Chapelle Notre-Dame de la Baume

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Chapelle Notre-Dame de la Baume
La chapelle Notre-Dame de la Baume vue depuis l'autre rive du Bau.
Localisation
Coordonnées
Pays
France
Département
Massif
Vallée
Vallée du Bau
Localité voisine
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
1 125 m
Période de formation
Occupation humaine
Architecture militaire du XVIIe siècle et chapelle du XVIIIe siècle.
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La chapelle Notre-Dame de la Baume est une cavité aménagée actuellement située dans la commune de La Palud-sur-Verdon, mais qui se trouvait autrefois sur le territoire de la commune de Châteauneuf-lès-Moustiers, département des Alpes-de-Haute-Provence. Une chapelle est bâtie à l’intérieur de la grotte.

Toponymie

Une forme ancienne apparaît dans un compte des décimes de 1274 : balmis de Castro Novo (pouillé du diocèse de Riez). Elle est connue dans les archives communales de Châteauneuf sous le nom de chapelle de Notre-Dame de la Baume[1]. Ici, « baume » a le sens de grotte, abri-sous-roche[2]. La cavité est aussi appelée grotte des Templiers.

Géologie

La grotte s'ouvre dans les calcaires du Jurassique.

Description

Les deux grands porches superposés de la grotte Notre-Dame sont situés à la base d’une paroi calcaire. Ces porches sont séparés par un plancher rocheux épais de plusieurs mètres, tandis qu’un escalier conduit à la grotte inférieure défendue par une courtine et percée de meurtrières. Le porche de l’étage inférieur est si grand que l’on y a construit une chapelle à l’intérieur. La date de 1746 est inscrite sur sa façade, mais il est probable que la construction de cette chapelle soit antérieure. On passe ensuite par un boyau long d’une dizaine de mètres pour atteindre l’étage supérieur défendu par un simple muret.

Tradition et rites

Le « jour de l'Assomption, les fidèles venaient entendre la messe dans celle de Châteauneuf, près de Moustiers »[3]. La « tradition porte qu’un religieux Templier, s’étant évadé de sa prison, lors du procès célèbre intenté à cet ordre, vint s’y réfugier, et qu’il y mourut en odeur de sainteté. On y a depuis construit une chapelle en l’honneur de la sainte Vierge, où l’on se rend en procession, le jour de l’Assomption. »[4]

Aménagements

La grotte abrite une chapelle probablement édifiée au XVII ou XVIIIe siècles, d’où son nom de grotte Notre-Dame[5], mais elle a eu aussi une vocation militaire.

Selon Raymond Collier[6], une petite communauté de moines, des sortes d’ermites, habitait la grotte durant le XIIIe siècle. Cette occupation est attestée par un compte de décime de 1274, un impôt ecclésiastique. La tradition rapporte que les murs de fortification ont été mis en place au Moyen Âge, alors que les seigneurs de Rougon harcelaient leurs voisins pour accaparer leurs biens, notamment les moulins édifiés le long de la rivière du Bau : « Le Sir de Châteauneuf, à l’époque médiévale, perpétuellement attaqué par ce Sir de Rougon, d’humeur particulièrement combative, concentrait son armée dans la grotte Notre-Dame »[7].

En effet, la technique de construction de la courtine et la présence de meurtrières évoquent plutôt le XVIIe, voire le XVIe siècle, période où les conflits sanglants sont fréquents : invasions de la Provence par Charles Quint et surtout les guerres de Religion[8].

Bibliographie

  • Allemand Denis & Ungar Catherine (1988) – Grottes murées en Haute-Provence : Mons, Méailles, Châteauneuf-lès-Moustiers. Mémoires de l’Institut de Préhistoire et d’Archéologie des Alpes-Maritimes, tome XXX, pp. 157-163.
  • Gauchon Christophe (1997) – Des cavernes et des hommes. Géographie souterraine des montagnes françaises. Karstologia mémoires, n° 7, FFS & AFK édit., 248 p.

Notes et références

Notes

Références

  1. Collier Raymond (1969) – Les origines du christianisme et l’architecture rupestre en Haute-Provence. Annales de Haute Provence, tome XL, n° 255, pp. 305-325.
  2. Bigot Jean-Yves, Vocabulaire français et dialectal des cavités et phénomènes karstiques, Paris, Spéléo-club de Paris, SCP - CAF édit., coll. « Mémoires du Spéléo-club de Paris » (no 25), , 184 p. (ISBN 2-910783-14-6, lire en ligne)
  3. Sébillot Paul (1983) – La Terre et le Monde souterrain. Coll. Le Folklore de France. Imago édit., 312 p.
  4. Féraud Jean-Joseph-Maxime (1861) – Histoire géographique et statistique du département des Basses-Alpes. Nouv. Edit., Digne, Réédition Lafitte Reprints en 1980.
  5. Bigot Jean-Yves, Les grottes bas-alpines de l’est de la Durance : approche historique, Italie, Université de Nice Sophia Antipolis, Département de Géographie, coll. « Méailles et la région d’Annot. Paysages culturels karstiques. Architecture d’une relation homme-territoire unique », (ISBN 88-901411-2-3, lire en ligne), p. 37-46
  6. Collier Raymond (1969) – Les origines du christianisme et l'architecture rupestre en Haute-Provence. Annales de Haute Provence, t. XL, n° 255, pp. 305-325.
  7. Capoduro (1914) - Monographie des Chauvets.
  8. Allemand Denis & Ungar Catherine (1988) – Grottes murées en Haute-Provence : Mons, Méailles, Châteauneuf-lès-Moustiers. Mémoires de l’Institut de Préhistoire et d’Archéologie des Alpes-Maritimes, tome XXX, pp. 157-163.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes