Discussion:Lansana Conté/Archives 1

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Coup d'État[modifier le code]

Je me demandais si on pouvait à proporement parler utiliser le terme de "coup d'état" concernant sa prise de pouvoir. Il n'y avait aucun gouvernement (et donc, pas de renversement). Il s'agit plutôt d'une prise de pouvoir de l'armée. Même si dans le manifeste qu'il publie un peu plus tard, il annonce clairement ses intentions de garder le pouvoir et de mettre en place une "nouvelle société"...

✔️ Refonte de l'article ✔️[modifier le code]

Bonjour à tous,

J'ai considérablement remodelé l'article, qui en avait grandement besoin. J'ai ajouté bon nombre d'informations (il n'y en avait aucune datant d'avant sa carrière politique) et surtout des références. J'ai aussi réorganisé l'article (création de plusieurs sections...).

Il serait cependant nécessaire de lui consacrer une page sur Commons, car il existe plusieurs photos de lui.

Cordialement,

Cheep (d) 23 décembre 2008 à 20:10 (CET)

Bravo, joli travail ! Si ce n'est que donner comme cause du décès le qualificatif de "longue maladie" me semble participer d'une langue de bois qui n'a pas sa place sur une encyclopédie. Soit on ne dit rien, soit on replace "diabète et leucémie". Bravo pour l'ensemble en tout cas. Cyril-83    Fichier:Armoiries Cyril-83.gif 23 décembre 2008 à 20:24 (CET)
Je vous remercie de vos félicitations.
J'avais noté "longue maladie" car c'est le terme exacte qui a été employé. Mais c'est vrai que l'on pourrait être plus précis.
Cordialement,
Cheep (d) 24 décembre 2008 à 11:18 (CET)

Comme tu m'y a incité Cheep, j'ai procédé à un peu de correction grammaticale et syntaxique. C'est un bel article que voilà. En ce qui concerne sa mort, il vaut mieux garder le terme " longue maladie" que d'hypothéquer sur un diagnostic que vous n'êtes pas en possibilité de fournir. Soit l'on connait la cause exacte de sa mort ( une insuffisance rénale chronique par exemple ) soit l'on conserve l'expression sus-mentionnée. Vioxx

Quelques modifications concernant la mise en forme. En effet, sa mort était mentionnée 2 fois. --DaiFh discuT 29 décembre 2008 à 13:19 (CET)

Label « bon article »[modifier le code]

Documentaire : Cona'Cris, journal d'une révolution[modifier le code]

Pour info, celles et ceux qui captent FranceO, peuvent regarder un reportage sur la Guinée le dimanche 5 avril à 20h35 (source). --DaiFh discuT 4 avril 2009 à 23:07 (CEST)

Bilan incomplet[modifier le code]

Il y a maintenant plusieurs mois, j'ai commencé la rédaction de la section « Bilan et perspectives » de la présidence Conté. Mais il se trouve que je n'ai plus le temps de la poursuivre : je mets donc ici le travail que j'avais commencé, car ça fait un moment qu'il traîne comme ça… Si personne n'est intéressé pour le compléter, je le ferai moi-même, mais dans quelques mois seulement.

Cordialement — Cheep (), le 23 mars 2010 à 18:53 (CET)


== Bilan et perspectives ==

À la mort d'Ahmed Sékou Touré, leader respecté de ses homologues africains suite au différent qui l'a opposé au général de Gaulle au moment de l'indépendance, son régime tyrannique laisse la Guinée dans un état déplorable.

En 26 ans de présidence, le système économique autarcique a eu des effets dévastateurs sur l'économie. Dès le début, et ce du fait de ladite friction avec la France, des milliers de Français quittent la Guinée, mettant ainsi à mal la situation économique et le système enseignant dont beaucoup étaient issus. Quelques mois après son arrivée au pouvoir, Sékou Touré remplace le franc guinéen par le syli qui perd 70 % de sa valeur en moins de deux ans, ce qui ne sera pas sans conséquences à moyen et long terme. Simultanément, les activités industrielles et commerciales ainsi que l'agriculture s'effondrent, et il devient de plus en plus difficile de créer sa propre entreprise car les règles strictes, imposées par le gouvernement, limitent la possibilité d'obtenir des crédits et d'honorer ses dettes, ce qui conduira à de nombreux dépôts de bilan. De leur côté, les dirigeants d'entreprises - pas adaptées au marché - sont de moins en moins qualifiés du fait de la dégradation de l'enseignement public.

