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Élection présidentielle chypriote de 2023

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Élection présidentielle chypriote de 2023
(1er tour)
(2e tour)
Corps électoral et résultats
Inscrits 561 273
Votants au 1er tour 404 321
72,04 % en augmentation 0,2
Votants au 2d tour 406 616
72,45 % en diminution 1,5
Níkos Christodoulídis – Indépendant
Voix au 1er tour 127 309
32,04 %
Voix au 2e tour 204 867
51,97 %
Andréas Mavroyiánnis – Indépendant
Voix au 1er tour 117 551
29,59 %
Voix au 2e tour 189 335
48,03 %
Avérof Neofýtou – DISY
Voix au 1er tour 103 748
26,11 %
Chrístos Chrístou (el) – ELAM
Voix au 1er tour 23 988
6,04 %
en augmentation 0,4
Président de la République
Sortant Élu
Níkos Anastasiádis
DISY
Níkos Christodoulídis
Indépendant

L’élection présidentielle chypriote de 2023 se déroule les 5 et afin d'élire le président de la république de Chypre.

Le président en exercice Níkos Anastasiádis n'est pas candidat à sa réélection, la constitution limitant à deux le nombre de mandats présidentiels consécutifs.

Níkos Christodoulídis, candidat indépendant soutenu par les partis DIKO, EDEK, DIPA et KA, et Andréas Mavroyiánnis, candidat indépendant soutenu par AKEL, se qualifient pour le second tour, remporté par Christodoulídis.

Níkos Anastasiádis

L'élection présidentielle de 2018 voit la victoire au second tour du président sortant Níkos Anastasiádis, issu du Rassemblement démocrate (DISY). Fort de son bon bilan économique depuis son élection en 2013 alors que se font vivement sentir les conséquences de la Grande récession dont notamment la crise de la dette publique grecque, Anastasiádis l'emporte largement sur le candidat du Parti démocrate (DIKO), Nikólas Papadópoulos[1].

Les élections législatives organisées trois ans plus tard voient le Rassemblement démocrate se maintenir en tête, suivi du Parti progressiste des travailleurs (AKEL). Les deux formations enregistrent néanmoins un léger recul dans un contexte de fragmentation inédite de la Chambre des représentants et de montée de l’extrême droite portée par le Front populaire national (ELAM). Le scrutin conduit également à l'émergence de nouvelles formations, dont le Front démocratique (DIPA)[2].

Le second mandat de Níkos Anastasiádis est par ailleurs marqué par la victoire surprise en Chypre du Nord d'Ersin Tatar à l'élection présidentielle de 2020. Ce dernier bénéficie du soutien très affiché du président turc Recep Tayyip Erdoğan, tandis que la défaite du président sortant Mustafa Akıncı représente alors celle des partisans de la réunification de l'île[3],[4],[5]

Les préoccupations des électeurs portent en particulier sur la hausse des prix, notamment de l'énergie et de la nourriture, aboutissant à une grève générale fin janvier. La question de la corruption est également au centre des débats après notamment le scandale des passeports dorés, qui a entaché l'image du gouvernement[6].

Système électoral

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Le président chypriote est élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois de manière consécutive[7].

Est élu au premier tour le candidat qui réunit la majorité absolue des suffrages exprimés. À défaut, les deux candidats arrivés en tête s'affrontent lors d'un second tour organisé une semaine plus tard. Le candidat qui réunit le plus de voix au second tour est déclaré élu[7].

Principaux candidats

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Trois candidats dominent la campagne : Níkos Christodoulídis, Avérof Neofýtou et Andréas Mavroyiánnis[8].

Ancien porte-parole du gouvernement Anastasiádis I (2013-2018), puis ministre des Affaires étrangères du gouvernement Anastasiádis II (2018-2022), Níkos Christodoulídis est membre du Rassemblement démocrate (DISY). Il déclare publiquement le son intention de se présenter candidat à l'élection présidentielle. Il est cependant rapidement désavoué par son parti et par le gouvernement qui lui retire peu après son ministère, ce qui le conduit à se présenter en candidat sans étiquette. Sa candidature a le soutien du Parti démocrate (DIKO), du Mouvement pour la social-démocratie (EDEK), du Front démocratique (DIPA) et du Mouvement solidarité (KA)[8].

