Attaques de 2023-2024 de l'oblast de Belgorod et de l'oblast de Koursk

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Attaques de l'oblast de Belgorod et de l’oblast de Koursk
Description de l'image 2023_Belgorod_Oblast_attacks.svg.
Informations générales
Date

1er raid :
(1 jour)
2e raid :
(14 jours)

3e raid :
(26 jours)
Lieu Oblast de Belgorod, oblast de Koursk (Russie)
Issue Indécise
Belligérants
Déclaration d'Irpin Corps des volontaires polonais
Bataillon Sibir
Bataillon spécial séparé d'Itchkérie
Groupement tactique roumain Getica
Drapeau de la Russie Russie
Commandants
Ilia Ponomarev
Maximilian Andronnikov, dit « César »
Denis Kapoustine, dit « Nikitine »
Daniil Maznik, dit « Puck »
Vladislav Ammossov
Roustam Ajiev
Alexandre Lapine
Alexandre Bortnikov
Viatcheslav Gladkov
Andreï Stessev
Forces en présence
Forces armées russes
Service fédéral de sécurité Police de Russie
Garde nationale de Russie
Pertes
2 International M1224 MaxxPro capturés
1 KRAZ Cobra (en) détruit
2 M1151 (en) Humvees capturés
1 M1152 Humvee endommagé et capturé
1 AMZ Dzik-2 endommagé et capturé
1 pick-up détruit
Selon la Légion « Liberté de la Russie » :
2 morts et 10 blessés
Selon la Russie :
Au moins 70 morts
1 drone abattu
4 véhicules militaires blindés détruits
5 pick-up détruits
1 BTR-82A capturé
Selon le Corps des volontaires russes :
plusieurs membres du personnel capturés
1 garde-frontière tué[3]

2 civils tués
13 civils blessés
de nombreux résidents déplacés (selon le gouvernement russe)[1],[2]

Invasion de l'Ukraine par la Russie de 2022
Attaques de - dans l'ouest de la Russie

Batailles


Offensive de Kiev (Jytomyr, Kiev)


Offensive du Nord (Tchernihiv, Soumy)


Campagne de l'Est (Donetsk, Louhansk, Kharkiv)


Campagne du Sud (Mykolaïv, Kherson, Zaporijjia)


Frappes aériennes dans l'Ouest de l'Ukraine


Guerre navale


Attaques en Crimée


Débordement


Massacres


Les attaques de l'oblast de Belgorod et de l'oblast de Koursk sont une série d'incursions frontalières menées sur le territoire russe en 2023 et 2024, dans le cadre de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Elle sont effectuées par des groupes armés de Russes s'opposant à Vladimir Poutine et combattant aux côtés de l'Ukraine.

La première attaque survient le lorsque les autorités russes déclarent qu'un groupe ukrainien armé de sabotage et de reconnaissance a traversé la frontière dans l'oblast de Belgorod. Deux groupes de partisans de l'opposition russe fidèles à la déclaration d'Irpin, la Légion pour la liberté de la Russie et le Corps des volontaires russes, attaquent plusieurs cibles dans le raïon de Graïvoron[4], dans le but de créer une zone démilitarisée, à Belgorod, pour protéger l'Ukraine des assauts russes[5]. La Légion de la liberté de la Russie affirme que ses groupes de combat prennent le contrôle temporairement de plusieurs villes frontalières du district[6],[7].

En réponse, une opération de « contre-terrorisme » est imposée dans la région par le gouverneur Gladkov, pour combattre l'incursion et les activités partisanes[8]. Il s'agit de la plus grande incursion de ce type depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine[9].

Le , une seconde attaque commence près de la vile russe de Chebekino[10].

Le , une nouvelle incursion de plus grande ampleur a lieu en plusieurs points de la frontière, se poursuivant jusqu'à l'élection présidentielle russe du 15 mars.