Néanmoins, l'URSS, Cuba puis les États-Unis appuyent sans réserves le gouvernement[n 1], dans le but non avoué d'exploiter les richesses minières du pays, ce dont le régime de Sékou Touré ne parviendra pas à tirer profit. Dans le même temps, le régime ne cesse de se durcir, et la population (toutes classes sociales confondues), contraint d'adhérer au seul parti autorisé pour survivre, s'appauvrit de plus en plus. Les droits de l'homme sont bafoués par 700 000 morts arbitraires[1] (les dénonciations et humilitations publiques sont alors devenues pratiques courantes) et la Guinée ne cesse de s'isoler au plan international.

En conséquence, le coup d'État qui porte Lansana Conté au pouvoir engendre un immense espoir au sein de la population guinéenne. Celle-ci, éprouvée par un quart de siècle de répressions, voit dans ce putsch l'avènement d'institutions démocratiques. L'arrivée de Conté à la tête du pays et les réformes qu'il engage ne font que conforter ce sentiment, et entraînent le retour de milliers de Guinéens qui avaient fui le régime de son prédécesseur.

=== Bilan économique et social ===

Dans un premier temps, le nouveau président de la République annonce son intention de changer la politique économique en optant pour le libéralisme : en conséquence, il privatise, partiellement ou totalement, les entreprises publiques, l'électricité et les services d'eau[2].

Bien que la croissance repart à la hausse suite à l'annonce de ces mesures, la Guinée reste confrontée à une grave crise qui s'amplifie au fil des années : ainsi, la monnaie locale, le franc guinéen, est en constante inflation, ce qui conduit certains médias à la surnommer le « franc glissant »[3]. Le prix des denrées de première nécessité comme le riz ne cesse d'augmenter[n 2], ce qui mécontente encore plus les classes modestes, et provoque des soulèvements, violemment réprimés par le régime en place. En outre, entre 1998 et 2003, le produit intérieur brut (PIB) du pays chute de 30 %[4]. De plus, la Guinée est classée 160e sur 177 pays par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour son niveau de vie[n 3].

D'autre part, à la mort de Lansana Conté, et ce malgré les aides budgétaires de l'Union européenne[5],[n 4] pour son développement, 53 % des dix millions de Guinéens vivent sous le seuil de pauvreté[6] (moins d'un dollar par jour), près de 61 % n’ont pas accès aux soins de santé, 60 % à l’eau courante et 40 % sont privés régulièrement d’électricité[7]. Les systèmes hospitalier et scolaire sont également en nette détérioration du fait de manque de moyens et de personnel compétent[8], ce qui constitue un retour à l'époque du régime de Sékou Touré.

Par ailleurs, les ports du pays se sont ensablés, au point que les transporteurs maritimes les évitent maintenant au profit de ceux des États voisins[b 1]. Même la capitale Conakry, que l'on citait comme l'une des plus belles villes du continent africain, s'est indubitablement délabrée[b 2].

=== Corruption ===

À sa mort, la Guinée, dont le sol renferme d'importantes richesses hydrauliques et minières[n 5] (25 milliards de tonnes de bauxite, 7 milliards de tonnes de fer, 1 000 tonnes d'or, 25 à 30 millions de carats de diamants[9], etc.), reste minée par la corruption. Pour preuve, la publication de l'indice de perceptions de la corruption (CPD) par Transparency International en novembre 2006 : la Guinée arrive en deuxième position, à égalité, des pays les plus corrompus[10] ; on observe une amélioration insignifiante en septembre 2008[11].

La corruption est un sujet de préoccupation pour les entreprises étrangères souhaitant investir en Guinée (par exemple, pour exploiter ses vastes réserves de bauxite) car elles sont incapables de fonctionner sans payer d'énormes pots-de-vin à de hauts fonctionnaires du gouvernement.

=== Politique étrangère ===

Lansana Conté, en compagnie du président russe, Vladimir Poutine.

Un des seuls aspects positifs de cette longue présidence est la capacité qu'a eu le général Conté à maintenir la paix dans son pays[12], alors que des guerres civiles ravageaient ses voisins.

Les nombreux conflits extérieurs ont conduit des centaines de milliers de personnes à se réfugier en Guinée et en septembre 2000, le Revolutionary United Front (RUF), groupe armé sierra-léonais dirigé par Foday Sankoh, attaque la Guinée dans le but de renverser le gouvernement[13]. En représailles, la Guinée, qui entretient des relations excécrables avec le président Charles Taylor[b 3], apporte son soutien logistique et militaire aux activités rebelles, notamment au LURD, groupe paramilitaire libérien[14], malgré les sanctions économiques auquel elle s'exposait[n 6].

=== Transgression des règles établies, de Sékou Touré à Lansana Conté ===

Maligui Soumah, écrivain politique d'origine guinéenne, met en évidence la violation de la Constitution et des droits de l'homme depuis 50 ans en Guinée, et s'efforce d'en démonter les mécanismes[b 4]. Il effectue notamment un parallèle frappant entre les deux régimes qu'a connu la Guinée depuis son indépendance de la France.

==== La séparation des pouvoirs : théorie et pratique ====

Une république repose sur trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) libres et indépendants.

Or, en dépit des dispositions de la Constitution, ce principe n'a jamais été respecté durant les présidences Sékou Touré et Conté[b 5]. L'exemple le plus flagrant émane de Lamine Sidimé qui cumula le poste de président de la Cour suprême, organe supérieur de la justice guinéenne, avec celui de Premier ministre, et ce malgré le fait que l'article 84 de la loi fondamentale indique qu'il y a incompatibilité entre ces deux fonctions[b 6]. En outre, le président pouvait faire arrêter qui il voulait, y compris des députés, sans même faire lever leur immunité parlementaire, signe d'une justice totalement défaillante[b 7].

L'indépendance du pouvoir législatif, qui est censé faire les lois et contrôler l'exécutif, était tout aussi contesté. Le fait que les députés soient très majoritairement issus du camp présidentiel, qui exerce de fortes pressions, réduirait ainsi, toujours selon Maligui Soumah, sa capacité à accomplir scrupuleusement ses deux missions.

Ce dernier conclut en notant que tant que les dirigeants du pays estimeront que les trois pouvoirs forment un tout, la République ne pourra fonctionner correctement.

==== Les libertés fondamentales et les droits de l'homme : théorie et pratique ====

Le préambule de la Constitution précise que la Guinée, membre de l'ONU, apporte « son adhésion totale à la Déclaration universelle des droits de l'homme » et son article 1er indique que la Guinée est une « République unitaire, indivisible, laïque, démocratique et sociale »[15]. Pourtant, en cinquante ans, les atteintes portées aux libertés fondamentales et aux droits de l'homme ont rarement faibli.

La Ire République n'a, en effet, respecté aucune des libertés fondamentales.

Bien que les manifestations soient officiellement autorisées, elles sont fortement déconseillées aux partis politiques et aux syndicats, faute de quoi elles sont réprimées, quelques fois dans le sang. Soumah dénonce la façon dont Lansana Conté traite l'opposition, au mépris de l'article 20 de la loi fondamentale qui précise que « chaque citoyen a le devoir de respecter l'honneur et l'opinion des autres ». En près d'un quart siècle, le fait que le « général-président » ait tout fait pour ne jamais rencontrer ses adversaires et les syndicats a créé une certaine crispation au sein de la société, crispation que se traduit quotidiennement par la recrudescence d'actes de violence.

Bien que le général Conté fait preuve d'ouverture en autorisant le multipartisme et la liberté de culte, et en désentravant la presse au début des années 90 en la nationalisant[n 7], il prend au fil du temps de plus en plus appui sur l'armée, et restreint considérablement les libertés fondamentales.

En 2001, pour se maintenir au pouvoir, il fait également modifier la Constitution, au grand dam de l'opposition, qu'il refusera toujours de rencontrer[n 8] et qu'il traitera de manière méprisante, allant jusqu'à les insulter publiquement[b 8]. Il ordonne également l'arrestation de nombreux opposants à son régime, tels qu'Alpha Condé au lendemain de l'élection présidentielle de 1998[8]. Avant les élections législatives de 2002, les principaux partis d'opposition décident de boycotter les trois dernières élections de la présidence de Lansana Conté[8].


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  1. « La Guinée Conakry et la Guinée équatoriale », journal-la-mee-2.info, 5 octobre 2005
  2. « Economie et Politique : La Guinée - le FMI et Lansana Conté », guineenews.org
  3. « L'industrie du faux et dérivés », guineeactu.com, 18 octobre 2008
  4. Chiffres de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
  5. « Relations de l'UE avec la Guinée », ec.europa.eu, 3 avril 2008
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  9. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Quid
  10. (en) CPI 2006 table.
  11. « Rapport 2008 sur la corruption: la Guinée classée 173ème sur 180 pays », africaguinee.com, 24 septembre 2008
  12. « La Guinée va devoir tourner la page de 24 ans de règne sans partage », Le Monde, 23 décembre 2008
  13. « Libéria, Sierra Leone, Guinée: Une crise humanitaire régionale », reliefweb.int, 11 décembre 2003
  14. « Libéria : pour l'extension de l'embargo des Nations Unies sur les armes », hrw.org, 30 avril 2002
  15. [PDF] Constitution de la République de Guinée sur droitsdelhomme-france.org


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