPÖ et du SPÖ[9]. Le vice-chancelier Hartwig Löger succède à Kurz dès le lendemain[10] puis le , la présidente de la Cour constitutionnelle, Brigitte Bierlein, est chargée de former un gouvernement de technocrates jusqu'aux prochaines législatives[11]. Celui-ci entre en fonction le .

Composition[modifier | modifier le code]

Initiale ()[modifier | modifier le code]

Fonction Nom Parti
Chancelier fédéral Sebastian Kurz ÖVP
Vice-chancelier
Ministre fédéral de la Fonction publique et des Sports
Heinz-Christian Strache FPÖ
Ministre fédéral de l'Europe, de l'Intégration et des Affaires étrangères Karin Kneissl Ind.
Ministre fédéral du Travail, des Affaires sociales, de la Santé et de la Protection des consommateurs Beate Hartinger-Klein FPÖ
Ministre fédéral de l'Éducation, de la Science et de la Recherche Heinz Fassmann ÖVP
Ministre fédéral du Numérique et des Entreprises Margarete Schramböck ÖVP
Ministre fédéral des Finances Hartwig Löger ÖVP
Ministre fédéral de l'Intérieur Herbert Kickl FPÖ
Ministre fédéral de la Défense nationale Mario Kunasek FPÖ
Ministre fédéral du Développement durable et du Tourisme Elisabeth Köstinger ÖVP
Ministre fédéral de la Constitution, des Réformes, de la Déréglementation et de la Justice Josef Moser Ind.
Ministre fédéral des Transports, de l'Innovation et de la Technologie Norbert Hofer FPÖ
Ministre fédéral des Femmes, de la Famille et de la Jeunesse Juliane Bogner-Strauß ÖVP
Ministre fédéral de l'Union européenne, des Arts, de la Culture et des Médias Gernot Blümel ÖVP

Remaniement du [modifier | modifier le code]

  • Les nouveaux ministres sont indiqués en gras et ceux ayant changé d'attribution en italique.
Fonction Nom Parti
Chancelier fédéral Sebastian Kurz ÖVP
Vice-chancelier
Ministre fédéral des Finances
Hartwig Löger ÖVP
Ministre fédéral de l'Europe, de l'Intégration et des Affaires étrangères Karin Kneissl Ind.
Ministre fédéral du Travail, des Affaires sociales, de la Santé et de la Protection des consommateurs Walter Pöltner Ind.
Ministre fédéral de l'Éducation, de la Science et de la Recherche Heinz Fassmann ÖVP
Ministre fédéral du Numérique et des Entreprises Margarete Schramböck ÖVP
Ministre fédéral de l'Intérieur Eckart Ratz Ind.
Ministre fédéral de la Défense nationale Johann Luif Ind.
Ministre fédéral du Développement durable et du Tourisme Elisabeth Köstinger ÖVP
Ministre fédéral de la Constitution, des Réformes, de la Déréglementation et de la Justice Josef Moser Ind.
Ministre fédéral des Transports, de l'Innovation et de la Technologie Valerie Hackl Ind.
Ministre fédéral des Femmes, de la Famille et de la Jeunesse
Ministre fédéral de la Fonction publique et des Sports
Juliane Bogner-Strauß ÖVP
Ministre fédéral de l'Union européenne, des Arts, de la Culture et des Médias Gernot Blümel ÖVP

Gouvernement provisoire[modifier | modifier le code]

Si le gouvernement fédéral démissionne ou est renversé par une motion de censure, le président fédéral nomme un ministre sortant comme chancelier dans le cadre du gouvernement fédéral provisoire, tandis que les autres sont maintenus en fonction[12].

Hartwig Löger, vice-chancelier et ministre des Finances sortant, est ainsi chargé de la direction de ce gouvernement provisoire.

Fonction Nom Parti
Chancelier fédéral
Ministre fédéral des Finances
Hartwig Löger ÖVP
Ministre fédéral de l'Europe, de l'Intégration et des Affaires étrangères Karin Kneissl Ind.
Ministre fédéral du Travail, des Affaires sociales, de la Santé et de la Protection des consommateurs Walter Pöltner Ind.
Ministre fédéral de l'Éducation, de la Science et de la Recherche Heinz Fassmann ÖVP
Ministre fédéral du Numérique et des Entreprises Margarete Schramböck ÖVP
Ministre fédéral de l'Intérieur Eckart Ratz Ind.
Ministre fédéral de la Défense nationale Johann Luif Ind.
Ministre fédéral du Développement durable et du Tourisme Elisabeth Köstinger ÖVP
Ministre fédéral de la Constitution, des Réformes, de la Déréglementation et de la Justice Josef Moser Ind.
Ministre fédéral des Transports, de l'Innovation et de la Technologie Valerie Hackl Ind.
Ministre fédéral des Femmes, de la Famille et de la Jeunesse
Ministre fédéral de la Fonction publique et des Sports
Juliane Bogner-Strauß ÖVP
Ministre fédéral de l'Union européenne, des Arts, de la Culture et des Médias Gernot Blümel ÖVP

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Piégé sur ses liens avec la Russie, le vice-chancelier autrichien d’extrême droite, Heinz-Christian Strache, démissionne », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Autriche : en pleine crise gouvernementale, Kurz annonce des législatives anticipées », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Autriche: le président pour des élections anticipées en septembre », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « En Autriche, l’extrême droite valse, le chancelier vacille », Libération ,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Autriche: le ministre de l'Intérieur FPÖ limogé, tous les ministres du parti d'extrême-droite démissionnent », RTBF,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Autriche : l’extrême droite quitte le gouvernement », Le Monde ,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Autriche: le chancelier confronté à une motion de censure », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Pascale Hugues, « Autriche : « l'Ibizagate » menace de faire tomber Sebastian Kurz », Le Point ,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Autriche : le chancelier Sebastian Kurz poussé vers la sortie », Le Point ,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. SOPHIE MAKRIS et PHILIPPE SCHWAB, « Autriche: le chancelier Kurz renversé par le Parlement », La Presse,‎ 27 mai 2019 lire en ligne=https://www.lapresse.ca/international/europe/201905/27/01-5227692-autriche-le-chancelier-kurz-renverse-par-le-parlement.php .
  11. « Autriche: la présidente de la Cour constitutionnelle sera chancelière par intérim », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Article 71 de la Constitution autrichienne.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]