Contexte[modifier | modifier le code]

Plusieurs attaques en Russie occidentale, principalement dans les oblasts de Briansk, Koursk et Belgorod, sont signalées depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, qui débute le . La Russie accuse l'Ukraine d'en être responsable. Selon le Moscow Times, « l'Ukraine n'a pas revendiqué la responsabilité des attentats... tout en ne niant formellement être derrière eux ». Début , les autorités de l'oblast de Briansk affirment avoir renforcé la frontière avec l'Ukraine. Le gouverneur de l'oblast de Briansk (en), Alexander Bogomaz, publie des photos d'une réunion avec les « commandants du groupe protégeant la frontière », sur sa chaîne Telegram, et déclare que « le travail effectué sur la construction de structures de protection et de points forts a été très apprécié par le commandement des Forces armées russes ».

Attaques[modifier | modifier le code]

Le , des images apparaissent sur les chaînes russes Telegram, montrant une apparente incursion militaire au poste de contrôle frontalier, dans le raïon de Graïvoron, de l'oblast de Belgorod[11]. Plus tard dans la journée, le gouverneur de Belgorod Viatcheslav Gladkov annonce via Telegram « qu'un groupe de sabotage et de reconnaissance militaire ukrainien » est entré dans le raïon, affirmant que les forces russes « prenaient les mesures nécessaires pour éliminer l'ennemi ». Le gouverneur affirme qu'il y a un certain nombre d'explosions et d'attaques de drones, sur les communautés de la région. Le chef adjoint de l'administration municipale de Graïvoron et deux secouristes auraient été blessés dans l'attaque qui endommage la mairie.

La Légion de la liberté de la Russie et le Corps des volontaires russes revendiquent la responsabilité de l'incursion, annonçant que les deux organisations travaillent ensemble et qu'elles ont « libéré » les villages de Kozinka (en), Gora-Podol (en)[6], Glotovo (ru)[12]. En outre, elles affirment que leurs unités ont atteint la capitale du district local de Graïvoron. Les chaînes Telegram pro-guerre russes donnent un récit différent, rapportant que des combats ont lieu à Kozinka, mais que le village n'a pas été capturé. De plus, des combattants du Corps des volontaires russes affichent des photos de leurs membres, devant les panneaux routiers des colonies de Lioubimovka (ru) (Briansk), Bezlioudovka (en) (Belgorod) et Tchoubkovitchi (en) (Briansk).

Des sources ukrainiennes font circuler une photo montrant trois soldats participant à l'incursion, proclamant une soi-disant « république populaire de Belgorod » et tenant un drapeau de la prétendue république. Cette annonce de la création d'une supposée entité constitue une satire des événements du Donbass de qui ont conduit à la proclamation des républiques populaires pro-russes de Donetsk et de Lougansk. Cette annonce est fortement reprise sur les réseaux sociaux ukrainiens[13],[14].

Le , le Service fédéral de sécurité russe (FSB) déclenche le « régime légal de zone d’opération antiterroriste », dans l'oblast de Belgorod[15].

Dans la nuit du 22 au , selon plusieurs vidéos et photos, les locaux de FSB à Belgorod sont touchés par une attaque de drone, à plus de 80 km de la ligne de front[16]. La BBC confirme les vidéos, sans pour autant établir avec certitude la cause de l'attaque. Le gouverneur déclare qu'un civil est tué et que le drone qui mène l'attaque est abattu[17].

Le , la Russie dit avoir « écrasé » et « repoussé » les combattants, au terme d'une opération ayant mobilisé l'aviation et l'artillerie. Le ministère russe de la Défense affirme que plus de 70 combattants « ukrainiens » sont tués, sans communiquer sur ses propres pertes ni évoquer de prisonniers[18].

Ce même jour, à midi, le gouverneur de l'oblast affirme que les populations déplacées des neuf villages peuvent retourner chez elles, et à 17 h le régime déclenché la veille par le FSB est levé[19].

Dans la fin de journée, le Corps des volontaires russes poste une photo de combattants posant devant le panneau d'entrée du village de Gogolevka, dans l'oblast de Koursk[20]. Le journal russe Readovka déclare que des forces anti-gouvernementales russes entrées dans le village de Bougoun-Gorodok, dans le raïon de Borissov dans l'oblast de Belgorod[21].

