David Chavalarias

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David Chavalarias
Description de l'image David Chavalarias 2019.jpg.
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Formation

David Chavalarias est un mathématicien et écrivain français, né en 1975[1]. Il est directeur de recherche au CNRS et au Centre d'analyse et de mathématique sociales (CAMS) de l’EHESS[2]. Il est également directeur de l'Institut des Systèmes Complexes de Paris Île-de-France[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

David Chavalarias est ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure de Cachan[4], agrégé de mathématiques, il rejoint le Centre de recherche en épistémologie appliquée (CREA) à l'École Polytechnique où il obtient le DEA de sciences cognitives[5].

Ses travaux portent sur l’étude des dynamiques sociales et cognitives, notamment à partir de données Web à grande échelle.

David Chavalarias fait partie des chercheurs français ayant exprimé des craintes et préoccupations à propos des risques associés à l'omniprésence et à la puissance des GAFAM, puis à l'adoption trop rapide de l'IA générative.

En 2022, il publie Toxic Data[6],[7],[8], un essai analysant notamment le rôle majeur de Twitter et de Facebook en matière d'influence à des fins politiques, y compris en France. Ce travail s'appuie entre autres sur Politoscope, un outil d’observation et d'analyse des données générées sur les réseaux sociaux notamment à l’approche des élections présidentielles françaises[9],[10].

Ces résultats permettent de démontrer de manière empirique la conjecture de von Foerster appliquée aux sociétés humaines à l'ère du numérique[8].

Chavalarias et l'IA[modifier | modifier le code]

En 2023, David Chavalarias, explique sur France Inter que les systèmes apprenants d'IA apprennent des régularités (« ils vont lire de grandes quantités de textes, ils vont essayer de deviner après un mot quel est, le mot le plus probable. Ce sont des statistiques » ; ChatGPT ne comprenant pas ce qu'il dit, « essaie de maintenir une régularité par rapport à ce qu'il a vu par le passé[11]. Il n'a pas le souci de savoir si c’est vrai, mais de ce qui est probable. Il dit souvent beaucoup de bêtises, même si c’est énoncé de façon très convaincante ». David Chavalarias alerte sur le risque croissant de confusion des réponses de l'IA avec des réponses humaines ou vraiment intelligentes. Ce risque grandira, au fur et à mesure que de telles IA seront entraînées sur des masses croissantes de données, et construites avec de plus en plus de milliards de paramètres[11].

Dans Toxic Data, il montre comment dans le contexte des réseaux sociaux les biais cognitifs humains, les chambres d'écho, les bulles de filtre toxiques, la marchandisation des données sociales, les manipulations d'opinion assistées par IA, et les ingérences étrangères (notamment russes) peuvent influencer les opinions et les croyances des internautes, au risque de mettre les processus démocratiques en danger, notamment en polarisant les débats et en encourageant la radicalisation qu'ils engendrent.

David Chavalarias propose[12] dix-huit pistes d'actions (individuelles, institutionnelles) ; et suggère que les États offrent des alternatives publiques gratuites exemptes de publicité à l'oligopole des géants du Web.

Il dénonce notamment l'astroturfing, méthode de propagande produisant sur les réseaux sociaux une grande quantité d'informations, éventuellement en démultipliant ses présences afin d'influencer l'opinion publique ou d'autres groupes et alerte sur le risque systémique que les GAFAMs font courir aux démocraties.

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • David Chavalarias, « Sortez la démocratie de la marge d’erreur ! », AOC,‎ (lire en ligne)
  • David Chavalarias, Jean-Philippe Cointet "Phylomemetic Patterns in Science Evolution—The Rise and Fall of Scientific Fields", PLoS ONE 8(2): e54847, 2013 (lire en ligne )
  • Chavalarias David, Beatrice De Gelder, Guido Caldarelli et Melanie Dulong de Rosnay, « Toward a Research Agenda on Digital Media and Humanity Well-Being»[13]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Identifiants et Référentiels pour l'enseignement supérieur et la recherche », sur www.idref.fr, (consulté le )
  2. « David Chavalarias », sur Institut des Systèmes Complexes de Paris Île-de-France (consulté le )
  3. « David Chavalarias Homepage – David Chavalarias Homepage », sur iscpif.fr (consulté le )
  4. « Arrêté du 29 août 1996 portant ordre de classement au concours d'entrée en première année à l'Ecole normale supérieure de Cachan (concours A 1, A 2 et A 3) », sur www.legifrance.gouv.fr, (consulté le )
  5. « Robotique, vie artificielle, réalité virtuelle, n° 39,par Jean-Paul Baquiast et Christophe Jacquemin - Interview : David Chavalarias », sur www.admiroutes.asso.fr (consulté le )
  6. « « Toxic Data », un ouvrage prophylactique contre les réseaux sociaux », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Aude Carasco, « David Chavalarias et Antoine Bayet ouvrent la boîte noire de l’infox en ligne », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a et b David Chavalarias, Toxic data, dl 2022 (ISBN 978-2-08-027494-6 et 2-08-027494-5, OCLC 1305313860, lire en ligne)
  9. « Les réseaux sociaux, artisans de la dégradation du débat public », sur Sciences et Avenir, (consulté le )
  10. (en-US) « Politoscope », sur Politoscope (consulté le )
  11. a et b « ChatGPT : première interview radio de l'intelligence artificielle », sur France Inter, (consulté le ).
  12. Sivagami Casimir, « David Chavalarias : "les plateformes sociales font courir un risque systémique aux démocraties" », sur archimag.com, (consulté le ).
  13. (en) Chavalarias David, Beatrice De Gelder, Guido Caldarelli et Melanie Dulong de Rosnay, « Toward a Research Agenda on Digital Media and Humanity Well-Being », Publication ponctuelle, CNRS,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]