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« Mythe de naissance » : différence entre les versions

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Version du 26 mai 2024 à 18:56

Dans de nombreuses cultures, les adultes embarrassés par les questions sexuelles liées à la fécondation racontaient souvent aux enfants des histoires folkloriques pour expliquer la naissance des bébés.

Dans les pays occidentaux, les plus connues sont le mythe de la cigogne apportant les bébés et le mythe de la naissance dans les choux.

Mythe de la cigogne apportant les bébés

Poème de 1840 par
Jean Frédéric Wentzel, graveur, traduit de l'allemand :

« Cigogne, Cigogne cabre-toi
Apporte à maman un joli marmot,
Un qui pleure, un qui rit,
Un qui fait bien dans le pot.
Cigogne, Cigogne cabre-toi,
Apporte-moi des petits pains,
Un pour moi, un pour toi,
Mais pour les méchants garçons aucun. »

Au XIXe siècle, la honte sexuelle croissante a renforcé le récit selon lequel la cigogne amène les enfants, et les dépose dans la cheminée. „Il ne semble pas que le folklore arabe, persan ou turc ait jamais recouru au thème de la cigogne qui apporte les bébés: cette tradition germanique toute récente semble ne s’être implantée qu’après 1870 dans le folklore alsacien, sous influence allemande. “ [1]

Mythologies slave et germanique

Une célèbre légende du nord de l'Europe conte que la Cigogne blanche est chargée d'apporter les bébés aux jeunes parents. La première trace remonterait à 1840 avec un poème gravé par l'allemand Jean Frédéric Wentzel[2], mais ce mythe a probablement une origine très ancienne ; il est popularisé par le danois Hans Christian Andersen au XIXe siècle par son petit conte intitulé Les Cigognes[3]. Le folklore allemand rapportait que les cigognes trouvaient les bébés dans les grottes ou les marais et les apportaient aux ménages dans un panier, en les portant sur leur dos ou les tenant dans leur bec. Les grottes étaient alors censées contenir l'adebarsteine ou « pierre de cigogne », mais les oiseaux pouvaient aussi trouver les enfants dans la Kindelsbrunnen ou « fontaine aux enfants » en allemand[4]. Les nouveau-nés étaient directement donnés à la mère ou lâchés dans la cheminée. Les couples désirant un enfant pouvaient le signifier en plaçant des sucreries pour la cigogne sur le rebord de la fenêtre. Depuis l'Europe, le folklore s'est propagé partout dans le monde aussi loin que dans les Philippines et en Amérique du Sud[5].

Dans la mythologie slave, la cigogne fait naître les âmes en les apportant du paradis, Iriy, jusque sur la Terre, au printemps et en été[6]. Dans le folklore germanique, Holda donne vie aux nouveau-nés à partir des âmes des défunts et l'oiseau est chargé d'apporter les enfants aux parents[7]. Ces croyances sont toujours présentes dans la culture populaire moderne de nombreux pays slaves, au travers de l'histoire pour enfants simplifiée expliquant que les cigognes apportent les enfants dans ce monde[8]. Les Néerlandais nomment l'oiseau Ooievaar de l'allemand odebaar pour « transporteur d'âmes »[7]. Les slaves voyaient la cigogne comme un porte-bonheur, et tuer l'un de ces oiseaux portait malheur[9]. La légende sur l'origine des enfants est apparue sous différentes formes dans l'histoire, et l'on disait parfois aux enfants d'esclaves afro-américains que les bébés blancs étaient apportés par les cigognes tandis que les bébés noirs naissaient à partir d'œufs de buses[10]. En Orient, un simple regard de l'oiseau suffit à rendre une femme enceinte[7].

Époque moderne

Carte humoristique du début du XIXe siècle, représentant une femme repoussant à coups d'ombrelle une cigogne lui apportant un bébé.

Le caractère durable de ce mythe du nouveau-né est possiblement lié au fait qu'il remédie à l'inconfort de parler de sexe et de procréation à des enfants. Les oiseaux ont longtemps été associés à des symboles maternels, des déesses païennes comme Junon ou Ilithyie[11] jusqu'au Saint-Esprit, et la cigogne peut avoir été choisie pour son plumage blanc (représentant la pureté), sa taille (elle est assez grande pour transporter un nouveau-né) ou son vol à haute altitude (comparé à un vol entre la Terre et le Ciel)[5].

La légende des bébés et sa relation avec le monde interne de l'enfant a été étudiée par Sigmund Freud[5], et par Carl Gustav Jung qui se rappelle s'être entendu raconter cette histoire pour la naissance de sa propre sœur[12],[13].

Dans la culture populaire

Le mythe est toujours entretenu avec des utilisations dans les faire-part de naissance, ou dans la publicité pour des produits tels que des couches[5]. Chez les Schtroumpfs, de la bande dessinée de Peyo, c'est également la Cigogne blanche qui apporte les bébés les nuits de « lune bleue »[14]. Une étude à long terme montrant une corrélation trompeuse entre le nombre de nids de cigognes et celui des naissances humaines est souvent citée dans l'enseignement basique des statistiques comme un exemple montrant que corrélation n'implique pas nécessairement causalité : c'est une illustration du sophisme cum hoc ergo propter hoc, parfois appelé « effet cigogne »[15],[16].

Mythe de la naissance dans les choux ou les roses

Autres mythes de naissance

Notes et références

{{Références [7] [2] [3] [4] [5] [6] [8] [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15] [16] }}

  1. Catherine Mayeur-Jaouen, « La cigogne : ses noms, ses visages, ses voyages », dans Christian Müller und Muriel Roiland-Rouabah (Hrsg.), Les non-dits du nom. Onomastique et documents en terres d'Islam, Presses de l’Ifpo,
  2. a et b « La légende de la cigogne à Strasbourg », Patrimoine Culturel Immatériel (consulté le )
  3. a et b (en) Sax Boria, The Mythical Zoo, Oxford, ABC-CLIO, (ISBN 1-57607-612-1), p. 153–54
  4. a et b Valérie Bolle, Autour du couple ambigu crapaud-grenouille : recherches ethnozoologiques, , 210 p. (lire en ligne), p. 24
  5. a b c d et e (en) Marvin Margolis et Philip Parker, « The Stork Fable − Some Psychodynamic Considerations », Journal of the American Psychoanalytic Association, vol. 20, no 3,‎ , p. 494-511 (PMID 4116100, DOI 10.1177/000306517202000304)
  6. a et b (pl) Aleksander Gieysztor, Mitologia Słowian, Varsovie, Wydawnictwa Artystyczne i Filmowe, , 270 p. (ISBN 83-221-0152-X)
  7. a b c et d (fr) Encyclopédie Larousse, « Un oiseau vénéré partout dans le monde - Cigogne et fécondité »
  8. a et b (pl) Z. Jakubiec, « Dlaczego bocian przynosił dzieci? », Bocianopedia, (consulté le )
  9. a et b (pl) Barbara Szczepanowicz, « Ptaki Ziemi Świętej: bocian, czapla, ibis », Ziemia Święta, vol. 1, no 41,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. a et b (en) Mia Bay, The White Image in the Black Mind : African-American Ideas about White People, 1830–1925, New York, Oxford University Press, (ISBN 0-19-513279-3), p. 120
  11. a et b Bernard Bertrand, Le bestiaire sauvage : Histoires et légendes des animaux de nos campagnes, , 193 p. (ISBN 978-2-915810-09-7), p. 82-83
  12. a et b (en) Carl Jung, « The Association Method – Lecture III: Experiences Concerning the Psychic Life of the Child », American Journal of Psychology, vol. 31, no 3,‎ , p. 219–69 (JSTOR 1422691, lire en ligne)
  13. a et b (en) Penny Pickles, « Jung the Man », Londres, The Society of Analytical Psychology: Jungian Analysis and Psychotherapy,
  14. a et b Marie-Odile Mergnac et Anne Tricaud, Bébés d'hier, coll. « Vie d'autrefois », , 128 p. (ISBN 978-2-911665-81-3), p. 42
  15. a et b (en) Robert Matthews, « Storks Deliver Babies (p=0.008) », Teaching Statistics, vol. 22, no 2,‎ , p. 36–38 (DOI 10.1111/1467-9639.00013, lire en ligne)
  16. a et b (en) Vanessa Didelez, « Consilience : Interdisciplinary Communications 2005/2996 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Centre for Advanced Study, Oslo, (ISBN 978-82-996367-4-2), p. 114–20