Le , Denis Kapoustine, fondateur du Corps des volontaires russes, admet devant des journalistes que ses hommes se sont finalement retirés. Il assure toutefois que l'incursion de Belgorod fait partie d'une opération « comportant plusieurs phases ». Niant le bilan avancé par le ministère de la Défense russe, Kapoustine affirme que le Corps des volontaires russes ne compte que deux morts et dix blessés[22]. Il affirme également considérer cette offensive comme un succès[23].

Le , des bombardements ont lieu sur la ville de Chebekino ce qui entraine la fuite de la population vers Belgorod[24],[25].

Le , les gouvernements de Koursk et de Belgorod font toujours le signalement de bombardements partant selon eux de l'Ukraine. Les villes de Valouïki et Tetkino sont touchées[26].

La Russie affirme avoir repoussé, le une attaque d'un groupe de sabotage ukrainien infiltré dans les villages de Staroselye (ru) et Terebreno situés dans la zone frontalière de l'oblast de Belgorod[27]

Le , de nouvelle incursions ont lieu sur le territoire russe dans l'oblast de Belgorod[28] ; le gouverneur de l'oblast, Vyatcheslav Gladkov, confirme des combats autour de Terebreno.

Incursions de mars 2024[modifier | modifier le code]

Le 12 mars 2024, une force pro-ukrainienne composée de la Légion, du Corps des volontaires russes et du bataillon Sibir, pénètrent dans les oblasts de Belgorod et de Koursk[29]. Selon le FSB, les pertes (adverses) résultantes de la bataille comprennent une centaine de soldats, six chars, un canon automoteur français CAESAR et 20 véhicules blindés[30]. La Légion revendique le contrôle du village de Tetkino, dans l'oblast de Koursk[31], qui sera laissé quelque temps après. Le 13 mars, les groupes antigouvernementaux russes déclare qu'en raison des bombardements continus sur les villes ukrainiennes, ils sont « obligés d'infliger des dégâts » sur le territoire russe, tout en appelant les citoyens à évacuer les zones concernées[32]. Alexeï Baranovsky (membre de la légion), estime qu'à l'avenir, la groupe aura l'intention d'avancer vers Moscou ; cet objectif pourra être atteint (selon lui) si le nombre d'effectif est augmenté[33]. Le 14 mars, plusieurs groupes de combattants tentent de nouveau de franchir la frontière dans les régions de Belgorod et de Koursk[34]. Selon des chaines militaires russes, des saboteurs auraient atterri dans le village de Kozinka, dans l'oblast de Belgorod, à l'aide d'un hélicoptère[35]. Le gouverneur de la région fait état d'importantes destructions dans le village et déclare l'évacuation des habitants[36]. Le ministère russe de la Défense annonce, à la suite d'un affrontement près de Kozinka, l'élimination d'environ 50 saboteurs[37].

De nouvelles attaques sur la région de Belgorod le 23 mars 2024 font deux civils morts[38] et sept blessés.

Implication ukrainienne[modifier | modifier le code]

Les responsables russes insistent sur le fait que les combattants impliqués représentent des « formations nationalistes ukrainiennes ». Cependant, les responsables ukrainiens nient toute implication directe des forces armées ukrainiennes dans l'incursion, affirmant à la place que tous les combattants sont des citoyens russes.

La Légion de la liberté de la Russie est décrite comme « opérant sous l'égide » de la Légion internationale de l'Ukraine. Cependant, les responsables ukrainiens déclarent que la Légion pour la liberté de la Russie fait « partie des forces de défense et de sécurité » lorsqu'elle s'engage dans des activités en Ukraine, tout en étant indépendante de l'Ukraine à l'extérieur du pays.

Selon BBC News, il est peu probable que l'incursion ait été faite sans l'aide des services de renseignement militaire ukrainiens, et cela pourrait jouer dans les récits du gouvernement russe selon lesquels la Russie est attaquée par des forces soutenues par l'Occident.

