Conférence de la Guadeloupe

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Helmut Schmidt, Jimmy Carter, Valéry Giscard d'Estaing et James Callaghan en Guadeloupe

La conférence de la Guadeloupe, aussi appelée réunion de la Guadeloupe ou sommet de la Guadeloupe, est une réunion informelle des quatre dirigeants des quatre puissances occidentales : États-Unis, Royaume-Uni, France et Allemagne de l'Ouest, qui s'est tenue du 4 au en Guadeloupe. Les discussions portèrent sur divers problèmes mondiaux, notamment le Moyen-Orient et la crise politique iranienne (qui déboucha un mois plus tard sur la révolution islamique en Iran).

Elle fut organisée conjointement par le président français, Valéry Giscard d'Estaing, accueillant le président américain, Jimmy Carter, le chancelier ouest-allemand, Helmut Schmidt, et le Premier ministre britannique, James Callaghan[1],[2].

Initiative de la rencontre et choix du lieu[modifier | modifier le code]

Rencontres informelles et déjeuners ont lieu avec les épouses des chefs d'État à l'habitation le Maud'Huy (photo du 5 janvier).

Selon Helmut Schmidt, le président Carter avait proposé une réunion à Washington pour discuter principalement du problème de l'installation des SS 20 soviétiques, sujet de désaccord entre l'administration Carter et les gouvernements français et allemand[3]. Le président français fit alors une contre-invitation pour que cette réunion se tienne à la Guadeloupe[3].

La rencontre se déroule principalement dans un hôtel de luxe en bord de mer, Le Hamack[Notes 1] à Saint-François[4], près de la pointe des Châteaux, la pointe orientale de Grande-Terre. Selon Jean-Pierre Coffe, il serait à l'origine du choix du Hamack, alors un tout nouvel hôtel et dont il était le chef-cuisinier, au détriment de l'hôtel Méridien[5] de l'île. Les déjeuners se tiennent de manière plus informelle à l'habitation le Maud'Huy, une luxueuse maison créole (propriété d'Amédée Huygues Despointes) située également à Saint-François[6].

Discussions[modifier | modifier le code]

Les discussions portèrent sur la crise politique en Iran, la situation au Cambodge, la violence en Afrique du Sud, l'influence croissante de l'Union soviétique dans le golfe Persique, le coup d'État en Afghanistan et la situation en Turquie. L’une des principales questions abordées fut la crise politique en Iran qui avait conduit à un soulèvement contre la dynastie des Pahlavi. Les quatre dirigeants conclurent qu'il n'y avait aucun moyen de sauver la position de Mohammad Reza Pahlavi comme Shah d'Iran et que, s'il restait à la tête du pays, cela pourrait aggraver la guerre civile et entraîner une intervention de l'Union soviétique[1],[7],[8],[9],[10],[11].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Lors de la conférence de la Guadeloupe, les dirigeants suggérèrent au Shah de quitter l'Iran le plus tôt possible[12]. Après la réunion, les manifestations nationales et l'opposition à la dynastie des Pahlavi s'intensifièrent. À la fin de la conférence, le régime du shah s’effondra et il quitta l’Iran pour l’exil le , devenant ainsi le dernier monarque de la dynastie des Pahlavi[13],[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L'hôtel Le Hamack n'existe plus, il a été transformé en villas de luxe en location, l'ancien golf de l'hôtel, devenu golf international de Saint-François, existe toujours.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b William Shawcross, The Shah's Last Ride, Simon and Schuster, , 432 p. (ISBN 978-0-671-68745-8, lire en ligne), p. 133
  2. Robert D. Putnam et Nicholas Bayne, Hanging Together : The Seven-power Summits, Harvard University Press, , 109 p. (ISBN 978-0-674-37225-2, lire en ligne)
  3. a et b Serge Berstein et Jean-François Sirinelli, Les Années Giscard : 1978-1981 : les institutions à l'épreuve ?, éditions Armand Colin, (ISBN 9782200271329, lire en ligne), p. 53.
  4. Albert Nahmias, Petites histoires de grands chefs, Hugo Publishing, (ISBN 9782755619720, lire en ligne), p. 181.
  5. Jean-Pierre Coffe, Une Vie de Coffe, éditions Stock, (ISBN 9782234075863, lire en ligne), p. 68.
  6. Dominique Pouchin, « Le temps d'une escapade », Le Monde, 6 janvier 1979.
  7. Babak Ganji, Politics of Confrontation : The Foreign Policy of the USA and Revolutionary Iran, I.B.Tauris, , 328 p. (ISBN 978-0-85771-575-3, lire en ligne), p. 8
  8. « House of Commons Statement, Guadeloupe Summit », Margaret Thatcher Foundation
  9. Hosseini, Mir M., « Guadeloupe Conference On Iran », The Iranian History Article, www.fouman.com/
  10. « Readout of the Guadalupe Conference » [archive du ], Islamic Revolution document center
  11. « Unspoken Events of the 1979 Revolution »
  12. Manouchehr Ganji, Defying the Iranian Revolution : From a Minister to the Shah to a Leader of Resistance, Greenwood Publishing Group, , 263 p. (ISBN 978-0-275-97187-8, lire en ligne), p. 35
  13. Mard, Muhammad Rad, « From the Guadalupe Conference to Royal Cries » [archive du ], Islamic Revolution Document Center, (consulté le )
  14. Ronen A. Cohen, Identities in Crisis in Iran : Politics, Culture, and Religion, Lexington Books, (ISBN 978-1-4985-0642-7, lire en ligne), p. 113