Abdallah ben Bologhin

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Abdallah ben Bologhin
Fonction
Émir de Grenade
Taïfa de Grenade
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
عبد الله بن بلقين‎Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Famille
Fratrie

Abdallah ben Bologhin[1] (1056 - après 1090) surnommé Al-Muzaffar[2] « le vainqueur, » est le petit-fils[3] de Badis ben Habus auquel il succède comme dernier émir du royaume de Grenade (règne 1073-1090).

Biographie[modifier | modifier le code]

En 1073, à la mort de son grand-père, Badis ben Habus, le territoire qu'il contrôlait est divisé en deux : Grenade lui est attribuée et Malaga est attribuée à son frère aîné Tamim. Leur père Bologhin est mort en 1065.

En 1086, le sultan abbadide al-Mu`tamid qui règne à Séville voit son royaume menacé par le roi Alphonse VI de Castille. Il appelle à son secours, l'Almoravide Youssef Ibn Tachfin qui vient de prendre la contrôle de tout le Maghreb. Youssef répond à cet appel. Il bat Alphonse le à Sagrajas (az-Zallàqa) avant de se retourner contre al-Mu`tamid.

En 1090, Youssef Ibn Tachfin prend Grenade. Abdallah est dépouillé de ses possessions et envoyé comme prisonnier au Maroc avec son frère Tamim. Abdallah est captif à Aghmat (près de Marrakech) et Tamim est envoyé dans le sud du Souss. Ils restent là jusqu'à leur mort[4].

Ses mémoires[modifier | modifier le code]

Pendant son exil au Maroc, Abdallah ben Bologhin a écrit ses mémoires et l'histoire de la dynastie ziride à Grenade[5].

L'historien Evariste Lévi-Provençal a travaillé sur cinq fragments de ces Mémoires, fragments retrouvés à la Mosquée El-Qaraouiyyîn à Fès. Le début et la fin des Mémoires, ainsi que les passages manquants entre les cinq fragments, n'ont pas été retrouvés. Pour Evariste Lévi-Provençal, ces mémoires constituent « la somme documentaire la plus considérable et la moins déformée que l’on possède sur l’histoire de la seconde moitié du XIe siècle hispanique ». Il s'est agi non seulement de retracer l'histoire du royaume des Zirides, l'organisation de la cour, les relations de pouvoir, les intrigues mais aussi l'occasion pour son auteur de justifier et d'expliquer ses actions. Ainsi, dans son ouvrage, il se défend des accusations d'alliance avec les Chrétiens contre les Musulmans, et s'y présente comme un souverain exemplaire et un bon musulman. Il montre une grande érudition dans ses écrits[6].

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) 'Abd Allāh B. Buluggīn (trad. Amin T. Tibi), The Tibyān : memoirs of 'Abd Allāh B. Buluggīn last Zīrid Amīr of Granada, Brill Archive, , 291 p. (ISBN 978-90-04-07669-3, présentation en ligne)
  • ʻAbd Allāh ibn Buluggīn (trad. Evariste Lévi-Provençal), Mudhakirāt al-amīr ʻAbd Allāh: akhar mulūk Banī Zīrī bi-Gharnāṭah (483-469) al-musammāh bi-kitāb "al-Tibyan", Dār al-Maʻārif, , 234 p. (présentation en ligne)
  • Ibn Khaldoun (trad. William MacGuckin Slane), Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, vol. 2, Imprimerie du Gouvernement, , 635 p. (présentation en ligne, lire en ligne), « Histoire de la dynastie Sanhadjienne fondée à Grenade par Habbous-Ibn-Makcen-Ibn-Zîri. », p. 59-64
  • (en) Clifford Edmund Bosworth, The new Islamic dynasties : a chronological and genealogical manual, Edinburgh University Press, , 389 p. (ISBN 978-0-7486-2137-8, lire en ligne), « The Mulūk al-Tawāʾif or the Reyes of Taifas in Spain. 6. The Zīrids of Granada », p. 17

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Abdallah ben Bologhin, en arabe : ʿabd allāh ben bulukīn ben ḥabūs, عبد الله بن بلكين بن حبوس
  2. Al-Muzaffar en arabe : al-muẓaffar, المظفر, « le vainqueur »
  3. Il s'appelle `Abdallāh ben Buluggīn ben Badīs d'après (en) Clifford Edmund Bosworth, op. cit. (lire en ligne), « The Mulūk al-Tawāʾif or the Reyes of Taifas in Spain. 6. », p. 17, ce qui fait de lui le petit-fils de Badis ben Habus. Le texte de la traduction du livre d'Ibn Khaldoun donne : « Abd-Allah, fils de Bologguîn et petit-fils de Badîs, succéda à son aïeul. » (c.f Ibn Khaldoun, op.cit., vol. 2 (lire en ligne), « Histoire de la dynastie Sanhadjienne fondée à Grenade par Habbous-Ibn-Makcen-Ibn-Zîri. », p. 63). Bologhin, le fils de Badis est mort en 1065, Maksan frère de Bologhin est évincé parce qu'il s'est rebellé contre son père. (c.f. (en) 'Abd Allāh B. Buluggīn, op.cit. (lire en ligne), « Introduction », p. 16)
  4. Ibn Khaldoun, op. cit. (lire en ligne), « Histoire de la dynastie Sanhadjienne fondée à Grenade par Habbous-Ibn-Makcen-Ibn-Zîri. », p. 63-64
  5. (en) 'Abd Allāh B. Buluggīn (trad. Amin T. Tibi), The Tibyān : memoirs of 'Abd Allāh B. Buluggīn last Zīrid Amīr of Granada, Brill Archive, , 291 p. (ISBN 978-90-04-07669-3, présentation en ligne)
  6. Delphine Froment, Abd Allâh b. Buluggîn, dernier souverain ziride de Grenade (1073-1090) : trajectoire d’un émir des Taifas, 3 janvier 2017, in Les Clefs du Moyen-Orient.
  7. D'après « غرناطة (Grenade) »