Ancien maire de Pólis (1991-1998), ancien ministre de la Communication et des Travaux publics du gouvernement Klirídis II (1999-2003), puis député depuis 2006, Avérof Neofýtou est à la tête depuis 2013 du Rassemblement démocrate, dont il est le candidat officiel[8].

Andréas Mavroyiánnis occupe successivement les postes de directeur du bureau du ministre des Affaires étrangères (1995-1997), ambassadeur de Chypre en Irlande, France, Andorre, Tunisie et Maroc (1997-2002), représentant permanent de Chypre auprès de l'ONU puis de l'UE (2003-2011), ministre adjoint auprès du président de la République chargé des Affaires européennes (2011-2013), négociateur pour la solution du problème chypriote depuis 2013 et enfin membre de la Commission du droit international des Nations unies depuis 2023. Il se présente à l'élection présidentielle en candidat indépendant. Sa candidature a le soutien du Parti progressiste des travailleurs (AKEL) et de Changement de génération[8].

Chrístos Chrístou (en), président du Front populaire national (ELAM) depuis 2008 et député depuis 2016 se présente comme candidat officiel de son parti[8].

L'ancien directeur du comité des droits humains de l'Association du Barreau de Chypre Achilléas Dimitriádis, membre fondateur de l'ONG « Truth Now », avocat spécialisé en droits humains et propriété intellectuelle depuis 1988 et membre du Chartered Institute of Arbitrators se présente en candidat indépendant. Il est soutenu par le parti « Famagusta for Cyprus »[8].

L'avocat et ancien député Giórgos Kolokasídis, ancien dirigeant du Parti démocrate, se présente à l'élection en candidat indépendant[8].

L'ancien recteur de l'université de Chypre, Konstantínos Christofídis, membre du comité de direction du mouvement politique Nouvelle Vague - l'Autre Chypre est le candidat officiel de son parti[8].

Premier tour

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Second tour

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Résultats de la présidentielle chypriote de 2023[9],[10]
Candidats Partis 1er tour 2d tour
Voix % Voix %
Níkos Christodoulídis Indépendant[a] 127 309 32,04 204 867 51,97
Andréas Mavroyiánnis Indépendant[b] 117 551 29,60 189 335 48,03
Avérof Neofýtou DISY 103 748 26,11
Chrístos Chrístou ELAM 23 988 6,04
Achilléas Dimitriádis Indépendant 8 137 2,04
Konstantínos Christofídis Volt 6 326 1,59
Giórgos Kolokasídis Indépendant 5 287 1,33
Aléxios Savídis Indépendant 2 395 0,60
Charálambos Aristotélous Indépendant 866 0,22
Celestina De Petro Indépendant 575 0,14
Andrónikos Zervídis Indépendant 341 0,09
Ioulía Chóvrina-Komninoú ERKK 330 0,08
Andréas Efstratíou Indépendant 299 0,08
Loúkas Stávrou ΕΚΑΝ 165 0,04
Votes valides 397 317 98,27 394 202 96,95
Votes invalides 5 333 1,32 8 428 2,07
Votes blancs 1 671 0,41 3 986 0,98
Total 404 321 100 406 616 100
Abstention 156 952 27,96 154 657 27,55
Inscrits / participation 561 273 72,04 561 273 72,45

Analyse et conséquences

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Níkos Christodoulídis

Níkos Christodoulídis l'emporte lors d'un second tour qui s'avère le plus serré qu'ait connu le pays depuis 1998, le candidat indépendant réunissant un peu moins de 52 % des suffrages. Son adversaire, Andréas Mavroyiánnis, reconnait sa défaite au soir du scrutin avant de le féliciter[11].

Âgé de 49 ans, Christodoulídis devient le plus jeune chef de l'État élu à la tête du pays. C'est également la première fois depuis vingt ans qu'un président est élu sans être le candidat de l'un des deux principaux partis, le Rassemblement démocrate (DISY) et le Parti progressiste des travailleurs (AKEL). Soutenu par plusieurs partis mineurs situés au centre — DIKO, EDEK, DIPA et KA —, Christodoulídis devra par conséquent composer avec les différentes formations politiques au cours de son mandat[12].

Le nouveau président fait face aux problèmes de la lutte contre l'inflation et la corruption, tous deux au centre des débats lors de la campagne. Bien que stabilisée, la première est alors en forte hausse — 10,9 % en 2022, puis 7,1 % début 2023 —, provoquant une grève générale en janvier, tandis que le scandale de corruption qui touche alors le gouvernement provoque l'indignation de l'opinion publique. Les allégations de corruptions autour du programme « passeports en or » qui vise à octroyer des passeports contre des investissements étrangers font en effet chuter la popularité du Gouvernement Anastasiádis II. Les bénéficiaires des passeports s'avèrent en grande partie russes, dans le contexte des sanctions instaurées à l'encontre de la Russie après son invasion de l'Ukraine un an plus tôt. Malgré un certain « tropisme russe », le gouvernement de l'île se range ainsi sur la position des autres membres de l'Union. Si les sanctions mettent ainsi fin aux derniers accords de coopération de défense russe avec un pays membre de l'Union européenne, elles voient également l'économie chypriote touchée par la perte des touristes en provenance de ce pays. Avec un million de voyageurs, ces derniers constituaient la principale nationalité d'arrivée du tourisme sur Chypre[13].

N'étant pas concerné par les accusations, Níkos Christodoulídis parvient à garder sa réputation intacte malgré sa précédente participation au gouvernement en tant que ministre des Affaires étrangères, avant que sa candidature présidentielle dissidente ne provoque son éviction du gouvernement et de DISY en amont de la présidentielle. Il promet ainsi une « tolérance zéro » dans le domaine de la corruption[12],[14].

L'élection présidentielle est par ailleurs marquée par le succès des candidats favorables à la « solution à deux États » et non à la réunification de Chypre sous une forme fédérale[13].

Notes et références

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  1. Ancien membre du Rassemblement démocrate, sa candidature indépendante est soutenue par le Parti démocrate, le Mouvement pour la démocratie sociale, le Mouvement solidarité et le Front démocratique
  2. Candidature indépendante soutenue par le Parti progressiste des travailleurs et Changement de génération

Références

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  1. « Aujourd'hui l'économie - Chypre: Níkos Anastasiádis récolte les fruits de son bilan économique », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  2. « Partie grecque de Chypre : les conservateurs remportent les élections législatives », sur RTBF Info, (consulté le )
  3. « Élection à Chypre-Nord: victoire surprise du candidat d'Ankara », sur LEFIGARO, lefigaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  4. « Chypre-Nord élit son dirigeant sur fond de controverse concernant une cité fantôme », sur LExpress.fr, lexpress, (consulté le ).
  5. La-Croix.com, « À Chypre-Nord, une élection bouleversée par le jeu politique turc », sur La Croix, lacroix.journal, (consulté le ).
  6. « Chypre : une élection présidentielle sur fond d’inflation et de corruption », sur Le Point,
  7. a et b Jean-Pierre Maury, « Chypre, Constitution de 1960, Digithèque MJP », sur mjp.univ-perp.fr (consulté le ).
  8. a b c d e f g et h « Nicos Christodoulides est le favori du premier tour de la présidentielle chypriote, Averof Neophytou et Andreas Mavroyiannis sont au coude-à-coude pour la deuxième place », sur www.robert-schuman.eu (consulté le ).
  9. DITS, « Υπουργείο Εσωτερικών », sur www.moi.gov.cy (consulté le ).
  10. (en) Vavel Netmedia Ltd, « Presidential Elections 2023: Official Results », sur live.elections.moi.gov.cy (consulté le ).
  11. https://www.facebook.com/FRANCE24, « À Chypre, l'ancien ministre Nikos Christodoulides remporte la présidentielle », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
  12. a et b Le Point, magazine, « Chypre : une élection présidentielle sur fond d’inflation et de corruption », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  13. a et b Valentin Ledroit, « Níkos Christodoulídes remporte l'élection présidentielle à Chypre », sur Touteleurope.eu, (consulté le ).
  14. « A Chypre, Nikos Christodoulides vainqueur de l’élection présidentielle », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).