Wikipédia:Lumière sur/Satires (Horace)

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« Tantale altéré veut saisir l'eau qui, à flots, fuit ses lèvres. Tu ris ? change le nom, cette fable est ton histoire » ; inscription latine sur la fontaine de la place du Mas, à Volvic (Puy-de-Dôme).
« Tantale altéré veut saisir l'eau qui, à flots, fuit ses lèvres. Tu ris ? change le nom, cette fable est ton histoire » ; inscription latine sur la fontaine de la place du Mas, à Volvic (Puy-de-Dôme).

Les Satires (en latin : Sermones ou Saturae) sont un recueil de satires en hexamètres dactyliques du poète latin Horace, formé d'un premier livre de dix poèmes publié vers 35 av. J.-C. et d'un second livre de huit pièces paru vers 29 av. J.-C. Dédicacées au patron d'Horace, Mécène, elles développent sous différentes formes allant de l'anecdote à la parodie de scène mythologique les sujets les plus divers : critique des vices, récit de voyage, portraits de fâcheux, discussion littéraire.

S'inspirant avant tout de Lucilius (IIe siècle av. J.-C.), Horace renouvelle pourtant le genre dont il limite la crudité et exclut la satire politique, trop délicate dans la période troublée de la fin des guerres civiles. Il prône une morale de la modération et du contentement de soi, proche de l'épicurisme, en dénonçant les vices présents dans la société romaine de son temps : l'avarice et l'envie, la gloutonnerie et le raffinement extrême et ridicule de la gastronomie, le désir sexuel incontrôlé.

Le recueil met aussi en scène le poète lui-même. En plus des nombreux éléments autobiographiques qu'il fournit, un autoportrait mitigé apparaît : malmené par son propre esclave et dupé par une prostituée, irascible et maladroit, il présente cependant de nombreuses qualités morales héritées de son père et reconnues par Mécène. Cette description s'élargit dans l'opposition entre le mauvais et le bon poète, ce dernier travaillant beaucoup et écrivant peu. Horace se montre aussi intégrant peu à peu le cercle littéraire centré autour de Mécène et fréquenté par Virgile.

Les Satires sont imitées en latin dès l'Antiquité par Perse et Juvénal, puis au Moyen Âge. À l'époque moderne, les adaptations et imitations se poursuivent dans les langues nationales, avec entre autres l'Arioste en italien, Alexander Pope en anglais, Mathurin Régnier et Boileau en français.