Aller au contenu

Gare d'Amagne - Lucquy

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Amagne - Lucquy
Image illustrative de l’article Gare d'Amagne - Lucquy
Bâtiment voyageurs et entrée de la gare en 2014.
Localisation
Pays France
Commune Lucquy
Hameau Amagne-Lucquy
Adresse Place de la Gare
08300 Lucquy
Coordonnées géographiques 49° 31′ 26″ nord, 4° 28′ 26″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87172262
Site Internet La gare d'Amagne - Lucquy, sur le site officiel de SNCF Gares & Connexions
Services TER Grand Est
Caractéristiques
Ligne(s) Soissons à Givet
Hirson à Amagne - Lucquy
Amagne - Lucquy à Revigny
Voies 2 (+ voies de service)
Quais 2
Transit annuel 87 838 voyageurs (2023)
Altitude 82 m
Historique
Mise en service

Carte

La gare d'Amagne - Lucquy est une gare ferroviaire française des lignes de Soissons à Givet, d'Hirson à Amagne - Lucquy et d'Amagne - Lucquy à Revigny. Elle est située sur le territoire de la commune de Lucquy, à proximité d'Amagne, dans le département des Ardennes en région Grand Est.

C'est une halte voyageurs de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par des trains régionaux TER Grand Est.

Situation ferroviaire

[modifier | modifier le code]

Établie à 82 mètres d'altitude, la gare d'Amagne - Lucquy est située au point kilométrique (PK) 101,957 de la ligne de Soissons à Givet, entre les gares en service de Rethel et de Poix-Terron[a] ; s'intercalent les gares fermées de Saulces-Monclin et Launois[1].

Gare de bifurcation, elle est également située au PK 61,8 de la ligne d'Hirson à Amagne - Lucquy (partiellement déclassée) et est l'origine, au PK 0,0, de la ligne d'Amagne - Lucquy à Revigny (partiellement déclassée)[1].

Gare de la compagnie des Ardennes

[modifier | modifier le code]
Situation de la station (1863).

Lors de l'assemblée générale de la compagnie des chemins de fer des Ardennes, le , le conseil de surveillance indique dans son rapport l'état des travaux sur la ligne de Reims à Charleville. Sur la section de Rethel à Charleville, il est prévu sept stations : Amagne est située entre Rethel et Saulces-Montelin, les chantiers des bâtiments, sont tous en cours, ils en sont au stade des fondations[2].

La compagnie ouvre à l'exploitation les 48 km entre Réthel et Mézières-Charleville, le . Les stations, dont Amagne, sont « convenablement installées » mais ne sont pas terminées, donc seuls le service des voyageurs et celui des marchandises à grande vitesse sont ouverts. Le service des marchandises à petite vitesse ne doit pas tarder à ouvrir[3]. La station est située « aux abords d'Amagne »[4], à une certaine distance du village[b].

Gare de la compagnie de l'Est

[modifier | modifier le code]

En 1864, la gare d'Amagne passe dans le réseau de la compagnie des chemins de fer de l'Est lorsqu'à lieu l'absorption, par fusion, de la compagnie des Ardennes le , comme il était prévu par une convention de 1859[5].

Au mois d', au début de la guerre franco-allemande de 1870, la gare se retrouve sur la ligne de front. Le , vers 17 heures, un « escadron de dragons prussiens » arrive en gare et s'attèle à couper la voie ferrée[6]. Le le commandant Noyez, du 6e régiment de marche, sélectionne une centaine d'hommes dont des sapeurs du génie, et fait une reconnaissance jusqu'à la gare. N'ayant pas rencontré d'ennemis, les sapeurs réparent la voie et le groupe retourne à Rethel. Les trains circulent de nouveau entre Rethel et Mézières. Les jours suivants, les faits se reproduisent avec destruction de la voie par les prussiens et réparation par les français[7].

La station d'Amagne devient une gare de bifurcation lors de l'inauguration, le lundi , de la ligne d'intérêt local d'Amagne à Vouziers, par Attigny[8]. En 1874, la compagnie de l'Est débute l'installation d'un chantier de créosotage, pour les traverses en bois, à proximité de la gare. Elle y installe notamment deux voies de manœuvre. En 1877, elle double l'installation, et, en 1879, l'agrandit de manière importante, lui donnant sa configuration finale avec, sur cinq hectares, quatre séchoirs, un grand hangar, un petit atelier avec un magasin et un laboratoire[9]. Il y a également un réfectoire pour les ouvriers, une maison servant de logement pour deux surveillants, les voies de manœuvres ont une longueur totale de 3 000 mètres[10].

La gare dans les années 1900.

En 1883, la compagnie de l'Est ouvre au service son nouveau dépôt d'Amagne, situé au PK 102 de la ligne de Paris à Longwy[11].

