Église Saint-Nizier d'Accolay

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Église Saint-Nizier
Photographie couleur d'une église à la croisée de deux routes
Vue générale de l'église du côté méridional
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église
Rattachement Auxerre
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XVIIIe siècle
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Commune Deux Rivières
Commune associée Accolay
Coordonnées 47° 39′ 43″ nord, 3° 42′ 34″ est
Géolocalisation sur la carte : Yonne
(Voir situation sur carte : Yonne)
Église Saint-Nizier
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Église Saint-Nizier
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(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-Nizier

L'église Saint-Nizier[1] est un édifice dont la construction s'étend vraisemblablement de la seconde moitié du XIIe siècle au XVIIIe. Accolay est une commune déléguée de la commune nouvelle Deux Rivières, dans le département de l'Yonne (arrondissement d'Auxerre) et un relai de la paroisse Sainte-Pallaye (diocèse de Sens - Auxerre).

Des reprises architecturales importantes ont été réalisées au XIVe siècle[2].

Paroisse[modifier | modifier le code]

Accolacus est l'une des 37 paroisses du vaste diocèse d'Auxerre, citées dans un règlement liturgique mérovingien de la fin du VIe siècle, le règlement de saint Aunaire (évêque d'Auxerre de 572 à 603)[3].

Un sarcophage mérovingien, découvert à proximité lors du percement du canal, est déposé dans la nef.

Vocable[modifier | modifier le code]

Le patronage de l'église et de la paroisse, saint Nizier, évêque de Lyon (553-573), apparaît tardivement. Il est fêté à Accolay le , et non le (date de la fête au martyrologe romain). Cette date est à mettre en rapport avec une translation de reliques (os du bras de saint Nizier) en 581 de Lyon à Troyes[4].

L'église d'Accolay possède une relique de saint Nizier offerte par l'archevêque de Lyon en 1888[5].

Édifice[modifier | modifier le code]

L'édifice se compose d'une longue nef unique couverte d'une voûte lambrissée en berceau prolongée par un chœur constitué d'une travée droite voûtée en berceau brisé et d'une abside semi-circulaire en cul-de-four.

Le chœur est séparé de la nef par un retable monumental du dernier quart du XVIIe siècle.

La nef[modifier | modifier le code]

La nef présente de nombreuses traces de reconstructions, notamment sur l'élévation nord.

Elle s'ouvre à l'ouest par un portail surmonté d'un fronton triangulaire portant l'inscription gravée "FERLET 1763". À l'intérieur, sur les murs nord et sud, subsistent des corbeaux supports de poutres témoignant d'une surélévation et d'un agrandissement vers l'ouest, probablement contemporains de l'édification de ce portail.

L''embrasure de la porte latérale murée, côté sud, a été utilisée pour installer le confessionnal. Cette porte est un témoin des reconstructions du XIVe siècle. Le tympan porte la trace de décor peint à l'ocre rouge de fleur à cinq pétales.

Les seize fenêtres en plein cintre sont caractéristiques du XVIIIe siècle. Les verrières ont été réalisées en 1883, 1884, 1890 et 1899 par le maître verrier rémois André Vermonet et sont illustrées de saints (au nord) et de saintes (au sud) vénérées localement (saint Nicolas) ou dans le diocèse de Sens et Auxerre (sainte Colombe, sainte Geneviève)[6].

Les fonts baptismaux sont à l'entrée de la nef, côté nord. Ils sont inscrits au titre des objets mobiliers des Monuments historiques[7]. La cuve octogonale est taillée dans un bloc de calcaire.

L'arc triomphal[modifier | modifier le code]

Retable (fin XVIIe siècle).

L'arc triomphal est une reprise du XIVe siècle.

Il est aujourd'hui occupé par le retable monumental, reconstruit à cet emplacement en 1991 dont le maître-autel est inscrit[8]. Élevé entre 1673 et 1695, il fermait autrefois le cul-de-four du chœur, d'où il avait été démonté en 1965.

Le chœur[modifier | modifier le code]

Travée droite[modifier | modifier le code]

La travée droite du chœur est voûtée en pierre en berceau brisé. Au niveau de l'arcade la séparant de la chapelle occupant la base du clocher, une cavité ménagée dans l'épaisseur du mur est décorée de fleurs pentalobées identiques à celles du tympan de la porte latérale sud de la nef.

Le cul-de-lampe en pierre inséré dans la base de cette construction et le décor peint évoquent une niche à reliques. Des feuillures témoignent que des fermetures protégeaient cet aménagement dont l'accès nécessitait une échelle[9].

Base du clocher[modifier | modifier le code]

La base du clocher est occupée par une chapelle voûtée d'arêtes.

La table de son autel provient de la ruine de la chapelle Saint-Clément de Bétry, construite en 1654 (commune de Vermenton).

Une armoire liturgique est aménagée dans le mur ouest.

Abside[modifier | modifier le code]

Le maître-autel est constitué d'une table monolithe en calcaire posée sur un massif maçonné de pierres de taille, il a été découvert lors de la dépose de l'ancien maître-autel en 1965[10].

