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Utilisateur:Serge Ottaviani/Cavalier D'Azincourt

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Motte castrale d'Hasencort
Ferme d'Azincourt
Ferme d'Azincourt
Présentation
Type
Destination initiale
Motte castrale puis Ferme
Destination actuelle
Fauconnerie
Démolition
1181
Patrimonialité
Arrêté d’inscription du 6/12/1978 [1].
Arrêté d’inscriptiondu 6/12/1988Notice no PA00107510, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture[2]
Localisation
Pays
Commune
Adresse
6 rue d'Azincourt
59580 Emerchicourt
Coordonnées
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La Motte castrale d'Hasencort ou château d'Hasencort deviendra la Ferme d'Azincourt située à Emerchicourt dans le département du Nord. Elle est situé à la limite de partage des eaux de l'Escaut et de la Scarpe.

Le nom d'azincourt s'étendra à une compagnie minière, une carrière, une voie ferrée et ne doit pas être confondu avec celui de la Bataille d'Azincourt ou du village d'Azincourtdans lePas-de-Calais.

L' histoire du lieu est millénaire puisque il est évoqué une motte féodale[1] ou un tertre d'un tombeau gaulois, puis un château détruit en 1181 par Baudouin V de Hainaut, domaine repris en début XIIIéme siècle par Gilles Brousse; seigneur de Denain et d'Hasencort.

La ferme actuelle est datée par un chronographe situé sur le porche d'entrée de 1726. Une distillerie y sera installée. Des souterrains subsisteraient.

En 1840 elle fera partie de la concession Compagnie des mines d'Azincourt. Il subsiste à proximité le cavalier d'Azincourt et la carrière d'Azincourt.

Géologie[modifier | modifier le code]

Le Mont d'Azincourt culmine à 70 mètres mais sépare les vallées de l' Escaut de la Scarpe. Le calcaire est visible au dessus de la nappe phréatique dans la carrière d'Azincourt.

Une ferme importante s'est installée en 1726 au sommet de cet immense plateau calcaire. Près de cette ferme existait une butte qu' on appelle le Mont d' Azincourt .C' est un tertre de deux cents pieds de diamètre au sommet et de douze cents pieds de circonférence à sa base. Il est entouré de fossés encore très bien marqués à l' ouest et pleins d eau.

Sur ce tertre était une tour ou plutôt ce monticule s' est formé des débris d' un château fort dont on ignore l' origine. Par les fouilles a été reconnu de la maçonnerie intérieure et peut être qu' en y faisant une galerie latérale profonde, on reconnaîtrait que cette motte n'était dans le principe autre chose qu'un tombeau gaulois[2].

un peu d'histoire[modifier | modifier le code]

Un château existait sur les hauteurs d'Emerchicourt. Château qui fut détruit en 1181.

En 1181 Gérard,un prévôt de Douai, Sieur d' Emerchicourt blessa dangereusement en combat singulier un de ses cousins Berniers, seigneur de Roucourt. Pour le punir le comte Baudouin V de Hainaut brûla ses propriétés et rasa le manoir seigneurial. Le Sieur Wuillaume de Rœulx ;neveu du délinquant ;tua à Dechy pour le venger un des familiers du comte Baudouin V de Hainaut, Paschal, simple sergent sans armes. En retour Baudouin V de Hainaut incendia le village de Roeulx et détruisit tous les biens des consanguins du prévôt Gérard[3],[4],[5].