Réactions[modifier | modifier le code]

Ukraine[modifier | modifier le code]

Selon le porte-parole de l'Agence de renseignement militaire ukrainienne (HUR), Andriy Yusov, le , le Corps des volontaires russes et la Légion de la liberté de la Russie lancent une opération pour « libérer des territoires » et créer un couloir de sécurité pour protéger les civils ukrainiens. De plus, la force de frappe serait composée uniquement de citoyens russes[39],[40]. L'assistant principal du président ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, déclare que l'Ukraine suit la situation avec intérêt, mais qu'elle n'est pas impliquée dans ce conflit, que « les chars sont vendus dans n'importe quel magasin militaire russe » et que les combattants sont des citoyens russes qui font partie de groupes de guérilla clandestins[41].

Russie[modifier | modifier le code]

Le , le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qualifie l'attaque de tentative de l'Ukraine « de détourner l'attention de la direction de Bakhmout et de minimiser l'effet politique de la perte de Bakhmout pour la partie ukrainienne ». Il déclare également que le président russe, Vladimir Poutine, est informé de cet incident[42].

Le , le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, indique que Moscou répondra de manière « extrêmement ferme » à de nouvelles incursions armées[15].

États-Unis[modifier | modifier le code]

Le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, déclare que si les États-Unis « ne permettent ni n'encouragent les attaques en dehors des frontières de l'Ukraine, c'est la Russie qui a lancé cette guerre » et donc « c'est à l'Ukraine de décider comment elle veut mener leurs opérations militaires ». Il reconnaît également les informations « circulant sur les réseaux sociaux et ailleurs » selon lesquelles des armes fournies par les États-Unis ont été utilisées dans l'attaque, mais déclare que les États-Unis sont « sceptiques à l'heure actuelle quant à la véracité » de ces informations[réf. nécessaire].

Autres réactions[modifier | modifier le code]

Le drapeau de la « république populaire de Belgorod ».

Des sources ukrainiennes commencent à faire circuler une photo montrant trois soldats participant à l'incursion, proclamant une soi-disant « république populaire de Belgorod » et tenant un drapeau de la prétendue république. Des mèmes Internet sur la création d'une telle entité, une satire des républiques populaires pro-russes de Donetsk et de Louhansk, apparaissent sur les réseaux sociaux ukrainiens à la suite de l'incursion.

