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Claude d'Estavayer

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Claude d'Estavayer
Biographie
Naissance
Château de Chazey-sur-Ain
Ordre religieux Ordre cistercien
Décès
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Abbé de Romainmôtier
Abbé du Lac de Joux
Évêque de Belley
Abbé d'Hautecombe

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Claude d'Estavayer (anciennement écrit Estavayé, et naguère parfois déformé en Estavage[1]), né vers 1483[2] et mort en 1534, est une personnalité religieuse de la Savoie et de la Suisse. Il est notamment abbé commendataire de l'abbaye d'Hautecombe et évêque de Belley.

Biographie

Jeunesse

Claude d'Estavayer naît en 1470, dans la famille d'Estavayer, établie à Romont, dans le canton de Fribourg. Il est fils d'Antoine et de Jeannette de Colombier[2].

Il est ordonné prêtre séculier à une date qui n'est plus connue.

Abbé d'Hautecombe

Une incertitude demeure quant à son arrivée à Hautecombe. Selon certaines sources[3],[4], il est le prieur de la communauté d'Hautecombe de 1505 à 1534. Selon d'autres[5], il y aurait eu deux « Claude d'Estavayer » abbés d'Hautecombe, l'oncle (appelé « Jean-Claude ») et le neveu, ce dernier étant celui qui fait l'objet de cet article. Les sources les plus récentes tendent à montrer que l'oncle nommé Jean-Claude était en réalité François de Colombier (qui était réellement l'oncle de Claude d'Estavayer), abbé d'Hautecombe de 1498 à 1505[2],[6].

Quoi qu'il en soit, la nomination de Claude d'Estavayer comme abbé commendataire d'Hautecombe n'alla pas de soi : le régime de la commende n'avait pas encore révélé ses abus ultérieurs, et l'ordre de Cîteaux refusait qu'un prêtre du clergé non régulier dirige une de ses abbayes. Il semble que l'affaire s'envenima au point que le pape Jules II dut produire jusqu'à sept bulles le pour faire passer son protégé[3].

Contrairement à d’autres abbés commendataires qui ne mirent même pas les pieds à l'abbaye, il semble qu'il ait pris relativement au sérieux cette charge, puisque l'abbaye d'Hautecombe lui doit des travaux assez importants : c'est lui qui fit réaliser la chapelle de Belley, « vestibule » de l'abbatiale, dédiée à saint Bernard. Un curieux choix architectural lui fit ouvrir cette chapelle au nord, alors que l'église est orientée vers l'est. Depuis la restauration menée au XIXe siècle, cette chapelle est conservée mais s'ouvre à nouveau à l'ouest, dans l'axe de l'édifice.

Cette chapelle avait un but bien simple : lui servir de futur tombeau. Mais, comme il mourut en Suisse, il y fut enterré, ce qui fait que son tombeau d'Hautecombe resta vide durant des siècles[7]. Toutefois, il ne l'est plus. Les derniers souverains d'Italie, Humbert II et sa femme Marie-José, n'ayant pas obtenu le droit de rentrer d'exil depuis 1946, même pour y être enterrés, sont ensevelis dans le tombeau de Claude d'Estavayer[8].

Le , il fut fait premier chancelier de Ordre de l'Annonciade, par Charles III de Savoie[5],[9].

Évêque de Belley

Nommé en 1507 ou 1508 évêque de Belley, il participa au quatrième concile du Latran[3].

Abbé du lac de Joux et de Romainmôtier

Le 10 novembre 1519, il fut nommé abbé de l'Abbaye du lac de Joux et, le 24 novembre 1521, de l'Abbaye de Romainmôtier[5]. Il fut un administrateur actif de ces deux abbayes vaudoises, permettant un développement économique important des régions les jouxtant. Dans sa gestion des trois abbayes ainsi que dans sa cour épiscopale, il semble qu'il ait été plutôt un homme de fastes et de luxe que de prière et d'austérité[7].

Le triptyque d'Estavayer-Blonay

Avec sa parente, sœur Mauricia de Blonay, moniale dominicaine du monastère d'Estavayer, il commande le triptyque de la Nativité réalisé dans l'atelier du célèbre sculpteur Hans Geiler qui sera exécuté en 1527 et connu sous le nom de « triptyque d'Estavayer-Blonay »[10].

Mort

Il mourut le 28 décembre 1534 à Romainmôtier, où il fut enterré.

Références

  1. Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, 1866-1876, tome neuvième, page 111, article « Haute-Combe ».
  2. a b et c Article Claude d'Estavayer dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  3. a b et c Claudius Blanchard (Académie de Savoie), Histoire de l'abbaye d'Hautecombe en Savoie avec pièces justificatives inédites, Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, Tome 11 (1867), 744 pages.
  4. Modèle:Histoire-Géographie-Écclésiastique.
  5. a b et c Frédéric de Gingins-La-Sarra, « Annales de l'abbaye du lac-de-Joux depuis sa fondation jusqu'à sa suppression en 1536», dans Mémoires et documents publiés par la société d'histoire de la Suisse romande, volume 1, 1842, 509 pages.
  6. Isabelle Bissegger-Garin, « Colombier, François de » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du . consulté le 9 novembre 2012.
  7. a et b Maxime Reymond, Robert Junod, Jean-Pierre Tuscher, Arnold Bonard, Henri Chastellain, Histoire de Romainmôtier, Éditions Cabedita, 1928, (ISBN 978-2882950086), 336 pages ; pages 87 et 88.
  8. Bibliothèque municipale de Lyon, « Roi d'italie et cénotaphes à Hautecombe », sur http://www.guichetdusavoir.org/index.php, Le guichet du savoir, (consulté le ).
  9. Ordine supremo della Santissima Annunziata, Statuts et ordonnances du très-noble Ordre de l'Annonciade, Turin, Impr. royale, , 187 p. (lire en ligne), p. 176
  10. « Le triptyque d'Estavayer-Blonay » sur le site moniales-op.ch

Voir aussi

Bibliographie

  • Bernard de Vevey, Claude d'Estavayer, Abbé d'Hautecombe, actes de conférence, 1928, 12 pages.

Liens externes