Vincent Wimart
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Activités |
Vincent Wimart, né le à Frévent, est un compositeur, peintre et professeur agrégé de musique.
Biographie
[modifier | modifier le code]Formé au CNR d'Amiens dans les classes de hautbois et d'écriture, Vincent Wimart poursuit sa formation à l'Université Paris IV-Sorbonne et obtient l'agrégation de musique. Parallèlement, il étudie la composition auprès de Jacques Castérède et reçoit les encouragements de plusieurs compositeurs (Nicolas Bacri, Louis-Noël Belaubre, Yvon Bourrel, Thierry Escaich, Philippe Hersant...).
En 1999, sa sonate pour piano à quatre mains et sa pièce Cortèges pour cor et percussions obtiennent toutes deux une médaille d’or avec félicitations au Concours international de composition de l’Académie de Lutèce. En 2009, le festival Les Inouïes (62) le nomme "jeune espoir". Il obtient en 2011 une bourse de l'Académie des sciences, lettres et arts d'Arras.
En 2011, il orchestre avec le violoncelliste Fabrice Bihan et l'association Musique en roue libre, un hommage au compositeur Henri Dutilleux sur les terres de son bisaïeul, le peintre arrageois Constant Dutilleux. Onze compositeurs sont sollicités : Nicolas Bacri, Patrick Burgan, Régis Campo, Bernard Cavanna, Jean-René Combes-Damiens, Jacques Derégnaucourt, Philippe Hersant, Jacques Lenot, Vincent Paulet, Olivier Penard, et Kaija Saariaho.
En s'appuyant explicitement sur une citation puisée dans l'œuvre du Maître des Métaboles, ils sont invités à écrire une courte pièce pour violoncelle, instrument fétiche de l'auteur du concerto Tout un monde lointain... ou pour accordéon, dernier instrument exploité par Henri Dutilleux dans Correspondances[1],[2].
Parallèlement à son activité musicale, Vincent Wimart se consacre à l'élaboration d'une œuvre picturale qu'il présente régulièrement[3].
Œuvre musicale
[modifier | modifier le code]L'univers du compositeur renvoie à différentes références musicales assumées : Béla Bartók, Arthur Honegger, André Jolivet, Henri Dutilleux, mais aussi György Ligeti et Witold Lutoslawski[4],[5].
Sa musique a consciencieusement assimilé la leçon de ses prédécesseurs. Son langage a recours à la tonalité élargie grâce aux différents apports des musiques du XXe siècle : modalité, polytonalité, atonalité, voire sérialisme [6].
Catalogue
[modifier | modifier le code]Son catalogue comporte une vingtaine d'œuvres, partiellement éditées, de l'instrument solo à l'orchestre, en passant par la musique de chambre.
Il travaille avec de nombreux artistes : Fabrice Bihan, Philippe Bourlois, Valérie Chouanière, Teodor Coman, Isabelle Hennrich, Betty Hovette, Marc Lefebvre, Éric Perrier, Sylvie Reynaert, Olivier Rousset, Anne Shin, Isabel Soccoja, Thierry Thibault, Damien Top, Laurent Wagschal, ainsi qu'avec le Trio Barbe bleue et le Trio Saxiana.
Depuis 2009, il collabore avec la poète Sylvie Nève avec laquelle il co-écrit deux contes musicaux : Mélian, Chevalier-loup et Barbe bleue, un poème expansé d'après Charles Perrault.
Œuvres pour soliste (extraits)
[modifier | modifier le code]- Mélopée, pour hautbois solo (1996) – Éditions Fertile Plaine[7]
- Toga-tuba, pour tuba basse solo (1996) - Éditions Jonaphil[8]
- Par les ténèbres de la nuit, pour piano (2009)
- Prélude, pour piano (2009)
- Sonate pour violoncelle seul (2011)
- Échos nocturnes, pour accordéon (2011)
- Stèle, pour alto (2020) – Éditions In Nomine[9]
Musique de chambre (extraits)
[modifier | modifier le code]- Divertissement, pour deux hautbois et cor anglais (1996) - Éditions Fertile Plaine[10]
- Sonate pour piano à quatre mains (1998)
- Cortège, pour cor et timbales (1998)
- Traits d'union, pour cor anglais et alto (2002)
- Monolithe, pour tuba basse et piano (2003)
- Procession, pour deux percussionnistes (2006)
- Obliques I, pour trois percussionnistes (2008) - Éditions Alfonce production[11]
- Obliques II, pour deux saxophones et piano (2009)[12],[13]
- Tirades, pour accordéon et violoncelle (2020)
Conte pour adultes
[modifier | modifier le code]- Mélian, Chevalier-loup, pour soprano, piano, clarinette et récitant (2009), sur un poème de Sylvie Nève, librement inspiré par Bisclavret, Marie de France et le Lai de Mélion, anonyme[14].
- Barbe-bleue, pour mezzo-soprano, percussions et récitant, sur un poème expansé de Sylvie Nève, d'après Charles Perrault.
