Dichlorure de niobocène

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Dichlorure de niobocène
Image illustrative de l’article Dichlorure de niobocène
Structure du dichlorure de niobocène
Identification
Nom UICPA dichlorobis(η5-cyclopentadiényl)
niobium(IV)
Synonymes

dichlorure de bis(cyclopentadiényl)­niobium(IV)

No CAS 12793-14-5
No ECHA 100.159.630
No CE 631-385-9
No RTECS QU0400000
PubChem 16211739
SMILES
InChI
Apparence poudre brun foncé[1]
Propriétés chimiques
Formule C10H10Cl2Nb
Masse molaire[2] 293,999 ± 0,013 g/mol
C 40,85 %, H 3,43 %, Cl 24,12 %, Nb 31,6 %,
Précautions
SGH[1]
SGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotique
Attention
H315, H319, H335, P261, P264, P271, P280, P302+P352 et P305+P351+P338

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le dichlorure de niobocène est un composé organométallique de formule chimique (η5-C5H5)2NbCl2, couramment abrégée Cp2NbCl2, où Cp représente un ligand cyclopentadiénure [C5H5]. Il s'agit d'un solide brun paramagnétique à 17 électrons apparenté aux métallocènes. Dans la molécule, les deux ligands cyclopentadiénure et les deux ligands chlorure Cl sont disposés selon une géométrie téraédrique déformée autour de l'atome central de niobium à l'état d'oxydation +4.

Le dichlorure de niobocène a été mentionné pour la première fois en 1954[3]. Il peut être obtenu par exemple par une réaction en plusieurs étapes à partir de chlorure de niobium(V) NbCl5 et de cyclopentadiénure de sodium Na(C5H5)[4] :

NbCl5 + 6 Na(C5H5)(η5-C5H5)4Nb + 5 NaCl + composés organiques ;
(η5-C5H5)4Nb + 2 HCl + 1/2 O2[((η5-C5H5)2NbCl)2O]Cl2 + 2 C5H6 ;
[((η5-C5H5)2NbCl)2O]Cl2 + 2 HCl + SnCl2(η5-C5H5)2NbCl2 + SnCl4 + H2O.

Les cycles cyclopentadiényle du dichlorure de niobocène ne sont pas coplanaires mais sont inclinés l'un vers l'autre. L'angle Cp-M-Cp moyen dans les dichlorures de métallocènes est généralement de 130,3°, mais ici l'angle Cl-Nb-Cl vaut 85,6°, ce qui est inférieur à celui du dichlorure de zirconocène (η5-C5H5)2ZrCl2, de 97,1°, mais supérieur à celui du dichlorure de molybdocène (η5-C5H5)2MoCl2, de 82° : cette valeur peut s'expliquer par l'orientation des orbitales hautes occupées dans ce type de complexes[5].

Contrairement aux dérivés de zirconocène correspondants et au dichlorure de titanocène (η5-C5H5)2TiCl2, aucune application technique n'a été identifiée pour le dichlorure de niobocène, bien qu'il ait fait l'objet de nombreuses recherches. Il a par exemple fait l'objet d'une étude comme anticancéreux potentiel[6]. En pratique, il peut être utilisé comme précurseur pour l'obtention de composés organométalliques du niobium.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Bis(cyclopentadienyl)niobium(IV) dichloride », sur sigmaaldrich.com, Sigma-Aldrich, (consulté le ).
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. (en) G. Wilkinson et J. M. Birmingham, « Bis-cyclopentadienyl Compounds of Ti, Zr, V, Nb and Ta », Journal of the American Chemical Society, vol. 76, no 17,‎ , p. 4281-4284 (DOI 10.1021/ja01646a008, lire en ligne)
  4. (en) C. R. Lucas, J. A. Labinger et J. Schwartz, « Dichlorobis(η5-Cyclopentadienyl) Niobium(IV) », Inorganic Syntheses: Reagents for Transition Metal Complex and Organometallic Syntheses, vol. 28,‎ (DOI 10.1002/9780470132593.ch68, lire en ligne)
  5. (en) K. Prout, T. S. Cameron, R. A. Forder, S. R. Critchley, B. Denton et G. V. Rees, « The crystal and molecular structures of bent bis-π-cyclopentadienyl-metal complexes: (a) bis-π-cyclopentadienyldibromorhenium(V) tetrafluoroborate, (b) bis-π-cyclopentadienyldichloromolybdenum(IV), (c) bis-π-cyclopentadienylhydroxomethylaminomolybdenum(IV) hexafluorophosphate, (d) bis-π-cyclopentadienylethylchloromolybdenum(IV), (e) bis-π-cyclopentadienyldichloroniobium(IV), (f) bis-π-cyclopentadienyldichloromolybdenum(V) tetrafluoroborate, (g) µ-oxo-bis[bis-π-cyclopentadienylchloroniobium(IV)] tetrafluoroborate, (h) bis-π-cyclopentadienyldichlorozirconium », Acta Crystallographica Section B, vol. 30,‎ , p. 2290-2304 (DOI 10.1107/S0567740874007011, lire en ligne)
  6. (en) George Mokdsi et Margaret M. Harding, « A 1H NMR study of the interaction of antitumor metallocenes with glutathione », Journal of Inorganic Biochemistry, vol. 86, nos 2-3,‎ , p. 611-616 (PMID 11566334, DOI 10.1016/S0162-0134(01)00221-5, lire en ligne)