Ligne Wagner

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Ligne Wagner

Lieu oblast de Donetsk
oblast de Louhansk
Fait partie de fortifications russes pendant l'invasion de l'Ukraine
Type d’ouvrage Fortifications frontalières, champs de mines
Construction 2023
Matériaux utilisés Béton de ciment, fer, acier
Utilisation Depuis 2023
Contrôlé par Drapeau de la Russie Russie
Guerres et batailles Invasion de l'Ukraine par la Russie

La ligne Wagner est une ligne fortifiée, faisant partie des fortifications russes pendant l'invasion de l'Ukraine construite à l'Est de l'Ukraine par le groupe paramilitaire Wagner dans le cadre de la guerre en Ukraine.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le , Evguéni Prigojine, le chef du groupe paramilitaire Wagner[1], a annoncé avoir lancé la construction d'une ligne de défense[2].

L’objectif est d'empêcher les troupes ukrainiennes de progresser vers la région de Louhansk, dans l'est de l'Ukraine, annexée par la Russie en [3],[4].

Selon les médias russes, il s’agit d'une « deuxième ligne de défense au cas où les forces armées ukrainiennes tenteraient de percer dans cette région. »[5],[6]

Dans un rapport daté du , le ministère britannique de la Défense estimait que Moscou priorisait la construction de positions défensives sur la ligne Svatove-Kreminna[7].

Structure[modifier | modifier le code]

La ligne est composée de deux doubles rangées de blocs de bétons pyramidaux appelés « dents de dragon », destinés à bloquer les chars[8],[9],[10],[11]. En arrière, se trouve une large tranchée destinée à empêcher le passage des chars[12].

Entre ces deux rideaux défensifs, une tranchée profonde et des postes de tirs complète le dispositif[9]. On ne sait pas si la ligne dispose de mines[8].

Le projet prévoit environ 200 kilomètres de fortifications dans l'est de l'Ukraine, jusqu'à la frontière russe[9],[13],[14]. La ligne doit s'étendre sur un axe sud-nord partant de la ville de Svitlodarsk, longeant la ligne de front jusqu'à la rivière Donets, puis former un angle aigu en repartant vers l'est, suivant le tracé de la rivière jusqu'à la frontière[1].

Andrey Bogatov, autre dirigeant du groupe Wagner, a déclaré que la ligne avait également commencé à être construite dans l’oblast de Belgorod, en territoire russe[15].

Efficacité[modifier | modifier le code]

Plusieurs experts ont remis en cause l'efficacité de la ligne.

Pour Xavier Tytelman, observateur du conflit et consultant en défense, « Les dents de dragon devraient être en partie enterrées de manière à ne laisser dépasser que la pointe. Là il suffit d’un simple bulldozer blindé pour les retourner. »[16].

Selon le gouverneur de l'oblast de Louhansk, Serhiy Haidaï[note 1], seuls 2 km auraient été construits à ce jour[1],[17]. La chaîne ABC considère — via l'étude de photo satellites — que 12 km ont été construits[18].

Selon l'Institut pour l'étude de la guerre, l’extension proposée par Prigozhin de la ligne Wagner vise à défendre la frontière entre l’oblast de Belgorod et les oblasts ukrainiens de Soumy, Kharkiv et Louhansk, mais « ne couvrirait pas le nord de l’oblast de Lougansk jusqu’à la ligne de contact avec les territoires occupés, ce qui la mettrait en contradiction avec les promesses du Kremlin de défendre toute la région de Lougansk »[19].

Les dents de dragons ne sont pas enterrées ni camouflées, ce qui, selon un article de la BBC, limite grandement leur efficacité[20].

On peut également noter que la ligne ne protège pas la ville de Severodonetsk occupée par les forces russes[14]. Les autorités locales de Belgorod ont déjà demandé au groupe Wagner d’arrêter la construction des tranchées[21].

Des journalistes de Defense Express ont également avancé que la construction de cette ligne pourrait correspondre à une opération de blanchiment d'argent[22].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Dans un article de Sud-ouest, son nom est orthographié Serguiy Gaïdaï[17].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Guerre en Ukraine : "ligne Wagner" et "dents de dragons", le projet qui vise à ralentir Kiev », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  2. « Guerre en Ukraine: trois morts dans des explosions en Russie, près de la frontière ukrainienne », sur sudinfo.be, (consulté le ).
  3. « Qu'est-ce que la «ligne Wagner», construite par les Russes pour arrêter l'armée ukrainienne ? », sur CNEWS (consulté le ).
  4. (ru) « Линия Пригожина Посмотрите, как ЧВК Вагнера строит оборонительные сооружения в Луганской области. Опыт Второй мировой показывает, что они могут оказаться бесполезны », sur Meduza (consulté le ).
  5. (en-US) « Maxar shows fortifications of Russia’s Wagner mercenary company near Hirske in Luhansk Oblast », sur news.yahoo.com (consulté le ).
  6. Institute for the Study of War, « Russian Offensive Campaign Assessment, October 19 » (consulté le ).
  7. « Après avoir repris plus de 50% du territoire perdu en février, le plus dur reste à faire pour l'Ukraine », sur rts.ch, (consulté le ).
  8. a et b Léa BOISTAULT, « Guerre en Ukraine. Qu’est-ce que la « ligne Wagner », cette ligne de défense russe voulue à l’est ? », Ouest-France,‎ (lire en ligne Accès libre)
  9. a b et c « Guerre en Ukraine : ces "dents de dragon" que les mercenaires de Wagner veulent semer pour contrer les blindés ukrainiens », sur Franceinfo, (consulté le ).
  10. Juliette Desmonceaux avec AFP, « "Dents de dragon" : le groupe Wagner construit une ligne fortifiée pour ralentir les Ukrainiens » (consulté le ).
  11. (en-US) Rhea Mogul, Aditi Sangal et Matt Meyer, « October 21, 2022 Russia Ukraine news » Accès libre, sur edition.cnn.com, (consulté le ).
  12. « Guerre en Ukraine : une tranchée russe pour ralentir les chars ukrainiens », sur Franceinfo, (consulté le ).
  13. « "Dents de dragon": le groupe russe Wagner construit une ligne fortifiée pour ralentir les Ukrainiens », sur BFMTV (consulté le ).
  14. a et b « Sur le front en Ukraine, une ligne de « dents de dragon » », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  15. (en) « Wagner PMC now builds anti-tank fortifications in Russia’s Belgorod Oblast » Accès libre, sur euromaidanpress.com, (consulté le ).
  16. Par Félix d'Orso Le 26 octobre 2022 à 18h10 et Modifié Le 27 Octobre 2022 À 18h28, « Ukraine : qu’est-ce que la «ligne Wagner», cette fortification dont se vantent les Russes ? », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  17. a et b SudOuest.fr, « Guerre en Ukraine : les dents de dragon, quelle est cette nouvelle ligne de démarcation ? », Sud-Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )
  18. (en) A. B. C. News, « Satellite photos reveal fortification plans in Russia-occupied Ukraine: Analysts », sur ABC News (consulté le ).
  19. (en) Khaleda Rahman, « Kremlin rifts appearing as Putin's Chef sparks anger With 'Wagner line'—ISW », sur Newsweek, (consulté le ).
  20. (ru) Pavel Aksyonov, « "Зубы дракона" на "Линии Вагнера". Остановят ли бетонные надолбы украинские танки? », BBC News Русская служба,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. (es) Giulio Maria Piantadosi, « Dientes de dragón: así es la línea Wagner, la trinchera rusa antitanque en Ucrania », sur elconfidencial.com, (consulté le ).
  22. (en) « "Wagner’s Line" is Created by the russians in Belgorod Oblast: Can These White Pyramids Become a Potent Defense Line? | Defense Express », sur en.defence-ua.com (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]