Ercole Pasquini

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Ercole Pasquini
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RomeVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
Mouvement
Instrument
Orgue (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Maîtres
Alessandro Milleville (d), Luzzasco LuzzaschiVoir et modifier les données sur Wikidata

Ercole Pasquini (c. 1560 – entre 1608 et 1619) est un compositeur et organiste italien. Il doit être considéré comme l'un des plus importants prédécesseurs de Frescobaldi.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pasquini est né à Ferrare et étudie avec Alessandro Milleville (it) (1521?–1589)[1]. Il est décrit par Agostino Superbi (1620), comme l'un des plus intelligents et excellents musiciens et organistes. « Il avait une main très agile ; et parfois il jouait si magnifiquement qu'il ravissait le peuple et les subjuguait vraiment. » Dans les années 1580, Pasquini reprend, à la suite de Milleville, l'enseignement musical (clavecin, orgue et composition) des filles de Giovan Battista Aleotti, architecte de la cour de Ferrare[1].

Le , Pasquini est peut-être l'« organiste Ercole », qui est nommé organiste ridotto de Mario Bevilacqua de Vérone à l'église des bénédictins, Santa Maria in Organo[1]. Alors qu'il occupe ce poste, il compose et publie une favola boscareccia intitulée I fidi amanti[2] (Vérone 1593) en prévision du mariage de Carlo Gesualdo et Éléonore d'Este, qui a lieu l'année suivante (1594[3]). À la mort de Bevilacqua, Pasquini retourne apparemment à Ferrare, où il succède à Luzzasco Luzzaschi en tant qu'organiste de l'Accademia della Morte, lui-même remplacé à cette position par Girolamo Frescobaldi (1608)[4].

Le , Pasquini est nommé organiste de la Capella Giulia à la Basilique Saint-Pierre de Rome[1]. Pendant l'été et l'automne 1604, il assume la même position à l'église Santo Spirito de Sassia[1], cumulant avec son poste à Saint-Pierre. Au début de 1603, il apparaît quelques irrégularités dans sa signature de son salaire de la Capella Giulia. Nicolo Pasquini, peut-être son fils, signe à partir de au cours des deux années suivantes ; à l'été 1605, ses salaires sont signés par le maestro di capella, Francesco Soriano, et en novembre et décembre, le préposé de l'hôpital où Pasquini était traité, signe. Le , Pasquini est démis de ses fonctions pour « justes causes ». Dans un cahier de compte d'Agostino Faustini daté de 1646, on apprend que Pasquini est mort fou à Rome.

Pasquini doit être compté parmi les prédécesseurs importants de Frescobaldi[1].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Une trentaine de pièces pour le clavier ont été conservées dans des copies manuscrites. Aucun autographe n'a survécu et aucune pièce n'a été publiée de son vivant. Parmi les éléments qui sont parvenus jusqu'à nous il y a : 6 toccatas, 2 durezze, 9 ou 10 canzonas, 5 séries de variations, 3 danses et un intabulation d'un madrigal de Cipriano de Rore, Ancor che co'l partire. Ces œuvres montrent que Pasquini est un compositeur très original, et à bien des égards, préfigurant les œuvres pour clavier de son jeune compatriote, Girolamo Frescobaldi. Son durezze figure parmi les premiers connus, avec ceux de Giovanni de Macque[5].

De son œuvre vocale, seulement cinq ont été publiées de son vivant, ou peu après sa mort. Le madrigal Mentre che la bell'Isse de 1591, apparaît comme un motet contrafactum, Sanctus Sebastianus, dans une collection de Passau. Deux motets, y compris l'impressionnant[1] Quem viditis pastores ? à dix voix (deux chœurs à cinq voix), ont été rassemblés dans une publication, par son élève Raffaella Aleotti en 1593. Un madrigal spirituel M'empio gli occhi di pianto, sur un texte d'Angelo Grillo, paru en 1604, et sa dernière œuvre, publiées après sa mort, est Jesu decus angelicum pour quatre voix et orgue.


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Exemple : résolution d'accords d'une manière peu commune ou habituelle en son temps[5] (Toccata en mi mineur, Codex Chigo Q IV 27, fo 90. Bibliothèque vaticane, Rome).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ercole Paquini, Collected Keyboard Works, éd. de W. Richard Shindle ; Corpus d'œuvres pour clavier 12 (American Institute of Musicology, 1966)
  • (en) Willi Apel (trad. Hans Tischler), The History of Keyboard Music to 1700, Bloomington, Indiana University Press, 1972 rééd. 1997, 878 p. (ISBN 978-0-253-13790-6, 0-253-13790-X et 0253211417, OCLC 412121, BNF 42816816, lire en ligne)
  • (en) W. Richard Shindle, The Vocal Compositions of Ercole Pasquini, Frescobaldi Studies, Madison, WI, 1983, p. 124–136
  • (en) W. Richard Shindle, The Vocal Works of Ercole Pasquini, Frescobaldi Studies, éd. Alexander Silbiger. (Durham, NC, Duke University Press, 1987).
  • (en) James L. Ladewig, The Origins of Frescobaldi’s Variation Canzonas Reappraised, éd. Alexander Silbiger. (Durham, NC, Duke University Press, 1987)
  • (en) Anthony Newcomb, Frescobaldi's Toccatas and Their Stylistic Ancestry, Proceedings of the Royal Musical Association, cxi (1984–85), p. 28–44
  • (en) W. Richard Shindle, The New Grove Dictionary of Music and Musicians (édité par Stanley Sadie) : Pasquini, Ercole, Londres, Macmillan, seconde édition, 29 vols. 2001, 25000 p. (ISBN 978-0-19-517067-2, lire en ligne)
  • (en) C. Ann Clement, Massimo Ossi et Thomas W, Bridges, Introduction" to Raffaella Aleotti: Sacre Cantiones, Quinque, Septem. Octo, & Decem Vocibus Decantandae, Music at the Courts of Italy 2, (New York & Williamstown, The Broude Trust, 2006)
  • (en) Glenn Watkins, The Gesualdo Hex : music, myth, and memory, New York, W. W. Norton, , 384 p. (ISBN 978-0-393-07102-3)

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Grove 2001
  2. Glenn Watkins 2010, p. 21
  3. Glenn Watkins 2010, p. 20
  4. Apel 1972, p. 421.
  5. a et b Apel 1972, p. 422.

Liens externes[modifier | modifier le code]