Abside

Une ancienne armoire liturgique est aménagée dans le mur de l'abside, à l'arrière de l'autel.

Le clocher[modifier | modifier le code]

Cloche (1840).

Le clocher est accolé à la travée droite du chœur, au sud. Des baies géminées à l'arc en plein cintre sont séparées par deux colonnes avec chapiteaux à crochets à l'ouest et par un pilastre au sud, à l'est et au nord.

À l’intérieur une inscription datée de 1342 est gravée dans une pierre de la maçonnerie du pilastre des baies nord, au niveau de la chambre de la cloche.

La cloche a été fondue par l'atelier Cochois, Liebaux et Petitfour et bénie en 1840 sous l'invocation de saint Frédéric et sainte Joséphine[11]. Elle a été restaurée en 1998 par l'entreprise Bodet.

Objets mobiliers[modifier | modifier le code]

Statuaire[modifier | modifier le code]

  • statue de saint Nizier, calcaire monolithe, XVe siècle, inscrit au titre des objets mobiliers des Monuments historiques[12],
  • statues de la Vierge à l'Enfant, de saint Nizier et de saint Jean-Baptiste prêchant au désert, calcaire, 1695[13].

Ces trois statues sont classées au titre des objets mobiliers des Monuments historiques[14]. Elles ornaient le retable monumental avant son démontage en 1965.

  • statue de saint Joseph, calcaire monolithe, XXe siècle, signée E. Lahaye, Sc.

Tableaux[modifier | modifier le code]

  • Vierge à l'Enfant avec saint François d'Assise et saint Charles Boromée, classé au titre des objets mobiliers des Monuments historiques, XVIIe siècle[15], dans la nef, mur nord.
  • Nativité, datée 1702, restaurée en 1991, au centre du retable, inscrit au titre des objets mobiliers des Monuments historiques[16]
  • Saint Nicolas, XIXe siècle, restauré en 2011 et posé au revers du retable dans la travée droite du chœur.
  • Institution de l'Eucharistie, dans la nef, mur sud.
  • Vierge à l'Enfant, inscrite au titre des objets mobiliers des Monuments historiques[17], dans la nef, mur sud.
  • Saint Jacques le Majeur, icône de Bernard Rinsoz (2023), dans la nef, mur sud.

Mobilier[modifier | modifier le code]

La chaire à prêcher[18] et le confessionnal[19], côté sud de la nef, datent de la première moitié du XIXe siècle[20]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Chantal Arnaud, Les églises de l'ancien diocèse d'Auxerre, Auxerre, Société des Sciences naturelles et historiques de l'Yonne, 1er trimestre 2009, 1051 p., pp. 387-393
  2. Centre d'études médiévales d'Auxerre, « Fouilles archéologiques 1989 et 1990 », Bulletin du Centre d'études médiévales d'Auxerre,
  3. Guy Lobrichon et Michel Sot (sous la direction de), Les gestes des évêques d'Auxerre (tome 1), Paris, Les Belles Lettres, , 336 p.
  4. Ordonnance de l'évêque de Troyes du .
  5. Authentique de l'archevêché de Lyon du 20 octobre 1888.
  6. « 16 verrières », notice no IM89000434, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  7. 20 juillet 1979, « Fonts baptismaux », notice no IM89000440, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  8. « Autel de la seconde moitié du XVIIIe siècle. », notice no IM89000435, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  9. Sébastien Biay et Annick Gagné, « Espaces, ouvertures et organes de circulation en hauteur dans l’église romane », Bulletin du centre d'études médiévales, no 19.1,‎ , p. 33, article no 33 (lire en ligne)
  10. « Autel du XVe siècle », notice no IM89000436, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  11. Relevé campanaire de Régis Singer, campanologue (5 mars 1996)
  12. 20 juillet 1979, « Statue : saint évêque », notice no IM89000446, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  13. Registre paroissial de la paroisse d'Accolay, 9 janvier 1695, bénédiction des trois statues
  14. 12 janvier 1966, « Statue : Vierge à l'Enfant », notice no IM89000443, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture, « Statue : saint Nizier ? », notice no IM89000445, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture, « Statue : saint Jean-Baptiste », notice no IM89000444, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  15. 12 janvier 1966, « Tableau », notice no IM89000450, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  16. 20 juillet 1979, " Tableau : Nativité ", notice n° IM89000447, base Palissy, Ministère français de la Culture
  17. 20 juillet 1979, « Tableau : Vierge à l'Enfant », notice no IM89000449, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  18. « Chaire à prêcher », notice no IM89000438, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  19. « Confessionnal », notice no IM89000439, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  20. Registre de la Fabrique d'Accolay, 2 avril 1826

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Chantal Arnaud, Les églises de l'ancien diocèse d'Auxerre, Auxerre, Société des Sciences naturelles et historiques de l'Yonne, 2009.
  • Ministère de la Culture, Plateforme ouverte du Patrimoine, www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy - les références des objets mobiliers citées dans les notes sont celles de cette base de données.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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