Auguste Detœuf
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
Auguste Albert Prudent Detœuf |
Nationalité | |
Formation | |
Activité |
Auguste Detœuf, né le à Lens et mort le à Neuilly-sur-Seine[1], est un industriel et essayiste français.
Fondateur d’Alstom en 1928[2], Auguste Detœuf en est l’administrateur délégué, puis le vice-président, jusqu’en 1940[3]. Il est l'auteur du livre Propos d'O.L. Barenton, confiseur, ancien élève de l'École polytechnique.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et études
[modifier | modifier le code]Auguste Detœuf étudie à l'École polytechnique (promotion 1902), puis devient ingénieur général des ponts et chaussées.
Parcours professionnel
[modifier | modifier le code]Il débute en 1908 aux travaux hydrauliques de la marine à Cherbourg. Il est ensuite nommé au Havre en 1912. Il s'intéresse aux problèmes d'exploitation des ports et met en œuvre ses idées pendant la Première Guerre mondiale. Il est affecté à la commission technique des voies navigables.
De directeur du port autonome de Strasbourg, il devient directeur général de Thomson-Houston. Il est, de 1928 à 1940, le premier président d’Alsthom.
Auguste Detoeuf enseigne à l'École libre des sciences politiques dans le cadre d'un cours co-habilité par l’École polytechnique et l'École centrale Paris[4].
Impliqué dans les bouleversements de son temps, Detœuf prononce en 1936 un fameux discours devant le groupe X-Crise intitulé « La fin du libéralisme »[5]. Il participe en 1938 au colloque Walter Lippmann où, sur certains thèmes, il s'oppose à Ludwig von Mises. Il est également l'un des fondateurs de la revue Nouveaux Cahiers qui milite pour le rapprochement du patronat avec les syndicats ouvriers.
Sous l'Occupation, Detœuf est président d'un des « comités d'organisation » créés par le régime de Vichy, celui des industries de la construction électrique[6]. Il est aussi membre du Conseil d'études économiques, qui se réunit deux fois par mois auprès du ministre de l'Économie à Vichy[7]. Il enseigne à l'École libre des sciences politiques, donnant notamment un cours intitulé « L'histoire du corporatisme et du compagnonnage »[8].
Il tient à la Libération la chronique économique du Figaro[9].
Detœuf reste sans doute plus connu pour son recueil de petits essais, maximes et aphorismes, Propos d'O.L. Barenton, confiseur, ancien élève de l'École polytechnique. De manière humoristique, il traite de nombreux thèmes comme la nature humaine, l'économie, le fonctionnement de l'entreprise, les colorations propres des principales écoles d'ingénieurs… Cet ouvrage est régulièrement réédité.
Publications
[modifier | modifier le code]- « La réorganisation industrielle », dans Les Cahiers du redressement français, no 7, Paris, Éditions de la SAPE, 1927
- Propos d'O.L. Barenton, confiseur, ancien élève de l'École polytechnique, Paris, Éditions du Tambourinaire, 1937 (édition limitée) ; 1948 ; puis nombreuses rééditions dont : Propos de O.L. Barenton, extraits dialogués du livre d'Auguste Detœuf enregistrés par Fernand Ledoux et Maurice Teynac, improvisation à l'orgue Maurice Dupré, Paris, Éditions du Tambourinaire, 1960 (disque vinyle 33 tours, édition limitée à 2 500 exemplaires).
- Construction du syndicalisme, Paris, Éditions Gallimard, 1938
- Passé, présent, avenir de l'organisation professionnelle, Paris, Éditions du Chêne, 1946
- Pages retrouvées, Paris, Éditions du Tambourinaire, 1955
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Archives du Pas-de-Calais, commune de Lens, acte de naissance no 267, année 1883 (avec mention marginale de décès).
- Qui s'écrit alors avec un h, contraction d'ALSacienne et de THOMson(-Houston).
- Mentionné dans l'ouvrage de Pierre Bilger Quatre millions d'euros, Bourin éditeur, 2004.
- Pierre Rain, L'École Libre Des Sciences Politiques, Fondation nationale des sciences politiques, (ISBN 978-2-7246-0033-9, lire en ligne)
- « Auguste Detoeuf, le 1er mai 1936 : “Le libéralisme est mort !” », sur latribune.fr, La Tribune, (consulté le ).
- Claire Andrieu, La Banque française sous l'Occupation, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1990.
- J. Le Roy Ladurie, Mémoires 1902-1945, Plon/Fayard 1997, p. 263.
- Gérard Vincent et Anne-Marie Dethomas, Sciences po: Histoire d'une réussite, Plon (réédition numérique FeniXX), (ISBN 978-2-259-26077-0, lire en ligne)
- Olivier Dard, Bertrand de Jouvenel, Perrin, p. 275.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Marc Mousli, « Auguste Detœuf, un patron atypique », dans Les Grandes Figures du management, coll. « Alternatives économiques », Paris, Éditions Les Petits matins, 2010
Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Citations d'Auguste Detoeuf, sur le site Au fil de mes lectures
- Notice biographique, sur le site de l'École nationale des ponts et chaussées
- Industriel français du XXe siècle
- Économiste français du XXe siècle
- Essayiste français du XXe siècle
- Personnalité de la Troisième République
- Élève de l'École polytechnique
- Membre de X-Crise
- Naissance en août 1883
- Naissance à Lens (Pas-de-Calais)
- Décès en avril 1947
- Décès à Neuilly-sur-Seine
- Décès à 63 ans
- Décès dans le département de la Seine
- Enseignant à l'Institut d'études politiques de Paris