En 1885, les Chemins de fer de l'Est mettent en service la ligne d'Hirson à Amagne - Lucquy via Wasigny - La Neuville et Liart.

La gare a possédé un buffet, situé dans un bâtiment séparé comportant deux niveaux, lequel a depuis été démoli[12].

Gare de la SNCF

[modifier | modifier le code]

Elle est fermée au trafic du fret le [13].

Fréquentation

[modifier | modifier le code]

Selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare figure dans le tableau ci-dessous [14].

2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Nombre de voyageurs 40 539 37 854 47 918 48 163 52 065 38 365 48 289 69 618 87 838

Service des voyageurs

[modifier | modifier le code]
Bâtiment voyageurs et quai.

Halte[15] SNCF, c'est un point d'arrêt non géré (PANG) à accès libre. Les voyageurs ont à leur disposition un abri sur chaque quai et des indicateurs d'horaires.

Amagne - Lucquy est desservie[15] par des trains TER Grand Est, qui effectuent des missions entre les gares de Reims et de Sedan, en passant par Charleville-Mézières.

Intermodalité

[modifier | modifier le code]

Le parking des véhicules est possible à proximité de l'ancien bâtiment voyageurs.

Service de l'infrastructure

[modifier | modifier le code]

Disposant de nombreuses voies de service elle est ouverte et utilisée par le service infrastructure de la SNCF[16].

Anciennes activités ferroviaires annexes

[modifier | modifier le code]

Atelier de créosotage d'Amagne

[modifier | modifier le code]
L'atelier au début des années 1900.

C'est en 1874 que la Compagnie des chemins de fer de l'Est décide d'installer un atelier à Amagne. Le choix du site est dû au fait qu'il y a une grande surface de terrain libre éloigné des habitations, du fait des risques sanitaires de cette activité[17]. Néanmoins, la main-d'œuvre est disponible[9].

L'installation débute sur un terrain d'une surface de 150 ares, sur lequel sont construits : un atelier, un séchoir, 800 mètres de voies divisés en deux unités de manœuvre reliées par deux transversales, et des plaques tournantes installées aux croisements. L'atelier dispose : d'un cylindre fixe d'injection de 11 mètres de long, d'une pompe à air pneumatique, d'une pompe aspirante/refoulante à créosote, d'une saboteuse et d'une locomobile de 12 chevaux de marque Calla. Ce chantier dispose également de matériel de manutention et d'un espace pour entreposer 75 000 traverses. D'importants compléments sont apportés en 1877 et 1879[9].

En 1898, la surface utilisée est de 5 hectares, dont un est utilisé pour l'activité et les manutentions, et quatre autres pour le stockage des traverses avant et après le traitement. C'est dans un grand hangar, d'une surface totale de plus de 1 000 m2, que l'on trouve l'outillage mécanique, et, en annexes, un petit atelier, un magasin ainsi que des bureaux. Isolés, il y a quatre séchoirs à air chaud et un petit laboratoire[9]. Sur un autre emplacement du site, ont été construits un réfectoire pour les ouvriers et une maison servant d'habitation pour deux surveillants[10].

Dépôt d'Amagne

[modifier | modifier le code]
La rotonde du dépôt, au début des années 1900.

Un dépôt ferroviaire, avec des ateliers de réparation, avait été créé à Amagne en 1883 pour assurer la traction des marchandises et omnibus voyageurs sur l'étoile ferroviaire à quatre branches existant en ce lieu[18]. Ce dépôt était également à proximité d'un tronçon appréhendé par les tractionnaires, au temps des locomotives à vapeur, particulièrement en période hivernale. La portion de voie ferrée entre Amagne-Lucquy et Launois-sur-Vence se caractérisait par une rampe continue sur 13 km à la déclivité moyenne de 10 [19].

Pour abriter et réparer les locomotives, le dépôt disposait d'une rotonde[20],[12] munie de 30 voies et d'un pont tournant de 19 mètres. Un centre d'apprentissage existait également sur place, alimenté par la jeunesse des villages environnants. Cette rotonde a été bombardée les 11 et 15 mai 1944 par les alliés, causant des dégâts considérables. Après la Seconde Guerre mondiale, le centre vivote puis est définitivement fermé en 1969, et ces installations d'entretiens des locomotives sont rasées[18].

Patrimoine ferroviaire

[modifier | modifier le code]

L'ancien bâtiment voyageurs

[modifier | modifier le code]
Le bâtiment, côté voies, en 2014

Le bâtiment voyageurs est identique à ceux des gares de Bazancourt, d'Onville et de Bologne (Haute-Marne). Il possède des éléments stylistiques de la Compagnie des chemins de fer de l'Est. Il s'agit d'un bâtiment rectangulaire d'un étage, comportant cinq travées sous une toiture à deux croupes ; la travée médiane est séparée des autres par une paire de discrets pilastres[12]. Deux ailes latérales sans étage, sous toiture à deux pans, flanquent ce bâtiment ; elles comportent respectivement deux et cinq travées.

