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* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Chittaranjan|nom1=Kole|prénom2=Pablo|nom2=Rabinowicz|titre=The Castor Bean Genome|éditeur=Springer Cham|année=2018|collection= Compendium of Plant Genomes|isbn=978-3-319-97280-0|issn=2199-479X|doi=10.1007/978-3-319-97280-0|lire en ligne=https://doi.org/10.1007/978-3-319-97280-0|consulté le=2023-12-29|accès doi=payant|libellé=Kole et Rabinowicz 2018|plume=oui}}


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Version du 9 janvier 2024 à 17:05

Ricinus communis

Ricinus communis
Description de cette image, également commentée ci-après
Classification
Règne Plantae
Classe Magnoliopsida
Ordre Euphorbiales
Famille Euphorbiaceae
Genre Ricinus

Espèce

Ricinus communis
L., 1753

Classification phylogénétique

Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Rosidées
Ordre Malpighiales
Famille Euphorbiaceae
Sous-famille Acalyphoideae
Tribu Acalypheae
Sous-tribu Ricininae
Genre Ricinus

Synonymes

  • Ricinus africanus Willd.
  • Ricinus angulatus Thunb.
  • Ricinus armatus Haw.
  • Ricinus badius Rchb.
  • Ricinus chinensis Thunb.
  • Ricinus digitatus Noronha
  • Ricinus europaeus T.Nees
  • Ricinus glaucus Hoffmanns.
  • Ricinus hybridus Besser
  • Ricinus inermis Mill.
  • Ricinus japonicus Thunb.
  • Ricinus laevis DC.
  • Ricinus leucocarpus Bertol.
  • Ricinus lividus Jacq.
  • Ricinus macrophyllus Bertol.
  • Ricinus medicus Forssk.
  • Ricinus megalospermus Delile
  • Ricinus minor Mill.
  • Ricinus nanus Balbis
  • Ricinus peltatus Noronha
  • Ricinus purpurascens Bertol.
  • Ricinus rugosus Mill.
  • Ricinus sanguineus Groenland
  • Ricinus scaber Bertol. ex Moris
  • Ricinus speciosus Burm.f.
  • Ricinus spectabilis Blume
  • Ricinus tunisensis Desf.
  • Ricinus undulatus Besser
  • Ricinus urens Mill.
  • Ricinus viridis Willd.
  • Ricinus vulgaris Mill.
Description de cette image, également commentée ci-après
Fruits toxiques.

Le ricin commun (Ricinus communis, seule espèce du genre Ricinus) est un arbrisseau d'origine tropicale de la famille des Euphorbiacées. C'est la source de l'huile de ricin, qui a diverses applications, et de la ricine, un poison. Il est fréquemment utilisé à des fins ornementales.

Description

Ricin commun dans les îles grecques.

Appareil végétatif

Le ricin se présente sous la forme d'une plante herbacée ou arborescente, annuelle ou vivace suivant les conditions climatiques de la région. Sa hauteur est de 1 à 5 mètres en France (jusqu’à 12-13 mètres dans son habitat d’origine). Les feuilles palmatilobées (5 à 12 lobes) sont portées par de longues tiges et leur bord est denté. Elles sont vertes ou rouges, alternes sur une spirale simple et caduques. Certaines variétés ornementales ont des feuilles dont la face inférieure et le pétiole sont colorés en rouge[1].

Appareil reproducteur

Les fleurs sont regroupées en cyathes, les fleurs femelles en haut, les fleurs mâles en bas[2]. C'est donc une espèce monoïque. La floraison a lieu en été. Les fruits sont des capsules tricoques hérissées de pointes[2] (parfois absentes). La graine est luisante, marbrée de rouge ou de brun, elle présente une ligne saillante sur la face ventrale et est surmontée par un élaiosome. Elle contient entre 40 et 60 % d'huile riche en triglycérides, principalement la ricinoléine. Seules les variétés à plus grosses graines sont utilisées pour la production d'huile, les formes spontanées ayant la plupart du temps de petites graines impropres à l'extraction d'huile.

Répartition

Originaire d'Afrique tropicale, il s'est répandu un peu partout dans le monde, là où le climat le permettait. Il est cultivé dans de nombreux pays chauds d'Arabie, d'Asie, d'Afrique et d'Amérique pour en extraire de l'huile. On le retrouve aussi sous des climats subtropicaux.

On le trouve aujourd'hui également comme espèce annuelle spontanée ou comme plante ornementale dans les climats tempérés.

Caractère envahissant

Cette espèce est considérée comme envahissante dans certaines zones, notamment l'Australie tropicale, l'Océan Indien et l'Océanie dont la Nouvelle-Calédonie[2],[3],[4].

Étymologie et appellations

Le nom générique utilisé par Carl Linné, Ricinus signifie « tique » en latin : la graine est ainsi nommée parce qu'elle a des marques et une bosse qui la fait ressembler à certaines tiques, notamment de la famille des Ixodidae, comme Ixodes ricinus. Il se pourrait cependant que ce soit l'insecte qui, à l'origine, tire son nom de celui de la plante, car les Égyptiens connaissaient déjà le Ricin sous le nom de « Kiki »[5]. Le genre Ricinus[6] de la famille Ricinidae existe aussi en zoologie, et désigne des insectes mallophages qui sont des parasites des oiseaux ; ceci est possible car les noms des animaux et des plantes sont régis par des codes de nomenclature différents[7].