Au début du XIIIéme siécle, Gille Brouche; seigneur d'Hasencort occupait les lieux [6]. Il était également seigneur de Denaing[7]

Gille Brouche ou Gille Bronche ou Gilles Broissse vendra ses biens d'Azincourt à diverses reprises. Ainsi en février 1225 et en décembre 1238 aux religieuses des Prés par son vassal Wauthier[8] à Marie Watrescot selon une charte de Novembre 1246 de l'Abbaye de Flines [9]

En 1251 une autre vente par Gilles "Broisse" de cens en blé et avoine, de 20 muids de terre à Azincourt à Olivier de Douayeul, Richard "Taion" et Gérard de Gouy[10]

Armoiries et toponymie[modifier | modifier le code]

Les armoiries de cette terre étaient d' argent à l' aigle éployée de gueules membrée et becquée d' azur. On écrivait autrefois Hasencourt [3] ou Hasencort[11]

Ferme d'Azincourt[modifier | modifier le code]

Chronographe de 1726 sur le fronton du porche d'entrée de la ferme d'Azincourt

Les bâtiments actuels sont construits vers 1726 est d’après les différents cadastres subissent peu d'évolutions jusqu'à nos jours.

En 1830 la ferme est décrite de la manière suivante : « Non loin de cette butte et de la ferme étaient une église et un petit village dont on indique encore la place et qui ayant été ruinés pendant les guerres de Louis XIV ont fait réunir la commune au territoire d' Emerchicourt. C' est une des plus belles vues du pays Azincourt dominant les vallées de la Scarpe et de l' Escaut.Les terres qui l' entoureraient sont légères mais fertiles et l on s' étonne qu' un si bel endroit soit laissé à des laboureurs qui peu soigneux de la cour de leur ferme vivent au milieu du fumier dans un lieu qu il serait si facile de tenir propre et de transformer en une agréable habitation » [2]

Marquis de Moustier (1817-1869) Ministre des affaires étrangères

En 1861, Hary de Oisy-le-Verger exploite, à Emerchicourt (Nord), la ferme d'Azincourt avec 120 hectares de culture; il installa dans cet établissement une distillerie agricole travaillant environ 20 000 kilogrammes de racines en vingt-quatre heures.

Avec les cendres de la verrerie Patoux & Drion, Hary amende les sols qu'il complète de chaux fusée fabriquée sur place à raison de 3 hectolitres l'hectare. Avec des pierres récupérées prés des fosses de charbon il rend carrossable les chemins environnant en y étalant 40 cm de pierre.

Les bâtiments étaient en ruine, alors le Comte de Moutiers, ambassadeur à Constantinople, propriétaire de la ferme d'Azincourt, remets des fonds pour les travaux et le drainage des terres. Mais ces terres étaient envahies de chiendent et les plantations de betteraves et de pommes de terre permirent de l'éliminer. Le précédent exploitant; en permanence ivre avait laissé l'exploitation en piteux états.

Les terres d'Azincourt, d'un loam riche et profond, étaient depuis longtemps abandonnées à une culture négligée[12],[13].

Association La ferme d'Azincourt[modifier | modifier le code]

Le 21 juin 1997 une déclaration au journal officiel des associations parait pour l'association de la ferme d'Azincourt dont l'objet est « création d'un site de réinsertion, réalisation d'actions d'insertion ; réalisation d'actions de formation ; réalisation d'actions sociales ; réalisation d'actions professionnelles ; réalisation d'actions culturelles ; réalisation de toutes manifestations sociales professionnelles culturelles et festives gratuites ou payantes pouvant favoriser les buts de l'association. »[14]

De l'argent public à l' envol en Fauconnerie[modifier | modifier le code]

En 2003 la Communauté de communes Cœur d'Ostrevent achète la ferme d'Azincourt 130 000€. pour la revendre 50 000€ en 2012 [15] Un appel à projet est lancé en février 2004 pour [16]« Etude de définition et de faisabilité du projet de développement touristique et culturel sur le site de la ferme d'Azincourt (sur la commune d'Emerchicourt » « qui associerait la création d’un centre régional de ressources sur les pratiques artisanales, d’un centre d’interprétation de la motte féodale présente sur le site et de capacités de restauration et d’hébergement. Le public pourrait découvrir les pratiques artisanales sur place. »[17]

En 2012 le maire d'Emerchicourt retient le projet privé de mettre en place une fauconnerie [18]

Compagnie des mines d'Azincourt[modifier | modifier le code]

