Albert Cambriels

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Albert Cambriels
Albert Cambriels

Naissance
Lagrasse (Aude)
Décès (à 75 ans)
Alénya (Pyrénées-Orientales)
Origine Drapeau de la France France
Arme Infanterie
Grade Général de corps d'armée
Années de service 1834 – 1881
Commandement 84e régiment d'infanterie
27e division d'infanterie
10e Corps d'Armée
13e Corps d'Armée
Conflits Campagne d'Italie
Guerre de 1870
Faits d'armes Siège de Zaatcha
Siège de Sébastopol
Bataille de Montebello
Distinctions Légion d'honneur

Albert Cambriels (1816-1891) est un général de corps d'armée français.

Carrière

Tombe au cimetière du Père-Lachaise.

Entré à l'école spéciale militaire en 1834 comme major de promotion, Albert Cambriels est nommé sous-lieutenant au 4e régiment d'infanterie en 1836, puis lieutenant en 1841. Capitaine en 1847 au 5e bataillon de chasseurs à pied, il participe en Algérie au siège de Zaatcha.

Retourné en France comme officier d'ordonnance du Prince-Président. Il est chef de bataillon en 1853, employé au 19e régiment d'infanterie, avant de commander le 20e bataillon de chasseurs à pied puis en 1854 le bataillon des chasseurs à pied de la garde.

En Orient à partir d', il participe au siège de Sébastopol. Nommé Lieutenant-colonel en 1855 au 61e régiment d'infanterie, il est colonel en 1859 au 84e régiment d'infanterie.

Il participe à la campagne d'Italie au sein de la division Forey du 1er Corps d'Armée. À la bataille de Montebello, le , son régiment est opposé à une force dix fois supérieure et conserve le gain de la journée. Albert Cambriels est alors fait commandeur de la Légion d'honneur.

Brigadier en 1863, il commande les départements de la Loire-Inférieure, puis des Pyrénées-Orientales. Il est mis en disponibilité pour raison de santé en 1870.

À l'ouverture de la guerre contre la Prusse, Albert Cambriels prend le le commandement de la 1re brigade de la division Grandchamp du 12e Corps d'Armée. Il est blessé à Sedan par un éclat d'obus qui lui laboure le sommet du crâne. Général de division en 1870, il prend, après sa convalescence, le commandement supérieur de Belfort et combat dans les Vosges.

Prisonnier sur l'honneur de l'Empire allemand au cours de la guerre de 1870, le général Cambriels s'évade et reçoit un nouveau commandement du gouvernement de la Défense nationale. Après guerre, s'indignant contre ces parjures, Otto von Bismarck rédige une circulaire flétrissant les autorités françaises qui autorisent des hommes ayant manqué à leur parole à servir de nouveau sous les drapeaux, circulaire qui rencontrent un certain écho dans les chancelleries européennes, ainsi qu'au sein même du corps des officiers français. Les généraux Cambriels et Barral (dans le même cas) sont convoqués devant l’Assemblée nationale pour s'expliquer sur leur comportement ; leur défense véhémente s'accompagne, pour Barral, d'un article publié dans Le Soir, et pour Cambriels d'un message dont il demande au ministère des Affaires étrangères qu'il soit diffusé à l'étranger. Scandalisé par cet étalage auquel les deux généraux se sont livrés sans l'autorisation de leur hiérarchie, le ministre de la Guerre Ernest Courtot de Cissey — lui-même ancien prisonnier de guerre — les accuse de placer leur honneur personnel au-dessus de l’autorité de l’armée. Dans une lettre du , le général de Cissey rappelle ainsi à l'ordre le général Cambriels : « Il importe d’ailleurs, en ce moment surtout, que les officiers généraux donnent l’exemple de la plus grande réserve et ne mettent pas, comme vous le faites, leur personnalité si fréquemment en jeu »[1].

Remis en disponibilité pour raisons de santé, il ne reprend du service qu'en 1872, comme inspecteur et commande alors la 27e Division d'Infanterie. En 1875, il est nommé commandant du 10e Corps d'Armée, puis en 1878 du 13e Corps d'Armée.

Passé dans le cadre de réserve en 1881, il décède au château de Boaça à Alénya (Pyrénées-Orientales). Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (58e division)[2].

Décorations

  • Légion d'honneur : chevalier (09/01/1850), officier (16/04/1856), commandeur (21/05/1859), grand officier (20/11/1872), grand-croix (24/07/1880)

Sources

Notes et références

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  1. Jasper Heinzen (trad. Emmanuel Roudault), « Une question d’honneur entre gentilshommes ? Les officiers français prisonniers et l’usage politique de la parole d’honneur pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871 », Revue d’histoire du XIXe siècle,‎ , p. 107-122 (lire en ligne).
  2. Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 94