François-Jean-Marie Serrand

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François Jean Marie Serrand
Image illustrative de l’article François-Jean-Marie Serrand
Monseigneur Serrand en 1946
Biographie
Naissance
Billé (France)
Ordination sacerdotale
Décès (à 74 ans)
Saint-Brieuc (France)
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Dernier titre ou fonction Évêque de Saint-Brieuc
Évêque de Saint-Brieuc
Depuis le

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

François-Jean-Marie Serrand, né le à Billé (Ille-et-Vilaine)[1], est un évêque catholique français, évêque de Saint-Brieuc du 13 août 1923 jusqu’à son décès à Saint-Brieuc survenu le 20 mars 1949.

Biographie

François Jean Marie Serrand est le fils d’un couple de débitants de Billé : Jean Joseph Serrand et Adelaïde Demorand. Il a pour ascendants paternels directs à la 7ème génération le couple André Serrand (1644-1688) et Jeanne James (1644-1683) de Poilley[2]. Le nom Serrand est connu dans la région du Coglais depuis au moins le XVe siècle[3] .

Formation

Il entre au collège de Vitré le 4 octobre 1889 et y fait les études classiques des collèges ecclésiastiques. Il poursuit sa formation au grand séminaire de Rennes à partir du 4 octobre 1893.

Prêtre

Il a été ordonné prêtre le 27 mai 1899 pour l'archidiocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo. Vicaire à Paramé, de septembre 1899 à août 1905, l'abbé Serrand est nommé professeur de philosophie au Grand Séminaire de Rennes, dont il devint le sous-directeur en octobre 1906. C'est pendant qu'il occupait ce poste, en août 1910, que Mgr Dubourg, archevêque de Rennes, l'appelle aux fonctions de vicaire général, archidiacre de Rennes, comme successeur de M. le vicaire général Renaut.

Première Guerre mondiale

Le chanoine Serrand est mobilisé au début de la campagne. Il est tour à tour aumônier de la 87e division territoriale, puis de la 87e division active. Il est titulaire de cinq citations. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1919.

Évêque

Nommé évêque de Saint-Brieuc et Tréguier le par le pape Pie XI, il est consacré le 6 août suivant par le cardinal Alexis-Armand Charost. Il est nommé évêque de Saint-Brieuc, en remplacement de Mgr Jules-Laurent Morelle, décédé le 9 janvier 1923.

Œuvre

Mgr Serrand fut un prélat catholique apprécié [4] mais parfois controversé.

Il fut un entrepreneur, organisant dès son arrivée dans son diocèse de Saint-Brieuc la construction d’un nouveau Grand Séminaire à Saint-Brieuc, dont il bénit la première pierre le 17 août 1925 et consacre la chapelle (dans laquelle il sera inhumé) le 14 juillet 1929 suivi immédiatement par la construction d’un petit séminaire de Quintin. Ces nouveaux bâtiments matérialisent son souci constant du recrutement sacerdotal[5].

Dans la continuité de son activité d’enseignement d’avant guerre, Mgr Serrand va s’attacher à l’agrandissement des collèges secondaires d’enseignement chrétien de St-Joseph de Lannion, de N.D. de Guingamp, des Cordeliers et de Campostal. Très impliqué dans la vie de son évêché, il préside régulièrement des fêtes religieuses locales et organise des kermesses cantonales annuelles et se déplace pour la bénédiction des nouvelles écoles paroissiales. De plus, il fut sensible au développement de l’Action catholique, et il fonda des mouvements spécialisés[6].

Néanmoins, son action donna lieu a deux controverses majeures :

Le 29 décembre 1926, l’Action française est condamnée par la papauté. Mgr Serrand, va publier l'allocution papale, mais fortement l'atténuer en rappelant « l'esprit de foi si profond » des adhérents de l'Action Française[7].

Lors de la seconde guerre mondiale, l'évêque de Saint-Brieuc est parfois cité comme un maréchaliste convaincu. Dès le 31 décembre 1940 alors que le mécontentement gagne, il exhorte son clergé à soutenir le maréchal Philippe Pétain : « sans arrière-pensée aucune, apportons-lui notre concours le plus total et le plus désintéressé »[8].

Mgr Serrand va, dès fin 1940, fustiger le marché noir dans ses sermons pour inciter les agriculteurs à livrer leurs grains. À l’été 1942, il appuie l’ouverture de restaurants et de soupes populaires et encourage la mise en place de 250 cantines scolaires communales[9].

En février 1943, il produit une note à ses doyens[10] dans laquelle il exige l'obéissance du clergé au Service du travail obligatoire et s'emporte contre les "dissidents". Non destinée à sa semaine religieuse, elle est repérée par le comité de propagande, éditée par ses soins (et rapidement épuisée) et lue à Radio-Vichy). Elle paraît également dans La Gerbe[11].

A la Libération, plusieurs prélats sont écartés de leur diocèse en France, à le demande du Gouvernement français, et après de délicates tractations avec Rome. Ils démissionnent de leurs sièges ou de leurs fonctions. Il s'agit de l'archevêque d'Aix en Provence, Mgr Du Bois de la Villerabel, de l'évêque d'Arras Mgr Dutoit, ce lui de Mende Mgr Auvity, de l'évêque Auxiliaire de Paris Mgr Beaussart. Mgr Serrand se voit nommer un co-adjuteur (en clair un successeur, nomination exceptionnelle pour l'époque (cf.André Latreille "De Gaulle la Libération et l'Eglise catholique")

Armoiries

De gueules, au cœur flamboyant d’or, entouré d’une couronne d’épines d’argent, au chef d’hermines.

Devise

Deus caritas est. (Dieu est amour)

Notes et références

  1. Archives en ligne d'Ille et Vilaine - Thot - Billé - Naissances 1874 n°34 page 10
  2. Mariage Serrand - James -Archives en ligne d'Ille et Vilaine - Thot - Poilley - 30.01.1661 - Page 9
  3. René Cintré, Les Très Grandes Heures du pays de Fougères au Moyen Âge, Éditions J.M. Pierre, 1994, page ??, citant le registre de la réformation générale des feux de Bretagne en 1426 - Un inventaire réalisé par un Serrand
  4. Semaine religieuse de Quimper et de Léon - édition 1923 - page 176
  5. http://saintbrieuc-treguier.catholique.fr/Mgr-Francois-Jean-Marie-Serrand
  6. Jean-Marie Mayeur et Yves-Marie Hilaire, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, tome 3, date ??, page ??
  7. David Bensoussan, Combat pour une Bretagne catholique et rurale : les droites bretonnes dans l'entre deux guerres, éditeur ??, date ??, page ??
  8. Jacques Duquesne, Les Catholiques français sous l'occupation, éditeur ??, date ??, page ??
  9. http://almrd22.fr/IMG/pdf/f15_L_organisation_de_la_riposte.pdf
  10. Lettre de Mgr Serrand, évêque de Saint-Brieuc, à Messieurs les archiprêtres, doyens, supérieurs d'établissements, (ASIN B0014P89RQ)
  11. ADC 1 B Dissidence, inventaire 51/3, lettre du 30 octobre 1943

Articles connexes

Liens externes