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Zones non interconnectées au réseau métropolitain continental

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Les zones insulaires non interconnectées au réseau électrique métropolitain français (ZNI)[1], parfois appelées « système électriques insulaires » (SEI)[2] ou « petits systèmes isolés », est une notion de droit français.

Les ZNI désignent les îles françaises dont l’éloignement géographique empêche ou limite une connexion au réseau électrique continental. Ces territoires présentent des particularités qui ont appelé une législation spécifique.

Liste des ZNI

Sont considérés comme[citation nécessaire] « ZNI » :

La gestion du système électrique dans les ZNI est assurée :

Équilibre offre/demande en électricité et couts de production

L’isolement des ZNI (qui empêche les connexions à un réseau électrique continental) et leurs spécificités géographiques (qui limitent la taille des outils de production) conduisent à :

  • des couts de production bien plus élevés qu’en métropole. Ainsi, le cout de revient de l’énergie dans les ZNI est deux fois plus important qu’en France métropolitaine continentale[8].
  • une sensibilité des réseaux aux variations rapides de consommation ou de production électriques : l’équilibre offre-demande en électricité est une préoccupation constante dans les ZNI.

L’électricité se stockant difficilement, les ZNI doivent assurer un équilibre permanent entre leur production d’énergie et leur consommation : elles ne peuvent pas, comme sur les continents, être connectées à d’autres pays ou territoires et échanger de l’électricité (à une exception près, la Corse, connectée à la Sardaigne et l'Italie continentale). Toute l’électricité produite est consommée sur place et toute celle qui est consommée a été produite sur place.

Comme en métropole continentale, la consommation électrique affiche chaque année une tendance à la hausse, en raison notamment du développement des usages électriques (climatisation, ventilation, informatique…) et d’une augmentation démographique.

Les habitants des ZNI consomment en moyenne près de deux fois moins que leurs concitoyens dans l’Hexagone : la consommation annuelle moyenne en 2009 d’un métropolitain continental est de 2 330 kWh, contre 1 259 kWh pour un Réunionnais par exemple[9]. Ceci s'explique en partie par l'absence de chauffage électrique (la consommation de chauffage résidentiel représentant 27% [10], la consommation d'un métropolitain est de 1770kWh par an), et par des équipements et des revenus moindres. La consommation totale par habitant (en incluant la consommation des entreprises) est d'environ 4000kWh par an, soit moitié moins que sur la métropole[réf. nécessaire], ce qui s'explique par un moindre développement économique (peu d'industrie).

La problématique de l’équilibre offre/demande en électricité dans les ZNI est accentuée par le développement des énergies dites « intermittentes » comme l’éolien ou le solaire. Ces sources d’énergie dépendent des conditions climatologiques et ne peuvent être garanties : leur injection sur le réseau électrique est source de fragilité. En cas de déséquilibre trop important entre l’offre et la demande en électricité, le gestionnaire du réseau peut être conduit à effectuer des délestages pour limiter les risques de blackout (coupure d’électricité généralisée).

Système compensatoire du surcoût de l’électricité

Pour compenser les surcoûts de l’électricité dans les ZNI et éviter les inégalités au sein de la population française, l’État et l’Union européenne ont mis en place un certain nombre de mesures. Les pouvoirs publics ont notamment instauré la « contribution au service public de l’électricité » (CSPE). Cette taxe, payée par tous les Français, contribue au financement du surcoût de production de l’électricité consommée en Corse, dans les départements d’outre-mer, à Mayotte, à Saint-Pierre et Miquelon et dans les îles du Ponant et Chausey[11].

La CSPE représente près de 10 milliards d'euros par an, soit près de 150€ par habitant dont 22% est utilisé pour financer les ZNI[12], ce qui représente environ 800€ par habitant des ZNI (couvrant environ 2,5 millions de personnes), et environ 200€ par MWh (la consommation totale de ces zones étant de 9800 GWh par an[13]).

Une dérogation européenne vise également à garantir la production d’énergie et l’accès pour tous à l’électricité en empêchant l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie dans les ZNI[14].

ZNI et énergies renouvelables

Les ZNI, en raison de leurs atouts naturels, présentent un potentiel fort en termes d’énergies renouvelables.

En la matière, les objectifs de la France sont :

  • vis-à-vis de l’Union européenne, de 23 % du mix énergétique issu d’énergies renouvelables en 2020 ;
  • par rapport au Grenelle Environnement, de 50 % du mix énergétique issu d’énergies renouvelables dans les DOM en 2020.

Dans les ZNI gérées par EDF :

En moyenne, 25 % de l’énergie produite en Corse et dans les DOM est d’origine renouvelable.

EDF s’appuie sur le développement des énergies renouvelables dites « stables » (comme l’hydraulique en Guyane, en Corse, à la Réunion) ainsi que celles dites « intermittentes » (éolien et solaire).

Projets en cours

L’énergie nucléaire étant absente des ZNI, la plus grande partie de l’énergie produite est assurée par des centrales thermiques. Afin de limiter l’impact environnemental des siennes, EDF conduit plusieurs projets de modernisation.

Sur 7 centrales diesel, 6 sont en cours de rénovation ou de remplacement : moteurs de nouvelle génération qui consomment moins, chaudières de récupération de la chaleur des conduits d’échappement, dessalement de l’eau de mer...

Les nouvelles centrales en cours de construction :

  • de Port Est à la Réunion ;
  • de Bellefontaine à la Martinique ;
  • de Pointe Jarry en Guadeloupe[15];
  • de Lucciana en Corse[16] ;
  • de Saint-Pierre à Saint-Pierre et Miquelon[17] ;
  • de Saint-Barthélemy.

