Aller au contenu

Édouard Masson (peintre)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Édouard Masson
Édouard Masson (photographie publiée dans le no 48 de la deuxième année du journal Le Cri de Liège du ).
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 68 ans)
LiègeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Édouard Joseph MassonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Formation
Maîtres
Élève
Lieux de travail
Mouvement

Édouard Masson, né le à Ivoz-Ramet et mort le à Liège, est un peintre, graveur et dessinateur belge.

Édouard Joseph Masson naît le à Ivoz-Ramet[1]. Il est le fils de Dieudonné Joseph Masson (1849-1924), maître verrier aux Cristalleries du Val-Saint-Lambert, et Lambertine Désirée Gietaert[1]. Le couple, marié en 1880, a deux autres fils, Joseph en 1884 et Achille en 1890[1]. Le décès de ce dernier en provoque le déménagement de la famille à Seraing[1].

Édouard Masson fait ses études à l'Académie royale des beaux-arts de Liège[2], qu'il termine en 1901[3],[4]. Il y est l'élève d'Adrien de Witte et d'Évariste Carpentier[3],[5],[6]. Une fois ses études achevées, il continue de fréquenter la classe d'Adrien de Witte pendant 2 ans[7]. Il est membre de la commission du jury de l'Académie royale des beaux-arts de Liège[5] à partir de 1913[4].

Souvenir illustré de la Joyeuse Entrée à Liège, (illustration de la couverture de l'album commémoratif, édité par l'imprimerie du journal La Meuse).

Il illustre la couverture de l'album que réalise le journal La Meuse pour célébrer la Joyeuse Entrée à Liège le d'Albert Ier et Élisabeth[8]. Quand éclate la Première Guerre mondiale en 1914, il se porte volontaire de guerre[9] au Premier Régiment d'Artillerie[10]. Il en rapporte de nombreux dessins[9],[10].

À partir de 1920, il vit entre Liège et Paris[6],[9],[11],[12], où il est le peintre-portraitiste de la famille de Bauffremont[9]. En 1925 il est nommé membre de la Société Nationale des artistes français[4],[9],[11]. Il épouse à Paris le Renée Florence Louise Dehousse, elle-même d'origine liégeoise[13].

Il s'installe de façon définitive à Liège en 1940[4],[9],[11]. Il exerce en tant que professeur puis directeur à l'Académie des beaux-arts de Seraing[4],[9],[11]. Le village d'Ivoz-Ramet lui rend hommage le , plaçant une plaque commémorative sur la maison natale de l'artiste et organisant une exposition de ses œuvres à l'école communale[14].

L'artiste décède à Liège le [15].

Style et techniques artistiques

[modifier | modifier le code]

Édouard Masson utilise différentes techniques: peinture à l'huile, pastel, dessin et gravure. Il réalise des portraits, figures, nus, scènes d'intérieur, natures mortes et paysages (principalement industriels)[2],[3],[6],[16],[17].

Paul Piron remarque qu'il « débute par des œuvres inspirées par les sites industriels de sa région natale »[4], ce que confirme la présentation de l'artiste dans le journal Le Cri de Liège du 29 novembre 1913 :

« Masson aimait d'errer sur les rives fumeuses de notre fleuve : il peint avec fougue les contours multiples et imposants des cheminées et des pans d'usine, l'eau qui déploie le ruban moiré de ses flots glauques, et le ciel tragique de nos sites industriels. Chez lui, il est vrai, le paysage ne tient pas la première place : c'est un moyen plutôt qu'un but, un cadre plutôt qu'un sujet ; il sert simplement à situer la scène narrée, à placer dans leur atmosphère les personnages évoqués. Si, cependant, le paysage se suffit à lui-même, l'artiste s'en tiendra là [...][18] »

Les artisans des cristalleries du Val-Saint-Lambert, 1905 (huile sur toile), Liège, La Boverie.

Jacques Goijen, reprenant des commentaires de L. et S. Willem, abonde dans le même sens :

« Édouard Masson sera séduit très tôt par la magie enchanteresse du feu qui, sous les doigts diligents et habiles du père, fait naître ces délicates merveilles aux galbes graciles, emprisonnant de leurs facettes tout le chatoiement du creuset où l'artiste a cueilli le cristal. Magie du feu, dans ces ciels embrasés de Meuse industrielle par la périodicité des conversions aux aciéries Thomas, le défournement cyclopéen des fours à coke et les coulées étincelantes des hauts-fourneaux[11]. »

À partir de 1920, il séjourne et expose habituellement à Paris[4], où il « a surtout eu du succès avec des intérieurs aristocratiques »[4]. Jules Bosmant le corrobore en 1930 :

