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Félix Mora

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Félix Mora
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Biographie
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Nationalité
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Grade militaire

Félix Mora, né le à Croix-Wasquehal et mort le [1], est un militaire français devenu recruteur pour les Charbonnages de France[2]. Entre 1960 et 1980, il a parcouru le sud du Maroc, recrutant personnellement plusieurs dizaines de milliers de Marocains[3],[Note 1] pour les envoyer en France travailler dans les mines du Nord et de Lorraine[2].

Il a laissé un souvenir marquant dans le Sud marocain surtout parmi les populations berbères — des chansons lui sont consacrées[2],[4] — et chez les milliers de Marocains qu'il a recrutés[2].

Biographie

Son père est employé au quotidien La Voix du Nord[2]. Il passe un CAP de compositeur en imprimerie et en 1945, accompli trois ans de service militaire au sein d'un régiment de goumiers, soldats marocains du Protectorat français au Maroc[2]. D'abord affecté à Lille, à l'intendance il part pour Agadir dans le sud marocain, où il intègre une école militaire chargé de former des « officiers aux affaires indigènes »[2]. Il y apprend l’arabe et la « sociologie musulmane »[2]. Il dirige ensuite une troupe de 150 Tabors, charger de « faire la police » dans la vallée du Drâa dans le grand sud marocain[2]. Félix Mora dira y avoir fait « la justice, l'administration civile, les accouchements… »[2]. En 1948 ou 1949, alors sous-officier, il lit une annonce, apportée à son bureau, de la Résidence générale française du Maroc indiquant que les Charbonnages de France recherchaient de la main-d’œuvre marocaine et donc recrutait un « officier des affaires indigènes, chargé notamment de vérifier s’il n’y avait pas d’exploitation de ladite main-d’œuvre »[2]. Il postule et sa candidature est retenue. Tout en étant encore militaire, il intègre en 1950 comme chef de la main-d’œuvre des Houillères[2]. En pleine Trente glorieuses, les houillères, qui ont été nationalisées quelques années auparavant, peinent à recruter en métropole pour un métier jugé difficile dangereux et mal payé[2]. Félix Mora part d'abord en mission de recrutement en Algérie, mais sans succès. Il va alors ensuite au Maroc en 1956[2].

Bibliographie

  • La Mémoire confisquée, Marie Cegarra, éd. Septentrion, 1999

Notes

  1. Mora indique avoir « regardé dans le blanc des yeux au moins un million de candidats marocain » et en avoir recruté 66 000, la démographe Marie Cegarra dans La Mémoire confisquée (1999) parle de 78 000 Marocains et le géographe Mohamed Charef, spécialiste des immigrations, évoque lui de « 80 000 et 120 000 recrues » en additionnant les embauches des bassins miniers du Nord, durant les années 1960, et celles de Lorraine, dans les années 1970.

Références

  1. « matchID - Moteur de recherche des personnes décédées », sur deces.matchid.io (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k l m et n Ariane Chemin, « « Le tampon vert, tu partais en France. Le rouge, tu retournais au bled » : sur la piste de Félix Mora, l’homme qui a embauché des milliers de Marocains pour les mines françaises », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Mora le négrier », Le Monde diplomatique,‎ , p. 7 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Ali El Baz, « Le combat sans fin des mineurs marocains », Plein Droit, no 81,‎ , p. 35 à 38 (lire en ligne, consulté le ).

Lien externe