D’autres projets concernent les énergies renouvelables, avec notamment pour objectif de dépasser le seuil de 30 % d’énergies intermittentes injectées sur le réseau :

  • le projet Pégase à la Réunion, pour mieux intégrer les énergies renouvelables intermittentes sur le réseau grâce à un meilleur stockage (batterie de 1 MW) et des outils de prévision météo plus efficaces [18];
  • le projet de Station de transfert d’énergie par pompage d’eau de mer (STEP marine) aux Antilles et à la Réunion [19];

Un autre moyen encore doit permettre aux ZNI de relever les défis de la progression de la consommation électrique : le développement des smart grids (ou réseaux électriques intelligents) :

  • le projet Millener, mené par un consortium autour d’EDF en Corse, à la Réunion et en Guadeloupe[20], pour améliorer l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique ;
  • le déploiement en Martinique de compteurs pilotés à distance sur les centrales de production [21] ;
  • le projet de micro-réseaux pour l’alimentation des villages isolés dans les communes de l’intérieur en Guyane[réf. souhaitée]

Les Régions, l’Ademe et EDF mènent régulièrement des actions pour sensibiliser les populations et collectivités locales aux problématiques d’efficacité énergétique. Par exemple [22] :

  • Le développement d’un portefeuille d’offres pour économiser l’énergie, adaptées aux particuliers, professionnels, entreprises et collectivités, dans chacun des territoires ;
  • Un partenariat avec la ville de Cayenne (Guyane), notamment pour la mise en lumière du site naturel de la pointe Buzaré ;
  • Un partenariat avec la ville de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) pour la rénovation de son éclairage public ;
  • Un partenariat avec l’école maternelle du Robert (Martinique), pour la construction d’un bâtiment haute qualité environnementale ;
  • L’isolation thermique des bâtiments de la Région à la Réunion ;
  • Des partenariats avec les grands clients (Centre spatial guyanais, Chambre de commerce et d’industrie de Guyane, Destreland en Guadeloupe, etc).

En , un nouveau dispositif électrique microgrid 100% solaire est inauguré dans le cirque de Mafate par la start-up Powidian et EDF-SEI (direction des Systèmes Energétiques Insulaires)[23]. Ce dispositif, composé de panneaux solaires couplés à des batteries lithium et un catalyseur qui transforme cette énergie en hydrogène, permet de conserver l’énergie produite pendant plusieurs jours[24].

En , le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot, annonce les noms des 109 projets sélectionnés pour un total de 75 MW dans le cadre de deux appels d’offres consacrés à la Corse et aux départements et régions d’outre-mer (la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, La Réunion et Mayotte). Ces appels d’offres ont pour but de mettre en avant les bénéfices du stockage de l’électricité renouvelable et de l’autoconsommation dans ces territoires. Parmi les groupes sélectionnés en matière de stockage, on retrouve, par exemple, Quadran, Albioma, Urbasolar ou NW Energy. Du côté de l’autoconsommation, on peut citer Corsica Solaire, EDF Production électrique insulaire ou Tordcar[24]

Références

  1. « Approvisionnement électrique : l'Europe sous tension (rapport) : La situation spécifique des zones non interconnectées », sur le site du sénat français (consulté le ).
  2. « Thierry Pons, Directeur des Systèmes Energétiques Insulaires d’EDF », sur Smartgrids-cre.fr, site de la Commission de régulation de l’énergie (consulté le ).
  3. EDF dans les territoires insulaires
  4. Site officiel d'EMD à Mayotte
  5. Site officiel d'Enercal.
  6. Site officiel d'Électricité et eau de Calédonie.
  7. Site officiel d'Électricité de Tahiti
  8. « Îles et électricité : les spécificités des systèmes insulaires »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur L'EnerGEEK, .
  9. « Île de la Réunion : vers l'indépendance énergétique ? », sur Actu-environnement, (consulté le )
  10. « Consommation – Sensibilité à la température et aux usages : RTE Bilan électrique 2019 », sur bilan-electrique-2019.rte-france.com (consulté le )
  11. « CSPE, TICGN, CTA, TVA... Toutes les taxes sur ma facture », sur Énergie-info (consulté le )
  12. « Projet de loi de finances pour 2018 : Écologie, développement et mobilité durables », sur www.senat.fr (consulté le )
  13. « bilan sei »
  14. « Organisation du marché de l’électricité en Corse : Dérogation de la Communauté Européenne en faveur des systèmes électriques non-interconnectés », sur Corse-energia (consulté le )
  15. « Pascal Mithois, directeur d'EDF Guadeloupe : « Pour EDF, c'est une période historique » », sur France-Antilles, (consulté le )
  16. « La centrale EDF de Lucciana en Haute Corse : Un chantier de 370 millions d'Euros sur douze hectares », sur France 3 Corse, (consulté le )
  17. « DCNS va réaliser une centrale EDF à Saint-Pierre et Miquelon », sur Mer et Marine, (consulté le )
  18. « Le projet Pegase « Prévision des énergies renouvelables et garantie active par le stockage d’énergie » », sur le site de la Commission de régulation de l’énergie (consulté le )
  19. « Les différentes technologies stationnaires de stockage de l’électricité », sur le site de la Commission de régulation de l’énergie (consulté le )
  20. « Partenaires industriels et institutionnels »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Millener Corse
  21. « Les zones insulaires », sur le site de la Commission de régulation de l’énergie (consulté le )
  22. « Toutes les actualités », sur EDF Corse
  23. « Mafate - Micro réseau d'énergie solaire transformée en hydrogène (actualisé) : La Nouvelle : la lumière au bout du Microgrid », Imaz Press Réunion : l'actualité de la Réunion en photos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. a et b « Stockage et autoconsommation en première ligne dans les DROM », sur Ekonomico (consulté le )