Quatre sociétés, Azincourt, Carette et Minguet, d'Étrœungt, et d'Hordain-sur-l'Escaut, effectuent des sondages au sud de la concession de la Compagnie des mines d'Aniche, dans un périmètre assez restreint. La Société d'Hordain-sur-l'Escaut ouvre sur le territoire d'Abscon, près des limites avec Aniche, l'avaleresse des Lillois. Le puits est abandonné à la profondeur de 126 mètres. La Compagnie d'Azincourt ouvre à Aniche le puits Saint Édouard, et, toujours dans la même commune, la Compagnie d'Étrœungt ouvre le puits d'Étrœungt qui, avec un diamètre de 1,40 mètre, est l'un des plus étroits du bassin minier. Le gouvernement est très embarrassé pour attribuer des droits de propriété. Il agit comme pour la Compagnie de Vicoigne et demande aux quatre sociétés de se réunir en une seule compagnie, et attribue à la nouvelle société formée une concession de 870 hectares le 29 décembre 1840.

Cette concession avec ses 870 hectares et englobant les terres de la ferme d'Azincourt, la compagnie reprend ce nom [19]

La compagnie est en liquidation le 6 décembre 1881[20].

Les raisons des difficultés financières sont l'insuffisance de capitaux lors de la construction de la fosse saint-Roch à Monchecourt, le plateau calcaire visible de la carrière d'Azincourt et la construction du cavalier d'Azincourt d'abord en chemin de fer américain pour être élargi ensuite et raccordé au chemin de fer du Nord.

Cavalier d'Azincourt[modifier | modifier le code]

Le Cavalier d'Azincourt est une ancienne voie ferrée de 7 kilomètres ayant appartenu à la Compagnie des mines d'Azincourt pour relier la cokerie de Monchecourt à Usinor-Denain. Elle passe par Monchecourt, Auberchicourt, Aniche, Émerchicourt, Abscon et Escaudain. Il fait désormais partie de la trame verte[21].

Carrière d'Azincourt[modifier | modifier le code]

Carrière d'Azincourt au lieut-dit Saint-Auguste d'Emerchicourt

La carrière est située sur les territoires d'Aniche, Abscon et Emerchicourt voir carte :[3]

Il semble que l'exploitation démarre par un four à chaux.

Déjà en 1851 une profonde excavation laisse apparaitre; prés de la verrerie d'Aniche, la craie sous 4m de terrain tertiaire et 3 m de limon [22]

Pour les besoins d'usinor-Denain la carrière s'étend pour approvisionner en craie les hauts-fournaux. des carrières plus petites sont également ouvertes à proximité et le long du cavalier d'Azincourt telles les carrières des peupliers et des plombs à Abscon[23]

Dégagement de fumées[modifier | modifier le code]

Un incendie se déclare dans la carrière et le conseil municipal d'emerchicourt relève dans son compte rendu du 30 avril 2009 que « Suite au sinistre survenu le 18 mars 2009 au lieu-dit Fosse Saint-Auguste (carriére d'Azincourt) sur la propriété de la Société HELP que les populations d’Emerchicourt, d’Aniche et d’Abscon nous ont interpellés, elles ont été incommodées par les fumées et les odeurs âcres venant de cette propriété. » [24]

Accidents par noyade[modifier | modifier le code]

Le site de la carrière jouxte le cavalier d'Azincourt. Bien qu'il s'agisse d'un domaine privé, signalé comme baignade interdite, de nombreux baigneurs n'hésite pas à se mettre en danger en période de canicule. Deux accidents par noyade sont à déplorés. Le propriétaire a déclaré avoir déposé plusieurs dizaines de plaintes.