Le ricin est parfois appelé en français ricin sanguin (Ricinus sanguineus), palma-christi ou bois de carapat.

Le nom commun en anglais castor oil (litt. « huile de castor ») provient probablement de son utilisation pour remplacer le castoréum, une base de parfum fabriquée à partir des glandes périnéales séchées du castor. L'autre nom commun, utilisé en anglais comme en français, palm of Christ (litt. paume du Christ) ou Palma Christi, dérive de la capacité réputée de l'huile de ricin à cicatriser les blessures et à guérir les maladies. Selon Alphonse de Candolle, l'origine du mot anglais semble se trouver ailleurs[8] :

« [...] il est bon de noter l’origine du nom Castor et Castor-oil des Anglais, comme une preuve de leur manière d’accepter sans examen et de dénaturer quelquefois des noms. Il paraît que dans le siècle dernier, à la Jamaïque, où l’on cultivait beaucoup le Ricin, on l’avait confondu avec un arbuste complètement différent, le Vitex Agnus castus, appelé Agno casto par les Portugais et les Espagnols. De Casto, les planteurs anglais et le commerce de Londres ont fait Castor. »

Utilisé depuis l'antiquité par les Égyptiens, il est désigné par de très nombreuses appellations telles que Kerua, Kerroa et Charua.

Composition et toxicité

La totalité de la plante semble toxique en raison de la présence d'une lectine glycoprotéique : la ricine[9]. La concentration en ricine est maximale dans les graines qui renferment par ailleurs des protéines, de l'eau et des lipides. Ces graines sont riches en une huile qui doit ses propriétés purgatives à la présence de l'acide ricinoléique. Le rendement en huile du Ricin est de 1 200 à 2 000 litres à l'hectare et par an (Madagascar).

L'huile de ricin contient de l'acide ricinoléique qui altère la muqueuse intestinale et provoque des pertes importantes en eau et en électrolytes (sels minéraux), d'où son action purgative intense et irritante. La ricine, protéine présente dans la plante et les graines, est une toxine redoutable[10].

Les graines et les coques de ricin contiennent aussi d'autres produits toxiques, dont un allergène, plus difficile à rendre inactif que la ricine et pouvant provoquer une hypersensibilité chez les humains en contact avec ce produit. Cet allergène semble peu nocif pour les animaux. Le passage à l'autoclave de la farine pendant 15 minutes à 125 °C détruit la ricine[11].

L'ingestion de graines, souvent accidentelle chez les jeunes enfants, peut provoquer des intoxications graves (en raison de la présence de ricine) nécessitant impérativement une prise en charge hospitalière. On considère que trois graines peuvent être fatales à un enfant, quatre graines peuvent déterminer une intoxication sérieuse chez l'adulte et six à huit graines pourront lui être fatales. Les pigeons ramiers sont également sensibles au graines de ricin et de nombreux cas d'intoxication ont été constatés dans les villes qui en utilisaient comme plante ornementale[12].

Ces chiffres sont cependant à nuancer, la gravité de l'intoxication dépend de la sensibilité individuelle de chacun à la ricine. De plus, selon que les graines sont mastiquées ou non, la gravité de l'intoxication ne sera pas la même. Lorsque les intoxiqués sont pris en charge à temps en milieu hospitalier, l'issue de l'intoxication est presque toujours favorable[13].

Dans certains pays, on a déjà signalé l'usage des graines de ricin à des fins criminelles[14]. Parfois, les graines de ricin peuvent se retrouver accidentellement mêlées à des céréales, provoquant ainsi des intoxications[15].

Culture

Son feuillage pourpre, ses fruits rouge vif et son développement rapide font que le ricin est utilisé pour l'élaboration de massifs en arrière-plan ou en isolé.

Sa culture est facile, il faut cependant prendre soin de faire un bon apport d'amendement organique au printemps et de modifier la structure du sol si celui-ci est peu drainant (sable de rivière, pouzzolane...)

Le sol doit être à pH neutre et modérément arrosé.

La meilleure exposition est au soleil ou mi-ombre.

La multiplication se fait par semis en avril à 20 °C.

Utilisation

Les différents usages

Industrie

On l'employait jadis comme combustible pour l'éclairage, on l'utilise depuis peu comme source de biocarburant[16].

L'huile est également utilisée comme lubrifiant dans les moteurs de voitures de course et de modèles réduits[2].

Il entre dans la composition d'une matière plastique (non-biodégradable) nommée Rilsan[2].

Médecine

L'huile de ricin, obtenue par pression à froid des graines, est un purgatif puissant très prisé en médecine naturelle [17] et en cosmétique.

Répulsif et poison

En culture bio, la plante de ricin, intercalée entre les pieds de pomme de terre, repousse les doryphores [18].

Le tourteau de ricin est un poison très efficace contre les rongeurs[19] : Il contient de la ricine un puissant poison, et est appétant et provoque leur mort dans de nombreux cas. À noter tout de même que son odeur attire aussi les chiens, qui peuvent gratter le sol et avaler ce poison[2]. Une étude portant sur 10 ans, menée en Amérique du Nord sur des chiens a montré une mortalité de l'ordre de 9 %[20].

On l'utilise comme matière première pour préparer l'acide undécylénique, un fongicide à usage externe.

Ornementation

En ornementation, sa place est idéale au milieu d'un massif ou en arrière-plan isolé. Le ricin est original par ses fruits rouges épineux qui donneront de grosses graines, et par ses grandes feuilles palmées. Dès le mois d'août, les graines peuvent être récoltées pour les semer l'année suivante, car le ricin ne passera pas l'hiver dans les régions nord.

Esotérisme

Jadis[Quand ?][Où ?], le Ricinus communis était considéré comme une plante magique associée à la magie noire[21].
Selon la légende, les graines de ricin sont parées de nombreuses vertus magiques. L'huile de ricin ferait par exemple, après une incantation, repousser les cheveux sur le crâne le plus dégarni[22].

Production

Production en tonnes de graines de ricin. Chiffres 2003-2004
Données de FAOSTAT (FAO)

Inde 804 000 66 % 804 000 61 %
Chine 258 000 21 % 275 000 21 %
Brésil 77 970 6 % 149 099 11 %
Autres pays 82 950 7 % 83 580 6 %
Total 1 222 920 100 % 1 311 679 100 %

Notes et références

  1. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul Victor Fournier
  2. a b c d e et f Bernard Suprin, Mille et une plantes en Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Editions Photosynthèse, , 382 p. (ISBN 978-2-9527316-3-8), p. 333
  3. Groupe espèces envahissantes, Plantes envahissantes pour les milieux naturels de Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Agence pour la prévention et l'indemnisation des calamités agricoles ou naturelles (APICAN), , 222 p., pp. 64-65
  4. Vanessa Hequet, Mickaël Le Corre, Frédéric Rigault, Vincent Blanfort, Les espèces exotiques envahissantes de Nouvelle-Calédonie, IRD, Institut de Recherche pour le Développement, , 87 p. (lire en ligne), p. 17
  5. Fournier 2010.
  6. Bernard C. Nelson, A Revision of the New World species of Ricinus (Mallophaga) occurring on Passeriformes (Aves), University of California press, coll. « University of California publications in entomology », (ISBN 978-0-520-09412-3)
  7. (en) Paul M. Oliver et Michael S.Y. Lee, « The botanical and zoological codes impede biodiversity research by discouraging publication of unnamed new species », TAXON, vol. 59, no 4,‎ , p. 1201–1205 (ISSN 0040-0262 et 1996-8175, DOI 10.1002/tax.594020, lire en ligne, consulté le )
  8. Alphonse de Candolle, Origine des plantes cultivées, Paris, Germer Baillère, (lire sur Wikisource), p. 341-342
  9. Claude Hammer, « Toxiplante, le site des plantes toxiques » (consulté en ).
  10. Soto-Blanco B, Sinhorini IL, Gorniak SL, Schumaher-Henrique B. 2002. Ricinus communis cake poisoning in a dog. Vet Hum Toxicol. Jun 44(3):155-6.
  11. « La ricine, un poison violent 12.000 fois plus toxique que le venin du crotale », sur Le HuffPost, (consulté le )
  12. Serge Morand, François Moutou, Céline Richomme et al. (préf. Jacques Blondel), Faune sauvage, biodiversité et santé, quels défis ?, Versailles, Quæ, coll. « Enjeux Sciences », , 190 p. (ISBN 978-2-7592-2202-5, lire en ligne), IV. Santé animale et sociétés humaines, chap. 12 (« Quels questionnements sanitaires en milieu urbain ? »), p. 127 - 128, accès libre.
  13. « Click Allow », sur b.captcharesolverhere.top (consulté le ).
  14. « Attentat déjoué : qu'est-ce que la ricine, nouvelle arme des terroristes ? », Le Progrès,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Ricinus communis, également appelé Ricin, sa description et les photos de ses fleurs, fruits et feuilles », sur fleurs-fruits-feuilles-de.com (consulté le ).
  16. Source d'énergie renouvelable en plein essor
  17. « Huile de ricin - Composition, Utilisation, Bienfaits », sur passeportsante.net (consulté le )
  18. Jean-Paul Thorez, Pucerons, mildiou, limaces..., prévenir, identifier, soigner bio, Terre vivante, 318 p. (ISBN 9782914717403), p. 182
  19. « Produits toxiques pour le chien : Intoxication à la ricine - Le danger "bio" », sur Joel pumi,
  20. « Intoxication par engrais à base de tourteau de ricin chez le chien », sur Centre antipoison belge
  21. « Ricinus communis - Ricin commun », sur www.quelleestcetteplante.fr (consulté le )
  22. guide de visite, les plantes magiques, du jardin des neuf carrés de l'abbaye de Royaumont

Annexes

Bibliographie

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Références externes

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Articles connexes

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