Train touristique

[modifier | modifier le code]

Le chemin de fer touristique du sud des Ardennes (CFTSA), basé à Attigny, propose ponctuellement des trajets de train touristiques en autorail « Picasso » entre la gare d'Amagne - Lucquy et celle de Challerange[21].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Sur l'ouvrage Douté, la gare de Poix-Terron est fermée mais elle a été rouverte le , du fait de la création d'un centre de formation d'apprentissage en 2009.
  2. Voir emplacement de la station d'Amagne sur la carte de 1863.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Douté 2011, p. 84.
  2. Journal des chemins de fer 1858, p. 426-427.
  3. Journal des chemins de fer 1858, p. 780.
  4. Palau 2001, p. 48.
  5. Caron 2004, p. 32-33.
  6. David 1870, p. 1.
  7. État-Major de l'Armée 1907, p. 433/28.
  8. Le Petit Journal 1873, p. 3.
  9. a b c et d Dufaux 1898, p. 10.
  10. a et b Dufaux 1898, p. 11.
  11. Villemaux 1995, p. 506/18.
  12. a b et c « Amagne : 51 - Marne - Cartes Postales Anciennes sur CPArama », sur www.cparama.com (consulté le ).
  13. Site de Fret SNCF : la gare d'Amagne - Lucquy (consulté le ) ; cette page est une archive.
  14. « Fréquentation en gares », sur ressources.data.sncf.com (consulté le )
  15. a et b Site SNCF TER Champagne-Ardenne, Informations pratiques sur les gares : Halte ferroviaire d'Amagne - Lucquy lire (consulté le 3 février 2011).
  16. Site rff.fr, Document de référence du réseau : annexe 4.6 - 2013 [1]
  17. Dufaux 1898, p. 9.
  18. a et b Platel 1988, p. 18-19.
  19. Demoizet 1990, p. 36-41.
  20. Dumont et Geerick 2004, p. 151.
  21. Source site du CFTSA lire (consulté le 25/08/2009).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Journal des chemins de fer, « Amagne », Journal des chemins de fer, des mines et des travaux publics, vol. XVII,‎ , p. 426-427, 746 et 780 (lire en ligne, consulté le ).
  • P. David, « Le journal des Débats a reçu une correspondance dont voici un résumé », Le Constitutionnel, no 247,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  • Le Petit Journal, « Petites nouvelles », Le Petit journal, no 3712,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  • V. Dufaux, « Note sur la préparation des traverses de la compagnie des chemins de fer de l'Est », Revue générale des chemins de fer et des tramways, vol. XXI, no 1,‎ , p. 3-14 (lire en ligne, consulté le ).
  • État-Major de l'Armée, La Guerre de 1870-71 : L'armée de Châlons, vol. III : Sedan (documents et annexes), Paris, Revue Histoire / R. Chapelot, , 478 p. (lire en ligne), « Journée du 31 août : Historique du 6e régiment de marche », p. 433/28.
  • Dominique Platel, « Le dépôt d'Amagne », Revue Terres Ardennaises, no 24,‎ , p. 18-19.
  • Claude Demoizet, « Un train en détresse à Faissault en janvier 1928 », Revue Terres Ardennaises, no 33,‎ , p. 36-41.
  • Francis Villemaux, « Amagne, l'obscur serviteur ardennais », Loco Revue, no 584,‎ , p. 506/18-509/21 (lire en ligne, consulté le ).
  • François et Maguy Palau, « 3.25 Rethel-Charleville - 15 septembre 1858 », dans Le rail en France Le Second Empire, t. 2 : 1858-1863, Paris, Palau, (BNF 37658881), p. 48.
  • Pascal Dumont et Olivier Geerick, Sur les rails d'Ardennes et de Gaume, Éditions De Borée, , 175 p. (ISBN 2-84494-269-5, BNF 39233708), p. 151.
  • François Caron, Les grandes compagnies de chemin de fer en France : 1823-1937, Paris, Droz, , 411 p. (ISBN 978-2-600-00942-3, lire en ligne), p. 32-33.
  • Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 001 à 600, vol. 1, Paris, Les Éditions La Vie du rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-34-1), « [205/2] Reims - Charleville-Mézières », p. 84.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

[modifier | modifier le code]
Origine Arrêt précédent Train Arrêt suivant Destination
Reims Rethel TER Grand Est Charleville-Mézières Metz-Ville
Épernay Rethel TER Grand Est Mohon Sedan
Reims Rethel TER Grand Est Poix-Terron
ou Charleville-Mézières
Charleville-Mézières
ou Sedan
ou Carignan