  • Le 26 juillet 2008 un anichois Anthony Verheecke de 20 ans décède par noyade [25]
  • Le 3 juillet 2015, noyade de Sidi Ahmed Senouci, Cuincynois de 16 ans[26][27]

Notes et réferences[modifier | modifier le code]

  1. « Ferme d'Azincourt et motte féodale », sur http://www.culture.gouv.fr, (consulté le )
  2. a et b François Joseph GRILLE, Déscription du département du Nord, (lire en ligne)
  3. a et b Bulletin de la Commission historique du département du Nord, vol. 8, (lire en ligne)
  4. Romain-Hippolyte Duthilloeul, Petites histoires des pays de Flandre et d'Artois, Foucart, , 446 p. (lire en ligne)
  5. Félix Brassart, Histoire du château & de la chatellenie de Douai, des fiefs, terres et seigneuries tenus du souverain de cette ville, depuis le Xe siècle jusqu'en 1789, avec de nombreux renseignements généalogiques et héraldiques, tirés des chartes et des sceaux : la féodalité dans le Nord de la France, Crépin (Douai), (lire en ligne)
  6. Léopold Devillers, Cartulaire des rentes et cens dus au comte de Hainaut (1265-1286)., t. 2, impr. de Dequesne-Masquillier (Mons), (lire en ligne)
  7. Souvenirs de la Flandre-wallonne : recherches historiques et choix de documents relatifs à Douai et à la province / publiés par une réunion d'amateurs et d'archéologues, t. 18, (lire en ligne)
  8. Le Cabinet historique : revue... contenant, avec un texte et des pièces inédites, intéressantes ou peu connues, le catalogue général des manuscrits que renferment les bibliothèques publiques de Paris et des départements touchant l'histoire de l'ancienne France et de ses diverses localités, avec les indications de sources, et des notices sur les bibliothèques et les archives départementales / sous la direction de Louis Paris, (lire en ligne)
  9. « Gilles Brouche chevalier seigneur d'Azincourt pour Marie Watrescot », sur http://www.cn-telma.fr/, (consulté le )
  10. « Charte Douai0040 février 1251 - Douai. », sur http://www.rose.uzh.ch, (consulté le )
  11. Léopold Devillers, Cartulaire des rentes et cens dus au comte de Hainaut (1265-1286)., t. 2, impr. de Dequesne-Masquillier (Mons), (lire en ligne)
  12. Journal d'agriculture pratique, de jardinage et d'économie domestique, Librairie de la Maison rustique du XIXe siècle (Paris), (lire en ligne)
  13. Journal d'agriculture pratique, vol. 32, t. 1 (lire en ligne)
  14. « Association La ferme d'Azincourt », sur http://jo-association.info, (consulté le )
  15. « Ville d'Aniche conseil muncipal du 26 octobre 2012 »
  16. « DOUAISIS Projet sur la ferme d’Azincourt », Le Moniteur, no 5228,‎ (lire en ligne)
  17. « Étude de définition et de faisabilité du projet de développement touristique et culturel sur le site de la ferme d'Azincourt », sur http://www.klekoon.com/boamp, (consulté le )
  18. « édito du maire du 4 octobre 2012 », sur http://www.emerchicourt.fr, (consulté le )
  19. Annuaire du département du Nord. An xi-1890, (lire en ligne)
  20. Revue de la législation des mines, minières, usines métallurgiques, carrières et sources d'eaux minérales..., Danel (Lille), (lire en ligne)
  21. « Requalification du Cavalier D’Azincourt », sur http (consulté le ).
  22. Mémoires de la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille, (lire en ligne)
  23. « Usinor denain- Marnière d'Emerchicourt », sur http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  24. « Informations sur le problème de la carrière Deprez », sur http://www.emerchicourt.fr, (consulté le )
  25. J. C., « Il ya sept ans , un noyé à Emerchicourt », La Voix du Nord,‎ , p. 13
  26. Dorothée Dolomez, « Aniche : un ado de 16 ans se noie dans l’ancienne carrière », L'observateur du Douaisis,‎ (lire en ligne)
  27. Amélie Laroze, « Au lendemain du drame, la carrière d’Émerchicourt désertée : « Il y a une semaine, c’était Berck ! » », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne)