Ville libre de Dantzig
Freie Stadt Danzig (de)
Wolne Miasto Gdańsk (pl)
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Statut | Cité-État |
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Capitale | Dantzig |
Langue | allemand, polonais |
Religion | luthéranisme (64,6 %, 1938) catholicisme (32,2 %, 1938) |
Monnaie | Papiermark (avant 1923) Florin de Dantzig (après 1923) |
Population | 366 730 hab. (est. 1923) |
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Superficie | 1 966 km² |
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10 janvier 1920 | Fondation |
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2 septembre 1939 | Rattachement au Troisième Reich |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
La ville libre de Dantzig (en allemand : Freie Stadt Danzig ; en polonais : Wolne Miasto Gdańsk) est une cité-État sous la protection de la Société des Nations de 1919 à 1939, devenue depuis l'actuelle ville polonaise de Gdańsk.
Sommaire
Origines[modifier | modifier le code]
Ancienne capitale du duché de Poméranie, Dantzig devint polonaise en 1295, puis passa sous l'autorité des Chevaliers teutoniques en 1309. Devenue ville de la Ligue hanséatique en 1350, elle acquit en 1454 le statut de ville libre (au sein de la République des Deux Nations), qu'elle conserva jusqu'en 1793, lorsqu'elle fut annexée par la Prusse lors du deuxième partage de la Pologne. Elle redevint ville libre sous l'occupation napoléonienne, en 1807-1813/1815. En 1815, la ville fut récupérée par la Prusse et devint en 1878 la capitale de la Prusse-Occidentale.
Tensions germano-polonaises[modifier | modifier le code]
Le traité de Versailles de 1919 retira Dantzig à l'Allemagne bien que la majorité de ses habitants fût allemande (95 % de germanophones au recensement de 1923, contre 4 % de Polonais, les minorités cachoube, russe et juive n'étant pas évaluées, car le recensement ne tenait compte que de la langue parlée) et en fit une ville libre. Son territoire, enclavé dans celui de la Pologne, était placé sous la protection de la Société des Nations (1920). La Pologne conservait le contrôle d'un certain nombre de secteurs économiques (port, douane, communications ferroviaires extérieures), disposait d'une garnison et d'un arsenal portuaire (Westerplatte), et gérait une administration de Poste et des télégraphes, dite « Poste polonaise » (Polnische Postamt). En l'absence de plébiscite, cette décision a été considérée par la population comme une violation du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes pourtant proclamé par le président américain Woodrow Wilson, ce qui suscita de nombreuses plaintes auprès de la Société des Nations, et exacerba le sentiment anti-polonais. En décembre 1920, aux élections du parlement local (Volkstag), le parti nationaliste allemand (Deutschnationale Volkspartei) arrivait déjà en tête.
L'accession au pouvoir d'Adolf Hitler en Allemagne s'est accompagnée de la même progression du parti nazi à Dantzig, où le contrôle international l'empêcha d'abord d'anéantir les partis d'opposition. De son côté, l'Allemagne revendiquait l'incorporation de toutes les populations allemandes – et leurs territoires – sous son autorité. Toutes les autres propositions, intimidations et menaces de Berlin concernant le corridor restèrent sans effet. Hitler avait notamment proposé au gouvernement polonais de construire une autoroute et un chemin de fer reliant le Brandebourg à la Prusse-Orientale via Dantzig[1]. Après les élections au Sénat (Volksrat) de 1935, le nouveau président du Sénat, Arthur Greiser, a orienté la politique de Dantzig vers le rattachement à l'Allemagne. Fin août 1939, le gauleiter Albert Forster se proclame chef d’État et décrète le rattachement après l'attaque du dépôt de munitions polonais de la Westerplatte.
Au sein du Troisième Reich[modifier | modifier le code]
Le , l’Allemagne occupe le territoire de la ville libre de Dantzig et l'annexe le lendemain après avoir bombardé la garnison polonaise de Westerplatte. Le rattachement de Dantzig à l'Allemagne fut proclamé par le Gauleiter de Dantzig et ratifié ensuite par le Reichstag[1].
Après la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la ville, partiellement détruite par les bombardements alliés et soviétiques, fut conquise par l'Armée rouge. Du fait des accords de Yalta et de Potsdam, la ville fut attribuée à la Pologne, renommée Gdańsk et repeuplée par des Polonais expulsés des territoires soviétiques pour remplacer la population allemande de la ville ayant fui ou ayant été expulsée.
Liste des hauts-commissaires de la Société des nations[modifier | modifier le code]
- 1919-1920 : Reginald Tower
Royaume-Uni
- 1920 : Edward Lisle Strutt
Royaume-Uni
- 1920 : Bernardo Attolico
Italie
- 1921-1923 : Richard Cyril Byrne Haking
Royaume-Uni
- 1923-1925 : Mervyn Sorley McDonnell
Royaume-Uni
- 1925-1929 : Joost Adriaan van Hamel
Pays-Bas
- 1929-1932 : Manfredi di Gravina
Italie
- 1932-1934 : Helmer Rosting
Danemark
- 1934-1936 : Seán Lester
Irlande
- 1937-1939 : Carl Jakob Burckhardt
Suisse
Nés dans la ville libre de Dantzig[modifier | modifier le code]
- entre 1919 et 1939
- Boris Fraenkel (1921)
- Klaus Kinski (1926)
- Günter Grass (1927)
- Frank Meisler (1929)
- Holger Czukay (1938)
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Seconde Guerre mondiale de Pierre Vallaud, p. 27 à 29.