Musique vocale
[modifier | modifier le code]- Six mélodies sur des poèmes de Jacques Prévert (2006)[15]
Œuvres pour orchestre
[modifier | modifier le code]- Aubade, pour orchestre d'harmonie (2002) - Éditions Lafitan[16]
- Vulcano, pour orchestre d'harmonie (2020)
Discographie
[modifier | modifier le code]- Échos Nocturnes, hommage à Henri Dutilleux - Philippe Bourlois, accordéon, Disques Triton, 2011[17]
Œuvre picturale
[modifier | modifier le code]Depuis 2014, Vincent Wimart élabore en parallèle de son travail personnel de compositeur une œuvre picturale.
Adolescent, ses premiers coups de crayon fouillent l’espace de la case dans des planches dessinées qu’il présente à différents concours, avec succès[18].
Les exigences de sa formation musicale et de sa vie professionnelle l’éloignent un temps d’autres pratiques artistiques. Mais la découverte des places d’Arras, qui deviendra sa ville d’adoption, impose une nouvelle dimension à son travail de création.
Se souvenant de la réflexion de Goethe, «l'architecture, c'est de la musique figée», il exploite librement le vocabulaire architectural du baroque flamand typique du Nord de la France, qu’il manipule sans cesse dans de nouvelles combinaisons[19],[18],[20].
La musique y trouve une nouvelle manière d’expression, tantôt de façon directe sous forme de tropes symboliques (formes galbées des instruments à cordes frottées) ou de références lexicales (titres allusifs à une forme ou un genre musical), tantôt plus essentielle dans la traduction visuelle d’une forme musicale annoncée ou par le jeu rythmique (multiplicité contrapuntique des arabesques)[21].
L’inventaire des titres de son œuvre pictural et musical permet de souligner l’intervention d’un autre langage plastique, celui du verbe. Le choix attentif du titre par son auteur affirme en point d’orgue l’achèvement de l’œuvre. Vincent Wimart inscrit ainsi dans sa démarche créative l’affirmation d’une dimension littéralement et intentionnellement ludique, qui a pu être à l’origine de certaines compositions[22].
Son travail témoigne ainsi de la maîtrise et de la rigueur d’un savoir-faire dans la composition et explore de nouvelles voies d’expression, au service du rythme et de l’équilibre chromatique. Le travail du peintre ne renie pas la tradition, en musique, de la réécriture et de la continuation, recherchant ce que nomme Gérard Denizeau, le dialogue des arts[23]. En 2020, il produit une série de douze toiles et rend une nouvelle fois hommage à la ville d’Arras et aux peintres de l’école d’Arras en proposant une version personnelle de La Grand'Place d'Arras un jour de marché, illustrée par Charles Desavary sous le même titre[24].
Loin de faire table rase, Vincent Wimart a assimilé les apports du XXe siècle. Il se nourrit perpétuellement des œuvres de Paul Klee, Jean Dubuffet, Stuart Davis et Jan Voss[25].
Sa technique elle-même, refusant d’exclure, s’approprie de nouveaux supports et mêle différents médiums et matériaux : acrylique, bombe aérosol, craie, encre, pastel, évoluent sur le papier, la toile, le bois en deux ou trois dimensions.
Du choc initial, il conserve une palette tour à tour éclatante et ou jouant des simples couleurs primaires ou contrastes du noir et du blanc qui ne sont pas sans rappeler les outils de l’écriture musicale. L’ensemble de la démarche cherche à retrouver la mobilité de l’architecture baroque dans la clarté de l’ordonnancement classique.
Catalogue
[modifier | modifier le code]- Cap au Nord, acrylique sur toile, 2017
- Terre d'ombres, acrylique sur toile, 2017[26]
- Ronde printanière, acrylique sur toile, 2018
- Battle, acrylique sur toile, 2018
- Cinque Terre (18h30), acrylique sur toile, 2019
- Palettes I, II, III, acryliques sur planches de bois, 2019-2020
- Goraku, acrylique sur toile, 2019
- Jour de marché, acrylique sur toile, 2020
- Ribambelle, acrylique sur toile, 2020
- Mise en ondes, acrylique sur toile, 2020
- Passent les heures, série de 12 acryliques sur toile, 2020
- Non-essentiel, acrylique sur toile, 2020
- Vague Marine, acrylique sur bois, 2020
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notices d'autorité : Bibliothèque nationale de France
- Site officiel du compositeur
- Portail des artistes des Hauts-de-France : Art en Nord
Références
[modifier | modifier le code]- Disques Triton, « Hommage à Henri Dutilleux par 10 compositeurs - Violoncelle et accordéon », sur Bienvenue sur Triton… (consulté le )
- Thierry Vagne, « Evocations dutilleuses », sur Musique classique & Co, (consulté le )
- « Vincent Wimart », sur Art en Nord (consulté le )
- Vincent Wimart, Stèle, (lire en ligne)
- « Ce qui caractérise sans doute le mieux la musique de Vincent Wimart, c’est la « co-présence », en un dialogue serré entre écriture et expression, processus et sensibilité, rigueur formelle et invention libre, passé acté et présent investi. De ce fait, il y a une sorte de fausse familiarité dans sa musique ou, pour le dire autrement, une familiarité détournée. On est chez soi et ailleurs dans ses œuvres, qui incarnent ce vivant dialogue intérieur avec les courants musicaux dans lesquels il s’est plongé. Autant frappé par Dutilleux, Ligeti ou Lutosławski, il a aussi entendu le message de Bacri, Greif ou encore Hersant. En ce sens, il incarne bien cette voie qui s’affirme toujours davantage en ce début de siècle : surplomber les styles. Il en résulte une Œuvre pourtant extrêmement cohérente, mue par ce souffle intérieur qui, seul, guide les authentiques artistes.» Ludovic Florin, musicologue
- Philippe Malhaire, Polytonalité : des origines au début du XXIe siècle, exégèse d'une démarche compositionnelle, (ISBN 978-2-343-01704-4 et 2-343-01704-2, OCLC 864819223, lire en ligne)
- « Mélopée | Fertile Plaine », sur www.fertile-plaine.com (consulté le )
- Vincent Wimart, Toga-tuba, (lire en ligne)
- « Vincent WIMART - Éditions IN NOMINE - Librairie Les hirondelles », sur www.editionsinnomine.com (consulté le )
- « Divertissement | Fertile Plaine », sur www.fertile-plaine.com (consulté le )
- « WIMART Vincent - Alfonce Production », sur www.alfonce-production.com (consulté le )
- « WIMART Vincent », sur Centre de documentation de la musique contemporaine, (consulté le )
- « FOR TRIO 2 SAXOPHONES & PIANO », sur SAXIANA, (consulté le )
- « Sylvie Nève, poète: Mélian invité au Festival Musique en roue libre », sur Sylvie Nève, poète, (consulté le )
- (en-US) Adrien De Vries, « Honolulu. Studio Atherton, Radio KHPR (Hawaï), le 30 avril 2011. «Dans le jardin du charme et de l’enchantement» : Mélodies françaises. Damien Top, ténor. Eric Schank, piano | Classique News » (consulté le )
- « Aubade : oeuvre originale de Vincent Wimart, pour orchestre d’harmonie, aux Editions Pierre Lafitan. », sur www.lafitan.com (consulté le )
- Disques Triton, « Hommage à Henri Dutilleux par 10 compositeurs - Violoncelle et accordéon », sur Bienvenue sur Triton… (consulté le )
- « Vincent Wimart, la rue est vers l'art », sur iCéÔ, (consulté le )
- Goethe, Conversations de Goethe, pendant les dernières années de sa vie : 1822-1832, G. Charpentier et E. Fasquelle, Éditeurs (Bibliothèque-Charpentier), s.d. (après 1863) (lire en ligne), p. 78–158
- « Je me contrains certes aux mêmes signes. Dans la peinture traditionnelle chinoise, il est vivement conseillé de n'utiliser qu'un seul pinceau ! Il s'y crée ainsi une harmonie manifeste. La contrainte graphique est, dans mon cas, libératrice pour l'invention.» Propos de l'artiste en 2019.
- « Si la correspondance s’entend par l’idée d’un accord ou d’une harmonie et – au mieux - d’un synchronisme, elle se révèle être une des préoccupations artistiques de Vincent Wimart, artiste-compositeur arrageois. Ses peintures s’imposent comme des partitions de signes « sens dessus-dessous ». S’y rencontrent des expérimentations graphiques répétitives, surgissements colorés et autres signes évocateurs d’un imaginaire musical. Cette co-présence recherchée fait naître un possible duo (plutôt qu’un duel) entre peinture et musique où s’entrecroisent figuration et abstraction, couleurs et valeurs, agencement et dissipation, composition et spontanéité ainsi qu’intervalle et continuité. S’extériorise une rythmique à partir de ces variations d’écritures. Rythmique qui peut nous rappeler celle de la (pro)fusion jazz où le métissage des sons est relayé, ici, par un métissage des signes (tantôt figuratifs, tantôt abstraits). Ce possible métissage des songes rappelle l’artiste poète passionné de musique et des arts, Michel Butor, dont la composition d’une écriture musicale fait figure de quête éperdue.» S.U. 2015
- « Le choix final du titre est très important. Aimant jouer sur les mots, j'utilise fréquemment l'allitération, l'oxymore, l'amphibologie ou encore le dilemme.» Propos de l'artiste in catalogue de la galerie L'Œil du Chas, 2020.
- « Gérard Denizeau », sur data.bnf.fr (consulté le )
- « Arras : 12 œuvres à découvrir à l’Œil du Chas », sur L'Echo de la Lys, (consulté le )
- « Le travail artistique de Vincent Wimart s'apparente aux lignes serpentines de l’artiste Jan Voss, aux « Hourloupes » enchevêtrées de Jean Dubuffet en passant par Stuart Davis et ses cacophonies à la palette toujours éclatante et largement inspirées du jazz.» S.U. 2015
- « Vincent Wimart », sur Nicole's MuseuM, (consulté le )