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[[Image:Cissus primaeva , vitacée.jpg|thumb|200px|left|feuille de ''[[Cissus]] primaeva'' fossilisée (plante de la famille [[vitaceae]]) dans le [[travertin]] de [[Sézanne]], daté du '''thanétien'''.]]


Cet étage a été défini en Angleterre, grâce aux sables de l'[[Île de Thanet]] (Thanet Sand), équivalents des « sables de [[Bracheux]] », en France.
Cet étage a été défini en Angleterre grâce aux sables de l'[[Île de Thanet]] (''Thanet Sand''), équivalents des « sables de [[Bracheux]] » en France.


Il est notamment représenté en France par le [[travertin]] de [[Sézanne]], riche en empreintes délicates de végétaux, dont les espèces sont les témoins d'un climat plus chaud, qu'actuellement.
Il est notamment représenté en France par le [[travertin]] de [[Sézanne]], riche en empreintes délicates de végétaux dont les espèces sont les témoins d'un climat plus chaud qu'actuellement.


== Réchauffement et crise climatique de la fin du Thanétien==
== Réchauffement et crise climatique de la fin du Thanétien ==
Il y a environ 56 millions d'années, le taux de carbone dans l'air a brusquement augmenté dans l'atmosphère, notamment sous forme de CO2 et de méthane (CH4) issu de la fonte de [[pergélisol]]<ref name=Hand2016_Science>Eric Hand (2016) [http://www.sciencemag.org/news/2016/03/relatively-slow-greenhouse-injections-triggered-ancient-hothouse Relatively slow greenhouse injections triggered ancient hothouse], Revue Science, 2016-03-21 </ref> (et peut-être notamment du [[permafrost]] [[antarctique]], hypothèse déjà suggérée en 2012<ref>Richard A. Kerr (2012) ''[http://www.sciencemag.org/news/2012/04/did-melting-antarctic-permafrost-drive-ancient-global-warming Did Melting Antarctic Permafrost Drive Ancient Global Warming? ]'' 2012-04-04</ref>), ce qui s'est accompagné d'une hausse des températures moyennes de {{tmp|5|°C}} à {{tmp|8|°C}}, causant des extinctions, des modifications de la flore et d'énormes migrations de la faune.
Il y a environ 56 millions d'années, le taux de carbone dans l'air a brusquement augmenté dans l'atmosphère, notamment sous forme de [[gaz carbonique|CO2]] et de [[méthane]] (CH4) issus de la fonte de [[pergélisol]]<ref name="Hand2016_Science">{{Article |id= |libellé= 2016 |langue= en |auteur1= Eric Hand |titre= Relatively slow greenhouse injections triggered ancient hothouse |périodique= Science |lien périodique= Science (revue) |volume= |numéro= |titre numéro= |date= 2016-03-21 |pages= |issn= |lire en ligne= http://www.sciencemag.org/news/2016/03/relatively-slow-greenhouse-injections-triggered-ancient-hothouse |format= sur ''sciencemag.org'' |consulté le= 10 avril 2019 |brisé le= }}.</ref> (et peut-être notamment du [[permafrost]] [[antarctique]], hypothèse déjà suggérée en 2012<ref>{{Article |id= |libellé= 2012 |langue= en |auteur1= Richard A. Kerr |titre= Did Melting Antarctic Permafrost Drive Ancient Global Warming? |périodique= Science |lien périodique= Science (revue) |volume= |numéro= |titre numéro= |date= 2012-04-04 |pages= |issn= |lire en ligne= http://www.sciencemag.org/news/2012/04/did-melting-antarctic-permafrost-drive-ancient-global-warming |format= sur ''sciencemag.org'' |consulté le= 10 avril 2019 |brisé le= }}.</ref>), ce qui s'est accompagné d'une hausse des températures moyennes de {{tmp|5|°C}} à {{tmp|8|°C}}, causant des extinctions, des modifications de la flore et d'énormes migrations de la faune. <br/>
<br />Une étude récente (2016) basée sur des analyses isotopiques du carbone piégé dans des carbonates sédimentaires de cette époque suggère qu'il a fallu 4000 ans environ pour purger cet excès de carbone<ref> Richard E. Zeebe, Andy Ridgwell & James C. Zachos (2016) [http://www.nature.com/ngeo/journal/v9/n4/full/ngeo2681.html Anthropogenic carbon release rate unprecedented during the past 66 million years], Journal Nature Geoscience ; 9, 325–329 ; doi:10.1038/ngeo2681</ref>, ce qui indique que le puits de carbone a été ralenti d'un facteur 10 environ par rapport à aujourd'hui, et que les écosystèmes ont besoin de temps pour se rééquilibrer après ce genre d'évènement, ce qui est inquiétant selon les auteurs de l'étude si l'on rapporte ce taux aux émissions contemporaines, en particulier concernant {{Citation|la réponse adaptative des plantes et des animaux}}<ref name=Hand2016_Science/>.
Une étude récente (2016) basée sur des analyses isotopiques du carbone piégé dans des carbonates sédimentaires de cette époque suggère qu'il a fallu 4000 ans environ pour purger cet excès de carbone<ref>{{Article |id= |libellé= 2016 |langue= en |auteur1= Richard E. Zeebe |auteur2= Andy Ridgwell |auteur3= James C. Zachos |titre= Anthropogenic carbon release rate unprecedented during the past 66 million years |périodique= Nature Geoscience |lien périodique= Nature Geoscience |volume= |numéro= 9 |titre numéro= |date= 2016 |pages= 325–329 |issn= |doi= 10.1038/ngeo2681 |lire en ligne= http://www.nature.com/ngeo/journal/v9/n4/full/ngeo2681.html |format= sur ''nature.com'' |consulté le= 10 avril 2019 |brisé le= }}.</ref>, ce qui indique que le puits de carbone a été ralenti d'un facteur 10 environ par rapport à aujourd'hui, et que les écosystèmes ont besoin de temps pour se rééquilibrer après ce genre d'évènement, ce qui est inquiétant selon les auteurs de l'étude si l'on rapporte ce taux aux émissions contemporaines, en particulier concernant {{Citation|la réponse adaptative des plantes et des animaux}}<ref name=Hand2016_Science/>.


L'origine de cette anomalie climatique ou ''{{Citation|maximum thermique}}'' Paléocène-Eocène (dit PETM pour ''{{Citation|Paleocene-Eocene thermal maximum}}'') intrigue les [[géologue]]s et intéresse les [[climatologue]]s.
L'origine de cette anomalie climatique ou ''{{Citation|maximum thermique}}'' Paléocène-Eocène (dit PETM pour ''{{Citation|Paleocene-Eocene thermal maximum}}'') intrigue les [[géologue]]s et intéresse les [[climatologue]]s. <br/>
<br />Elle est longtemps resté inconnue mais des études présentées en 2016 au congrès annuel de la ''[[Geological Society of America]]'' s'appuient sur la découverte de matériaux vitreux, de perles sombres trouvés dans huit [[carottage]]s de [[sédiment]]s datés du moment où la température semble s'être emballée. Ces matériaux, d'origine extraterrestre, sont généralement associés au choc d'un gros météore avec la croute terrestre. Ils plaident pour l'hypothèse d'un petit impact de comète qui aurait initié le PETM, en perturbant le [[cycle du carbone]], seulement 10 millions d'années après qu'un événement similaire, mais plus important a causé l'[[extinction des dinosaures]] et de nombreuses autres espèces<ref>Voosen P (2016), ''[http://www.sciencemag.org/news/2016/09/comet-may-have-struck-earth-just-10-million-years-after-dinosaur-extinction Comet may have struck Earth just 10 million years after dinosaur extinction]'' , Science, 2016-09-28</ref>.
Elle est longtemps restée inconnue mais des études présentées en 2016 au congrès annuel de la ''[[Geological Society of America]]'' s'appuient sur la découverte de matériaux vitreux, de perles sombres trouvés dans huit [[carottage]]s de [[sédiment]]s datés de l'époque où la température semble s'être emballée. Ces matériaux, d'origine extraterrestre, sont généralement associés au choc d'un gros météore avec la croûte terrestre. Ils plaident pour l'hypothèse d'un petit impact de comète qui aurait initié le PETM en perturbant le [[cycle du carbone]], seulement 10 millions d'années après qu'un événement similaire mais plus important ait causé l'[[extinction des dinosaures]] et de nombreuses autres espèces<ref>{{Article |id= |libellé= 2016 |langue= en |auteur1= Paul Voosen |titre= Comet may have struck Earth just 10 million years after dinosaur extinction |périodique= Science |lien périodique= Science (revue) |volume= |numéro= |date= 2016-09-28 |pages= |issn= |lire en ligne= http://www.sciencemag.org/news/2016/09/comet-may-have-struck-earth-just-10-million-years-after-dinosaur-extinction |format= sur ''sciencemag.org'' |consulté le= 10 avril 2019 |brisé le= }}.</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
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* {{Lien web |id= |libellé= |langue= en |titre= Thanetian |description= |série= |date= |site= GeoWhen Database |url= http://www.stratigraphy.org/bak/geowhen/stages/Thanetian.html |format= |consulté le= <!-- 10 avril 2019 --> |brisé le= }}.


{{Palette|Cénozoïque}}
{{Palette|Cénozoïque}}

Version du 10 avril 2019 à 17:31

Thanétien
Notation chronostratigraphique e3
Notation française e3
Notation RGF e3
Équivalences Landénien
Stratotype initial sables de Thanet (Angleterre)
Stratotype courant 43° 17′ 59″ N, 2° 15′ 39″ O
Niveau Étage / Âge
Époque / Série
- Période / Système
-- Érathème / Ère
Paléocène
Paléogène
Cénozoïque

Stratigraphie

DébutFin
Point stratotypique mondial 59,2 Ma Point stratotypique mondial 56,0 Ma

Le Thanétien est un étage géologique compris entre -59,2 et -56 millions d'années environ. C'est la dernière époque du Paléocène, premier système de l'ère cénozoïque (Tertiaire). Il précède immédiatement l'Yprésien. Il est noté e3 sur les cartes géologiques au 1:50 000.

La fin du Thanétien est marquée par la crise climatique de la fin du paléocène, un réchauffement brutal qui pourrait avoir été induit par la chute d'un ou plusieurs météores selon des données récentes (publications datées de 2012 à 2016).

Stratotype

feuille de Cissus primaeva fossilisée (plante de la famille vitaceae) dans le travertin de Sézanne, daté du thanétien.

Cet étage a été défini en Angleterre grâce aux sables de l'Île de Thanet (Thanet Sand), équivalents des « sables de Bracheux » en France.

Il est notamment représenté en France par le travertin de Sézanne, riche en empreintes délicates de végétaux dont les espèces sont les témoins d'un climat plus chaud qu'actuellement.

Réchauffement et crise climatique de la fin du Thanétien

Il y a environ 56 millions d'années, le taux de carbone dans l'air a brusquement augmenté dans l'atmosphère, notamment sous forme de CO2 et de méthane (CH4) issus de la fonte de pergélisol[1] (et peut-être notamment du permafrost antarctique, hypothèse déjà suggérée en 2012[2]), ce qui s'est accompagné d'une hausse des températures moyennes de °C à °C, causant des extinctions, des modifications de la flore et d'énormes migrations de la faune.
Une étude récente (2016) basée sur des analyses isotopiques du carbone piégé dans des carbonates sédimentaires de cette époque suggère qu'il a fallu 4000 ans environ pour purger cet excès de carbone[3], ce qui indique que le puits de carbone a été ralenti d'un facteur 10 environ par rapport à aujourd'hui, et que les écosystèmes ont besoin de temps pour se rééquilibrer après ce genre d'évènement, ce qui est inquiétant selon les auteurs de l'étude si l'on rapporte ce taux aux émissions contemporaines, en particulier concernant « la réponse adaptative des plantes et des animaux »[1].

L'origine de cette anomalie climatique ou « maximum thermique » Paléocène-Eocène (dit PETM pour « Paleocene-Eocene thermal maximum ») intrigue les géologues et intéresse les climatologues.
Elle est longtemps restée inconnue mais des études présentées en 2016 au congrès annuel de la Geological Society of America s'appuient sur la découverte de matériaux vitreux, de perles sombres trouvés dans huit carottages de sédiments datés de l'époque où la température semble s'être emballée. Ces matériaux, d'origine extraterrestre, sont généralement associés au choc d'un gros météore avec la croûte terrestre. Ils plaident pour l'hypothèse d'un petit impact de comète qui aurait initié le PETM en perturbant le cycle du carbone, seulement 10 millions d'années après qu'un événement similaire mais plus important ait causé l'extinction des dinosaures et de nombreuses autres espèces[4].

Notes et références

  1. a et b [2016] (en) Eric Hand, « Relatively slow greenhouse injections triggered ancient hothouse », Science,‎ (lire en ligne [sur sciencemag.org], consulté le ).
  2. [2012] (en) Richard A. Kerr, « Did Melting Antarctic Permafrost Drive Ancient Global Warming? », Science,‎ (lire en ligne [sur sciencemag.org], consulté le ).
  3. [2016] (en) Richard E. Zeebe, Andy Ridgwell et James C. Zachos, « Anthropogenic carbon release rate unprecedented during the past 66 million years », Nature Geoscience, no 9,‎ , p. 325–329 (DOI 10.1038/ngeo2681, lire en ligne [sur nature.com], consulté le ).
  4. [2016] (en) Paul Voosen, « Comet may have struck Earth just 10 million years after dinosaur extinction », Science,‎ (lire en ligne [sur sciencemag.org], consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • (en) « Thanetian », sur GeoWhen Database.