« Un autre Liégeois, Édouard Masson, partage son temps entre Paris et sa ville natale. Il a aussi rencontré là-bas quelques succès dans un monde, qui pour ne pas dispenser avec autorité la réputation artistique, représente avec grâce, la vieille tradition française. On y apprécie surtout les qualités de l'intimiste qui, avec méticulosité, s'attache aux intérieurs distingués et aux nobles salons des hôtels aristocratiques[19]. »

Catalogue et musées

[modifier | modifier le code]

Des œuvres d'Édouard Masson sont présentes dans les collections du Musée d'Art wallon (La Boverie)[16],[20],[21],[22], du Musée de la Vie wallonne[20],[23], de la Province de Liège[24], des cristalleries du Val-Saint-Lambert[20], de l'administration communale de Seraing[20] et l'Hôtel de ville de Seraing[20]. Il a décoré les plafonds de la salle de réception de l'Hôtel de ville de Seraing[4],[9],[11],[20].

Expositions

[modifier | modifier le code]

Il expose au Cercle royal des Beaux-Arts de Liège de 1905 à 1950[9],[11], ainsi que dans diverses galeries liégeoises dont La Meuse[5].

  • 1907 : Édouard Masson, février, Société de l'Émulation, Liège[25].
  • 1924 : Édouard Masson, du 10 au 21 février, Galerie d'art du journal La Meuse, Liège[26].
  • 1936 : Salon quadriennal de Belgique, du 16 mai au 15 juin, Palais des Beaux-Arts, Liège[27].
  • 1949 : Édouard Masson, août, école communale, Ivoz-Ramet[14].
  • 1964 : 125e anniversaire de l'Académie royale des Beaux‑Arts, du 11 avril au 10 mai, Musée des Beaux-Arts, Liège[28].
    Heure calme, 1910 (huile sur toile ; 110 × 130 cm), Liège, La Boverie.
  • 1992 : Le Cercle royal des Beaux-Arts de Liège 1892-1992, du 18 septembre au 20 avril 1993, Cercle royal des Beaux-Arts, Liège (Heure calme est la toile exposée d'Édouard Masson)[29].

Prix, distinctions et hommages

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d Delagoen 2022, p. 5.
  2. a et b Molitor - Wilmotte 1995, p. 722.
  3. a b c d et e Somville, Depouhon et Depouhon 1992, p. 75.
  4. a b c d e f g h et i Piron 2003-2006, p. 143.
  5. a b c d et e Goijen 2014, p. 446.
  6. a b et c « Édouard Masson (Les collections du Musée de la Vie wallonne) », sur collections.viewallonne.be (consulté le ).
  7. a et b Delagoen 2022, p. 4.
  8. Delagoen 2022, p. 10.
  9. a b c d e f g h et i Somville, Depouhon et Depouhon 1992, p. 76.
  10. a et b Delagoen 2022, p. 11.
  11. a b c d e f et g Goijen 2014, p. 445.
  12. Bosmant 1930, p. 260.
  13. Delagoen 2022, p. 17.
  14. a b et c Delagoen 2022, p. 23-24.
  15. Delagoen 2022, p. 25.
  16. a et b Bosmant 1930, p. 261.
  17. Stiennon 1979, p. 274.
  18. Hansly, Flament et Lance 1913, p. 1.
  19. Bosmant 1930, p. 260-261.
  20. a b c d e et f « MASSON, Edouard sur BALaT KIK-IRPA », sur balat.kikirpa.be (consulté le ).
  21. Ville de Liège, Musée des beaux-arts : catalogue, Liège, Imprimerie Bénard, , 137 p. (OCLC 27249817, lire en ligne), p. 54 (Masson, Édouard)
  22. Ville de Liège, Musée des beaux-arts : Supplément au catalogue, Liège, Imprimerie Bénard, , 12 p. (OCLC 27249817, lire en ligne), p. 6 et 10 (Masson, Édouard)
  23. « Search results : Édouard Masson (Les collections du Musée de la Vie wallonne) », sur collections.viewallonne.be (consulté le ).
  24. Province de Liège, « Collections Province de Liège : liste des artistes », sur provincedeliege.be.
  25. a et b Delagoen 2022, p. 6.
  26. Delagoen 2022, p. 15-16.
  27. Art-info.be, « Biographie développée d'Edmond Delsa », sur art-info.be, p. 8.
  28. Marc Renwart (Art-info.be), « Biographie développée d'Adrien de Witte », sur art-info.be, p. 17-18.
  29. Somville, Depouhon et Depouhon 1992, p. 43.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :