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Édifice à colonnes de Carthage

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Édifice à colonnes de Carthage
État actuel des vestiges de l'édifice à colonnes.
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Carte

L'édifice à colonnes est un édifice en ruines situé au cœur du site archéologique de Carthage, en Tunisie, et daté de l'époque romaine. Sa datation précise et son usage sont encore inconnus à ce jour, même si la proximité d'un complexe ayant livré la mosaïque des chevaux a pu aider les chercheurs à faire des hypothèses.

Localisation et description

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Localisation de l'édifice à colonnes au no 8

Situé sur la colline de Junon, sur la route de La Malga à Carthage[B 1], cet édifice hypostyle avait une fonction à ce jour inconnue.

Les archéologues ont dégagé des colonnes corinthiennes jumelées alors que le sol est pavé de mosaïques[A 1]. À proximité immédiate se situait une salle voûtée. La maison des chevaux, qui a livré quelques belles mosaïques et surtout la mosaïque des chevaux, a été découverte en contrebas en 1960.

Redécouverte

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Une équipe du Service des antiquités de Louis Poinssot dégage la construction en 1921-1922. Poinssot fait classer les ruines comme monument historique en . L'anastylose en est achevée en 1926 et l'édifice fait très tôt l'objet de visites de la part de touristes[C 1].

Interprétation

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Photographie ancienne de l'édifice
Vue de l'édifice avec la mosquée Mâlik ibn Anas au second plan

Les chercheurs envisagent deux hypothèses pour son utilisation comme édifice civil : soit en tant que basilique civile, soit en tant que palestre de thermes dits de Gargilius dont il serait le dernier vestige[B 2] selon Alexandre Lézine. Il propose de dater les vestiges de la première moitié du IIe siècle, réaménagés au IVe siècle[D 1]. L'argument de cette interprétation était lié à une tradition orale selon laquelle un four aurait été découvert à proximité, les doubles colonnades étant liées à des travaux de réfection[D 2].

Des travaux de voirie en 1990 ont écarté l'hypothèse de par l'absence de vestiges de canalisations entre la salle voûtée et l'édifice à colonnes[C 2].

Gilbert Charles-Picard pense quant à lui qu'il s'agit incontestablement d'une basilique[D 2]. Il considère la ruine comme appartenant au complexe aristocratique de la maison des chevaux où a été découverte la mosaïque du même nom qui est désormais exposée dans le parc des villas romaines. Une pièce située à proximité de la salle comportait une mosaïque d'acclamation pour la faction des Bleus[D 2], FELIX POPULUS VENETI[1],[C 1].

L'inscription se situait dans une mosaïque intégrant des tiges de millet sortant de cratères disposés sur chaque angle, une couronne de millet étant au-dessus de l'acclamation.

Le même végétal est présent dans d'autres pièces de la maison des chevaux en contrebas[C 3]. Azedine Beschaouch considère ce végétal comme symbole de la sodalité chargée du lieu mais l'inscription tend à évoquer le public de cette faction et non la faction elle-même[C 4].

Picard propose de dater l'édifice du début du règne de Constantin ou de la Tétrarchie[D 3]. Selon Beschaouch et Claude Nicolet, la maison des chevaux est antérieure et a été intégrée à l'édifice à colonnes au moment de sa construction au IVe siècle[C 5].

L'interprétation de Picard a suscité des réactions en liaison avec le dénivelé entre les parties du bâtiment[C 6]. Sur une terrasse supérieure se seraient trouvées la salle à colonnes jumelées et une salle voûtée et, plus bas, une série de pièces dont une œcus pavé de la mosaïque des chevaux[C 2].

Certains ont déterminé une activité religieuse pour l'époque byzantine, dont Colette Picard qui en fait un oratoire durant cette période[A 1], et certains historiens s'accordent à en faire l'un des lieux essentiels lors de la condamnation du donatisme par saint Augustin en 411[A 2].

Notes et références

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  1. Inscriptions latines d'Afrique, no 385.
  • Carthage
  1. a et b Picard 1951, p. 37.
  2. Picard 1951, p. 47.
  • Carthage le site archéologique
  • Nouvelles observations sur la « Mosaïque des chevaux » et son édifice à Carthage
  • Un palais du IVe siècle à Carthage
  1. Charles-Picard 1964, p. 17.
  2. a b et c Charles-Picard 1964, p. 116.
  3. Charles-Picard 1964, p. 118.

Bibliographie

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Articles connexes

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