Yva

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Yva
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Else Ernestine NeuländerVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Période d'activité
Plaque commémorative
Yva dans l'atelier d'Hugo Lederer (1930).
Portrait publicitaire de Karin Stilke, vers 1936
Scène de rue avec le boulevard portant son nom près du Jardin zoologique.

Yva, de son véritable nom Else Ernestine Neuländer-Simon (née Else Ernestine Neuländer le à Berlin ; † 1942 dans le camp d'extermination de Maïdanek[1]) est une photographe de mode et portraitiste allemande.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fille de commerçants, elle était la benjamine d'une fratrie de neuf enfants.

Elle crée son studio de photographie au n°17 de la rue Friedrich-Wilhelm, à Berlin, à l'âge de 25 ans. À l'automne 1930, elle déménage au n°17 de la Bleibtreustraße, puis au printemps 1934 au n°45 de la Schlüterstraße, jusqu'à son interdiction d'exercer, en 1938.

Yva était une portraitiste et photographe de mode très demandée dans l'entre-deux-guerres. Ses photos ont été publiées dans les magazines et les journaux allemands les plus renommés de son temps : Die Dame, Uhu (de), Berliner Illustrirte Zeitung, Münchner Illustrierte Presse et Das Deutsche Lichtbild. Elle a photographié de nombreuses personnalités dans leur quotidien. À l'apogée de sa carrière, elle a employé jusqu'à douze salariés.

En 1926, Yva collabore quelque temps avec Heinz Hajek-Halke et en 1929 obtient un contrat avec les éditions Ullstein-Verlag.

Après la prise de pouvoir des Nazis en 1933, on lui signifia à cause de ses origines juives l’interdiction d'employer des salariés aryens. Elle parvint à poursuivre son œuvre comme employée de l'Agence Schostal.

En 1934 elle épousa Alfred Simon, qui reprit d'abord la direction de son studio, mais en 1936 elle finit par confier la direction de son entreprise à son amie « aryenne », l'historienne de l'art Charlotte Weidler.

C'est cette année-là qu'Helmut Neustädter, qui deviendra célèbre sous le pseudonyme d'Helmut Newton, commence son apprentissage chez elle.

En 1938, contrainte par les lois d’aryanisation, Yva doit renoncer à toute participation dans son studio photographique. Elle obtient un poste d'assistante-radiologiste à l'Hôpital juif de Berlin.

En 1942, Yva et son mari, qui se préparaient depuis plusieurs semaines à quitter le Reich allemand, sont arrêtés et déportés le dans le convoi de la mort n°15 desservant Lublin, avec pour destination vraisemblable le camp d'extermination de Sobibor. L'artiste fut sans doute exécutée dès son arrivée à Sobibor, le [2]. Les sources judiciaires donnent le comme date de sa mort.

Outre la photographie de mode, Yva était réputée pour ses portraits de nus.

Une rue piétonne du centre de Berlin, la Yva-Bogen (PLZ 10623) porte désormais son nom.

Expositions (sélection)[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marion Beckers et Elisabeth Moortgat, Yva. Photographien 1925–1938 : catalogue de l'exposition Das Verborgene Museum 2001, Berlin, Ernst Wasmuth Verlag, , 239 p. (ISBN 3-8030-3094-3)
  • Yva. Else Neulaender. Modephotographie der Dreißiger Jahre, Berlin, Edition Fischer, , 47 p. (ISBN 978-3-937434-27-8)
  • Ursula Ahrens (dir.) et Beate Soitzmüller, Aufbrüche. Frauengeschichte(n) aus Tiergarten 1850–1950., Berlin, Weidler, (ISBN 3-89693-138-5), « Yva »
  • Naomi Rosenblum, « Yva (Else Neulander Simon) », dans : A History of Women Photographers, Abeville Press, 2010, p. 384.
  • Hans-Michael Koetzle, « Yva », dans : Photographes A-Z, Taschen, 2015, p. 634-635.

Voir également[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. cf. plaque commémorative ci-dessous.
  2. Certaines sources donnent comme lieu d'exécution le camp de Majdanek. Sur le convoi de la mort n°15, cf. Alfred Gottwald et Diana Schulle, Die ‚Judendeportationen‘ aus dem Deutschen Reich 1941-1945, Wiesbaden, Marix, (ISBN 3-86539-059-5), p. 215 et suiv. ainsi qu'Akim Jah, Die Deportation der Juden aus Berlin : die nationalsozialistische Vernichtungspolitik und das Sammellager Große Hamburger Straße, Berlin, bebra-wiss.-Verlag, , p. 628–630.

Liens externes[modifier | modifier le code]