Selon l'évaluation de l'ISW, l'espace informationnel des milbloggers russes réagit à l'incursion « avec [...] panique, factionnalisme et incohérence », conformément à ses réponses précédentes aux « chocs informationnels importants ». Le chef du groupe Wagner, Evgueni Prigojine, accuse le ministère russe de la Défense d'incompétence dans la défense de la Russie et de ses frontières.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Leyla Latypova, « Russian Border Region Says Ukrainian 'Sabotage' Unit Carried Out Incursion », sur The Moscow Times, .
  2. (en) « Mykhailo Podolyak and Ukraine’s military intelligence comment on events in Belgorod region, as casualty count rises », sur Meduza, .
  3. Maxime Poul, « Guerre en Ukraine : après les attaques à Belgorod, Moscou répondra de manière « extrêmement ferme » », sur Le Parisien, .
  4. (en) « Governor claims explosions in Russia's Belgorod Oblast », sur The Kyiv Independent, .
  5. (en) Olena Roshchina, « Freedom of Russia Legion says they are creating a "demilitarised zone" in Russia », sur Ukrainska Pravda, .
  6. a et b (en) Alona Mazurenko, « Explosions in Belgorod Oblast: Russian Volunteer Corps and Freedom of Russia Legion urge not to resist », sur Ukrainska Pravda, .
  7. (en) « Russian regional governor says Ukrainian 'sabotage group' crossed border », sur Reuters, Kevin Liffey, .
  8. (ru) « В Белгородской области ввели режим контртеррористической операции », sur Meduza,‎ .
  9. (en) Reuters, Agence France-Presse et AP, « 'Sabotage' group crossed into Russia, Belgorod governor says », sur Deutsche Welle, .
  10. (en) « Russia thwarts more Belgorod attacks, blames Ukraine », sur www.aljazeera.com (consulté le )
  11. (en) « Belgorod governor reports incursion into region by ‘Ukrainian sabotage and reconnaissance group’ », sur Meduza, .
  12. (en) Joe Barnes et Nataliya Vasilyeva, « Pro-Ukrainian fighters launch cross-border tank raid to ‘capture’ Russian villages », sur The Daily Telegraph, .
  13. (en) Pavel Polityuk, « Russia battles cross-border raids; nothing to do with us, says Ukraine », sur Reuters, .
  14. (uk) Анастасія Печенюк, « "Боже, бомбі Бєлгород": мережа вибухнула мемами через події в "БНР" », sur Unian,‎ .
  15. a et b « Guerre en Ukraine : « Je veux leur prouver que le pouvoir de Poutine n’est pas illimité » ; des groupes armés russes vantent le « succès » de leur opération à Belgorod », sur Le Monde, .
  16. (en) Reuters, « Russia says it crushes cross-border incursion by 'Ukraine nationalists' », sur Reuters, (consulté le ).
  17. (en) Frank Gardner et James FitzGerald, « Ukraine war: US distances itself from Belgorod incursion into Russia », sur BBC News, (consulté le ).
  18. Hugo Martin, « Guerre en Ukraine : la Russie annonce avoir "écrasé" avec son aviation et son artillerie les plus de "70 terroristes ukrainiens" infiltrés à Belgorod », sur L'independant, (consulté le ).
  19. (ru) « В Белгородской области отменили режим КТО », sur Русская служба,‎ (consulté le ).
  20. (en) « Ukraine-Aligned Russian Combatants Cross Border into Kursk, Russia », sur Atlas News, (consulté le ).
  21. (en) « Media: Russian Volunteers Entered The Village Of Bogun-Gorodok », sur charter97, (consulté le ).
  22. Stéphane Siohan, « En Ukraine, la frime des combattants russes anti-Poutine », Libération, no 13037,‎ , p. 6-7 (ISSN 0335-1793, lire en ligne, consulté le ).
  23. T.P. et AFP, « Guerre en Ukraine: les combattants revendiquant une incursion en Russie vantent un "succès" », sur BFMTV, (consulté le ).
  24. « Donald Trump inculpé par la justice fédérale, une première aux Etats-Unis », sur France Culture, (consulté le )
  25. (en-GB) « Belgorod: Russia blames Ukraine for shelling inside border », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. (en) « Russia's Kursk, Belgorod regions come under fire from Ukraine, governors say », sur Reuters, (consulté le )
  27. « Russia Says Repelled Incursion in Border Region », The Moscow Times,
  28. surnews.yahoo.com en anglais
  29. (ru) « Легион "Свобода России" сообщил о прорыве границы », sur Радио Озоди,‎ (consulté le )
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  31. (ru) « Легион "Свобода России" заявил о взятии под контроль Теткино », sur Зеркало недели | Дзеркало тижня | Mirror Weekly (consulté le )
  32. (ru) « Легион "Свобода России" и РДК снова проводят диверсии в Белгородской и Курской областях. Почему ситуация обострилась и чего они добиваются? », sur Настоящее Время,‎ (consulté le )
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  36. (ru) « Жителей белгородской Козинки вывезли на фоне серьезных разрушений », sur РБК,‎ (consulté le )
  37. (ru) « Минобороны РФ заявило о попытке "украинской ДРГ" атаковать село Козинка в Белгородской области », sur rus.delfi.lv (consulté le )
  38. sur francetvinfo.fr
  39. (en) « Ukrainian military intelligence: Russian groups behind incursion », sur Reuters, .
  40. (uk) Надія Собенко, Тетяна Войтюк et Віктор Пономарьов, « Операція зі створення "смуги безпеки" на кордоні з РФ: що відомо про події у Бєлгородській області », sur Suspilne,‎ .
  41. (en) Priyanka Shankar et Farah Najjar, « Live: Ukraine ‘sabotage’ group crosses into Russia, governor says », sur Al Jazeera, .
  42. (en) Tetiana Lozovenko, « Kremlin says Putin has been informed of incursion into Belgorod Oblast », sur Ukrainska Pravda, .

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références externes[modifier | modifier le code]

  • « Ukraine shelling of Belgorod will "not go unpunished", Russia warns », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).