Aller au contenu

Camille Bias

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 30 décembre 2021 à 14:49 et modifiée en dernier par Dominique*S (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Camille Bias
Naissance
Décès
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Œuvres principales

  • Les Faux Monnayeurs
  • L'Écrivain public
  • La Fille Mélie
Signature de Camille Bias

Camille Bias ou « Cam. Bias »[1], peut-être née le dans le 2e arrondissement de Paris et peut-être morte le dans le 7e arrondissement de Paris ou en , est une écrivaine prolifique de romans et de nouvelles de littérature populaire.

Biographie

Identité

L'identité de Camille Bias est sujette à caution. Selon une note parue dans le tome XV de la Correspondance de George Sand, publiée en 1981, Camille Jenny Bias, « fille naturelle reconnue de Pierre-Auguste Dupond, chanteur de la Chambre du Roi, et de Anne-Française  [sic] Bias, artiste de l'Opéra, est née le 25 avril 1824 à Paris, 2e arr[ondissement] ancien. Vestris le fils signa l'acte de déclaration. Camille Bias épousa un pharmacien, Martin, dont l'officine était 102, rue du faubourg Saint-Denis. »[2]

Deux fiches de l'état civil reconstitué de Paris confirment cette naissance, au nom de « Bias, Camille Jenny, ci-devant Dupond » et « Dupond, Camille Jenny, ci-devant Bias »[3]. Anne Françoise Bias, connue comme danseuse sous le nom de Fanny Bias, meurt en 1825. Pierre-Auguste Dupond, ténor sous le pseudonyme d'Alexis Dupont et marié en 1827 avec la sœur de la danseuse Lise Noblet, s'éteint en 1874[4],[5].

Camille Jenny Dupond se marie en 1850, à Saint-Quentin, à Hippolite Quentin Duplaquet, contremaître en filature[6]. Elle meurt, toujours mariée[Note 1], en , à Paris au 82, rue de Sèvres[8]. Elle est inhumée le lendemain au cimetière parisien de Bagneux, puis sa dépouille transférée peu après à Saint-Denis[9]. Toutefois, on constate que des appels à la générosité pour venir en aide à Camille Bias, devenue très pauvre, continuent de paraître dans la presse après 1898[10], interrogeant sur cette hypothèse concernant son identité.

Communarde et romancière

Affiliée aux blanquistes[11],[12], elle héberge clandestinement Auguste Blanqui chez elle au 102, faubourg Saint-Denis[13],[14]. Une des sept presses clandestines de Paris destinée à imprimer La Lanterne se trouve chez elle[13],[15]. Lorsque celui-ci est emprisonné à la prison Sainte-Pélagie, elle lui rend visite ce qui lui est rendu possible avec le concours d'Auguste Scheurer-Kestner qui lui donne le permis de visite de quelqu'un d'autre[13],[16].

Elle est aussi une journaliste communarde et écrit dans Le Vengeur[1],[17].

Camille Bias est l'amie de Louise Michel et s'occupera de ses relations avec son éditeur[18]. En 1882, elle héberge Marie Ferré qui meurt chez elle[19],[20].

Ses romans, publiés pour la majeure partie en feuilletons[21], ne reflètent que peu ses opinions politiques.

Les dernières années de son existence, Camille Bias demande des subsides de la mairie de Paris[réf. nécessaire]. Plusieurs spectacles sont organisés pour subvenir à ses besoins[22],[23],[24],[25].

En , quelques journaux annoncent sa mort et la présentent comme la doyenne des écrivaines au tournant du XXe siècle[26].

Œuvres

Elle a publié plus de 50 romans et 100 nouvelles (recensement incomplet sur wikisource, avec les noms des journaux dans lesquels ils ont été publiés). Un nombre plus restreint de ses œuvres ont été publiées en volume.

Notes et références

Notes

  1. L'acte de décès de Camille Dupont indique qu'elle est veuve, mais en réalité Hippolite Quentin Duplaquet meurt l'année suivante, à Saint-Quentin[7].

Références

  1. a et b « Bias Camille », sur Le Maitron, (consulté le ).
  2. George Sand, « Index des correspondants », dans Correspondance, Classiques Garnier, coll. « Bibliothèque du XIXe siècle », (ISBN 978-2-406-08473-0, lire en ligne), p. 873–911
  3. Fiches de l'état civil reconstitué, Bias (Camille Jenny) et Dupond (Camille Jenny, reconnaissance), , Paris 2e (ancien), Archives de Paris
  4. « Opera Chanteurs », sur www.artlyriquefr.fr (consulté le )
  5. Acte de décès no 931, , Paris 17e, Archives de Paris
  6. Acte de mariage no 123, , Saint-Quentin, Archives de l'Aisne [lire en ligne] (vues 121-122/359)
  7. Acte de décès no 528, , Saint-Quentin, Archives de l'Aisne [lire en ligne] (vue 225/525)
  8. Acte de décès no 1486, , Paris 7e, Archives de Paris
  9. Registre journalier d'inhumation, , cimetière parisien de Bagneux, Archives de Paris
  10. « Échos », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Le Siècle, (consulté le ), p. 3
  11. Elle a caché Auguste Blanqui recherché par la police : cf. la Présentation de Légendes et chansons de gestes canaques (1875): suivi de, Légendes et chants de Louise Michel, par Xavière Gauthier et Daniel Armogathe.
  12. Elle est décrite comme "ardente blanquiste" par Olivier Martin, Le Roman populaire et la commune [1]
  13. a b et c « BIAS Camille - Maitron », sur maitron.fr, (consulté le )
  14. Aurélien Scholl, La farce politique, Victor-Havard, (lire en ligne)
  15. M. Cordillot, « ANNOY François, Antoine, Joseph (père) - Maitron », sur maitron.fr, (consulté le )
  16. Maurice Dommanget, « La vie de Blanqui sous le Second Empire. De la sortie de Belle-île à la sortie de Sainte-Pelagie (1er décembre 1857-12 mars 1864) », Le Mouvement social, no 40,‎ , p. 82 (ISSN 0027-2671, DOI 10.2307/3777532, lire en ligne, consulté le )
  17. Elle a écrit dans les journaux de la commune comme Le Combat [2] suivi par Le Vengeur [3].
  18. Louise Michel, Légendes et chansons de gestes canaques (1875) : suivi de, Légendes et chants de gestes canaques (1885) ; et de Civilisation, Presses Universitaires Lyon, , 238 p. (ISBN 978-2-7297-0777-4, lire en ligne)
  19. Le Petit Stéphanois, février 1882 [4]« Hier matin, à neuf heures, ont eu lieu les obsèques de Mlle Marie Ferré, sœur de Théophile Ferré, membre de la commune, décédée chez Mme Camille Bias, 27, rue Condorcet. »
  20. « FERRÉ Marie - Maitron », sur maitron.fr (consulté le )
  21. Louis Andrieux, Souvenirs d'un préfet de police par L. Andrieux, J. Rouff et cie, (lire en ligne)
  22. Le Figaro, 8 avril 1899 [5]« On ne connaît plus guère aujourd'hui le nom de Camille Bias. C'est pourtant celui d'une femme de lettres qui eut son ère de popularité méritée, et tint effectivement à Paris, pendant plus de quarante ans, le sceptre du feuilleton. Douée d'un véritable talent et d'une imagination prodigieusement féconde, Mme Camille Bias a signé, par douzaines, de remarquables romans, dont plusieurs eurent à leur époque un succès classant leur auteur à côté des maîtres du genre. Citons, par exemple, au hasard de la plume Les Faux Monnayeurs, L'Écrivain public, La Fille Mélie, Les Derniers Fils de Brahma, etc. Hélas tout passe, tout lasse, tout casse. Aujourd'hui, Camille Bias à soixante-quatorze ans sa vue a baissé, un grave accident l'a rendue quasiment impotente. Elle a d'écrasantes charges de famille, auxquelles elle ne suffit plus à faire face, en dépit d'une abnégation, d'un dévouement et d'un courage confinant à l'héroïsme. Parmi les innombrables lecteurs qu'émurent autrefois les pages tour à tour dramatiques et tendres écrites par Mme Camille Bias, ne se trouvera-t-il pas quelques cœurs généreux pour venir en aide à cette navrante, détresse ? »
  23. Le Figaro,  : « Informations. Décès. Un nouveau malheur vient d'attrister la vieillesse, déjà si douloureusement éprouvée, de Mme Camille Bias. La malheureuse femme, qui semble vouée à tous les désespoirs, vient d'avoir le chagrin de perdre son fils, âgé de cinquante et un ans. Nous adressons à Mme Bias, en cette cruelle circonstance, nos plus sincères condoléances. »[6]
  24. Le Figaro, 23 octobre 1899[7]« Nouvelles diverses — Il est des infortunés sur lesquels semble s'acharner le sort. C'est le cas de Mme Camille Bias, cette femme de cœur doublée d'un écrivain fécond, pour laquelle nous avons déjà eu l'occasion de faire appel à la charité de nos lecteurs. Au moment où, grâce à cette charité, qu'on n'invoque jamais en vain, la malheureuse était à la veille de sortir d'embarras, la mort lui ravissait son fils, laissant à sa charge sa fille malade et quatre petits enfants. Et Camille Bias, qui a plus de soixante-dix ans et souffre d'infirmités multiples dues à la vieillesse, aux privations, au surmenage et au chagrin, peut à peine suffire encore au labeur quotidien. Sa fille n'a, paraît-il, chance de se rétablir qu'à la condition d'aller vivre sous un ciel plus clément. Des amis dévoués lui ont déniché, quelque part dans le Midi, un maigre emploi. Mais pour aller là-bas, pour payer les frais de voyage et d'installation, pour liquider une situation douloureuse, il manque à cette famille si cruellement éprouvée quelques centaines de francs. Il nous suffira sans doute d'indiquer à nos lecteurs qu'il y a là une œuvre généreuse à opérer, toute une nichée de braves gens — une grand'mère septuagénaire, épuisée par un travail effroyable, une jeune femme malade, quatre petits babies blêmes — à sauver de la détresse. »
  25. Le Figaro, 2 février 1901 : Matinée donnée au profit de Camille Bias, qui joue une saynète Élève et Professeur avec Florence Gromier [8]
  26. Ferrari, « Deuil », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Le Figaro, (consulté le ), p. 2

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :