Élections impériales de 1790

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Élections impériales de 1790
Type d’élection Impériale
Corps électoral et résultats
Inscrits 8
Votants 8
Léopold d'Autriche – Maison de Habsbourg-Lorraine
Voix 8
100 %
Empereur du Saint-Empire et « Roi des Romains »
Sortant Élu
Joseph II
(Habsbourg-Lorraine)
Léopold II
(Habsbourg-Lorraine)

L'élection impériale de 1790 est la vingt-troisième et avant-dernière élection, après la promulgation de la Bulle d'or de 1356, permettant d'élire le Roi des Romains, prince héritier jusqu'au couronnement comme Empereur du Saint-Empire romain. Elle a eu lieu le , après le décès de l'empereur Joseph II, et voit la désignation du frère de ce dernier, l'archiduc Léopold, comme nouvel empereur sous le nom de Léopold II.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le , Maximilien III Joseph, l'électeur de Bavière, mourut de la variole, ne laissant aucun héritier immédiat. Son cousin éloigné Charles-Théodore, alors électeur du Palatinat, lui a succédé. En vertu des dispositions de la paix de Westphalie couvrant une fusion des lignées familiales, le vote du Palatinat a été supprimé et Charles-Théodore, tout en dirigeant les deux territoires, détiendrait une voix en tant qu'électeur de Bavière.

Désirant échanger avec l'empereur Joseph II la Bavière contre les Pays-Bas autrichiens, plus proches de ses États patrimoniaux, il en fut empêché par son héritier Charles II Auguste de la branche de Deux-Ponts, soutenu par le roi de Prusse Frédéric II qui en prit prétexte pour s'opposer à la maison d'Autriche, et qui déclencha la guerre de Succession de Bavière dite « guerre des pommes de terre » (Kartoffelnkrieg, 1778–1779). La guerre finie et pour dédommager son allié, Charles-Théodore céda une minuscule partie de la Bavière à l'Autriche par le traité de Teschen (1779).

L'élection a suivi la mort de l'empereur Joseph II le . Son frère Léopold prend la tête des possessions patrimoniales des Habsbourg (Autriche, Hongrie, Bohême), tandis qu'il confie à son second fils Ferdinand, le grand-duché de Toscane[1], qui devient grand-duc sous le nom de Ferdinand III[2].

Princes-électeurs[modifier | modifier le code]

Les huit princes-électeurs appelés à élire le successeur de Joseph II étaient (dans l'ordre de vote défini par la Bulle d'or de 1356) :

Électorat Prince-électeur Titres Vote
Armoiries de l'archevêché de Trèves
Trèves
Clément Wenceslas de Saxe Archevêque de Trèves Léopold VII d'Autriche
Armoiries de l'archevêché de Cologne
Cologne
Maximilien-François d'Autriche Archevêque de Cologne
Duc de Westphalie
Armoiries du Royaume de Bohême
Bohême
Léopold VII d'Autriche Roi de Bohême
Roi de Hongrie
Archiduc d'Autriche
duc de Bourgogne, de Milan...
Armoiries de l'électorat de Bavière
Bavière
Charles-Théodore de Bavière Électeurs de Bavière
Comte palatin
Armoiries de Saxe
Saxe
Frédéric-Auguste III de Saxe Électeur de Saxe
Armoiries de Brandebourg
Brandebourg
Frédéric-Guillaume II de Prusse Margrave de Brandebourg
Roi de Prusse
Armoiries du Hanovre
Hanovre
George III de Hanovre Électeur de Hanovre
Roi de Grande-Bretagne
Roi d'Irlande
Armoiries de l'archevêché de Mayence
Mayence
Frédéric-Charles Joseph d'Erthal Archevêque de Mayence

Élection et conséquences[modifier | modifier le code]

Léopold VII d'Autriche fut élu empereur sous le nom de Léopold II le et couronné dans la cathédrale de Francfort le suivant. Lors des cérémonies, la tradition rapporte qu'on joua le Concerto du Couronnement de Mozart, composé pour l'occasion. Ce qui n’est cependant pas tout à fait juste, car la prestation de Mozart ne faisait pas partie des festivités officielles autour du couronnement le , au grand dam du compositeur du reste, mais eut lieu une semaine plus tard, le , au Stadttheater de Francfort-sur-le-Main. Si cette exécution « off » remporta du succès sur le plan du prestige, selon ce que Mozart écrivit à sa femme la même journée, elle fut néanmoins un échec complet sur le plan financier

Si le règne de Léopold comme empereur du Saint-Empire romain germanique et comme roi de Hongrie et de Bohême avait duré suffisamment, il aurait renouvelé sur une plus grande échelle les réussites qu'avait obtenues sa politique de réformes dans la Toscane lointaine. Mais il régna à peine deux années, et deux années très difficiles avec des dangers à l'Ouest et à l'Est. Les bouleversements révolutionnaires qui grandissaient en France mettaient en danger la vie de sa sœur, la reine Marie-Antoinette, et de Louis XVI, en même temps qu'ils menaçaient ses propres domaines en y semant une agitation subversive. Sa sœur lui envoyait des appels au secours éperdus et il était harcelé par les émigrés royalistes qui intriguaient pour provoquer une intervention armée en France.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) The New International Encyclopædia, vol. 7, New York, Dodd, Mead, , 539 p..
  2. (en) Encyclopædia Britannica, vol. 10, New York, Encyclopædia Britannica Co., , 268 p..