Thysanozoon nigropapillosum

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Ver plat ciel étoilé

Thysanozoon nigropapillosum (appelé en français Ver plat ciel étoilé) est une espèce de vers plats polyclades marins du genre Thysanozoon et de la famille des Pseudocerotidae.

Description[modifier | modifier le code]

Thysanozoon nigropapillosum (Indonésie)

Thysanozoon nigropapillosum est une espèce qui mesure jusqu'à 80 mm de long[1].

Thysanozoon nigropapillosum

Le corps est long et large avec une surface dorsale noir profond et une surface ventrale brun foncé. La bordure, légèrement ondulée, est d'un blanc vif opaque. La surface dorsale comprend de nombreuses papilles arrondies, à répartition uniforme, à pointes jaunes de différentes tailles[2],[Note 1].

Une paire de pseudo-tentacules plissées en forme d’oreille est placée au milieu de la partie antérieure[2]. Un groupe de taches oculaires cérébrales, disposées en forme de fer à cheval, est présent derrière les pseudo-tentacules[2] mais sont difficilement visibles en raison de la couleur noire du dos[Publication originale 1].

Le pharynx est simplement plié au niveau antérieur. L'ouverture de la bouche est placée en arrière[Publication originale 1] du milieu du pharynx[2]. Une paire de pores mâles est située derrière le pharynx, suivie de pores femelles médians et d'une ventouse postérieure aux pores femelles[2]. La vésicule séminale est oblongue. Le canal déférent est non ramifié. Le canal éjaculatoire est enroulé. La prostate est ovale. le stylet est long en forme de cône. L'antrum mâle et femelle est peu profond[2].

Éthologie[modifier | modifier le code]

Comportement[modifier | modifier le code]

Thysanozoon nigropapillosum nageant à 12 m de profondeur (baie de Manta Ray, Yap, États fédérés de Micronésie).

Cette espèce est rarement observée la nuit[2]. Soumis à des courants forts, ces vers plats peuvent nager rapidement[1] par contractions et ondulation de leur marge corporelle[2].

[vidéo] Visionner la nage de Thysanozoon nigropapillosum sur Vimeo

Nutrition[modifier | modifier le code]

Thysanozoon nigropapillosum se nourrit de tuniciers[1] en utilisant sa bouche[2]. Parce qu'il possède un grand pharynx, il peut engloutir les tuniciers coloniaux comme, par exemple, Didemnum sp.[2].

Reproduction[modifier | modifier le code]

Au début de la rencontre, les deux individus, hermaphrodites, s'encerclent l'un l'autre. Ensuite l'un des partenaires étend son double pénis vers l'autre et le saisit à l'aide de celui-ci par le bord latéral comme avec des baguettes. Dans le cas de figure observé, l'insémination est unilatérale et après que le spermatophore est déposé sur l'épiderme, le donneur de sperme part sans recevoir de sperme de son partenaire[2].

Habitat et répartition[modifier | modifier le code]

Répartition[modifier | modifier le code]

Cette espèce se rencontre dans l'Océan Indien et l'Ouest de l'Océan Pacifique tropical[2],[1]. Elle est notamment présente sur les côtes des Maldives, de l'Inde[3], du Sri Lanka, de Singapour[4], de Taiwan, de l'Indonésie, de la Nouvelle Guinée, des Îles Salomon, de l'île de Guam, des îles Palaos[2] et de l'atoll d'Ifalik[Publication originale 1].

Habitat[modifier | modifier le code]

Cette espèce est généralement observée dans les eaux côtières du récif[2] à des profondeurs comprises entre 1 et 30 mètres[1]. Elle affectionne la zone continuellement immergée, les mares de l'estran et le dessous des débris[2].

Taxononie[modifier | modifier le code]

Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Thysanozoon nigropapillosum (Hyman, 1959)[5].

Synonymes[modifier | modifier le code]

Thysanozoon nigropapillosum a pour synonymes[5] :

  • Acanthozoon nigropapillosum Hyman, 1959
  • Acanthozoon nigropapillosus Hyman, 1959

L'espèce Thysanozoon nigropapillosum a été décrite par la zoologiste américaine Libbie Henrietta Hyman en 1959 sous le protonyme Acanthozoon nigropapillosum, puis transférée dans le genre Thysanozoon par le zoologiste allemand Anno Faubel en 1984[6].

Noms vernaculaires[modifier | modifier le code]

En français, l'espèce peut être appelée Ver plat ciel étoilé (dénomination la plus fréquente), Ver plat à papilles jaunes ou Ver plat à points dorés [7].

Espèce similaire[modifier | modifier le code]

Thysanozoon nigropapillosum est assez similaire à Thysanozoon flavomaculatum qui se rencontre en mer rouge[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La description originale faite par Libbie Henrietta Hyman indique que la bordure est jaune pâle et que les papilles sont rehaussées de blanc[Publication originale 1]. Une nouvelle description fait mention d'une bordure blanche avec des papilles jaunes et indique qu'Hyman s'est probablement trompée[2]. L'état de conservation de l'holotype ne permet pas de trancher[2] mais les photographies de Thysanozoon nigropapillosum corroborent cette dernière description.

Publication originale[modifier | modifier le code]

Thysanozoon nigropapillosum (Sulawesi, Indonésie)
  1. a b c et d (en) Libbie Henrietta Hyman, « A further study of micronesian Polyclad flatworms », Proceedings of The United States National Museum, vol. 108, no 3410, 1959, p. 543-597 (texte intégral)

Autres références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f F. Dipper, « Flatworms », In Ocean: The Definitive Visual Guide. P. Frances (Ed.), Dorling Kindersley Ltd, 512 pages, 2014
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Wei-Ban Jie, Shih-Chieh Kuo, Hin-Kiu Mok, « Re-description of Thysanozoon nigropapillosum (Polycladia: Pseudocerotidae) (Polycladida: Pseudocerotidae) from the South China Sea, with observations on a novel pre-copulatory structure, sexual behaviour and diet », The Raffles Bulletin of Zoology, vol. 62, p. 764-770 (lire en ligne)
  3. C. R. Sreeraj, C. Raghunathan, « Pseudocerotid polyclads (Platyhelminthes, Turbellaria, Polycladida) from Andaman and Nicobar Islands, Indian », Proceedings of the International Academy of Ecology and Environmental Sciences, vol. 3, no 1, 2013, p. 36-41(pdf)
  4. R. S. L. Ong, Marcela Bolaños, S. J. W. Tong, « New records of marine flatworms (Platyhelminthes: Polycladida: Cotylea) from Singapore », Nature in Singapore, vol. 11, 2018, p. 53-62 (pdf)
  5. a et b World Register of Marine Species, consulté le 7 décembre 2023
  6. (en) Anno Faubel, « The Polycladida, Turbellaria. Proposal and establishment of a new system. Part II. The Cotylea », Mitteilungen des hamburgischen zoologischen Museums und Instituts, 1984, vol. 81, p. 189–259
  7. DORIS, consulté le 7 décembre 2023

Liens externes[modifier | modifier le code]

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