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Points à souligner :

- situation plus clémente en métropole qu'en Algérie


Immigration algérienne en forte hausse[modifier | modifier le code]

Dossier de la revue Regards sur la vie de la diaspora maghrébine en région parisienne. N°339 du sur Gallica.

L'immigration algérienne est en forte progression après la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 . La population Nord-Africaine était estimée à 50 000 en 1946 et 400 000 en 1952. Ces migrants quasi-exclusivement masculins travaillent principalement comme ouvriers, manœuvres du bâtiment et de la métallurgie. Mais très vite ils seront accusés de participer à « des trafics plus ou moins honteux » et d’accroître la criminalité. La presse relaiera des discours racistes à leur encontre : « Il faut le reconnaître, ces Nord-Africains ne sont pas très propres ; leur moralité est sujette à caution. […] Ils n’ont pas le sens des responsabilités, leur insouciance, leur fatalisme dans ces mines, ces aciéries où, de toutes parts, la mort guette les travailleurs, peuvent déterminer les pires catastrophes »[1].

Militantisme algérien fortement réprimé[modifier | modifier le code]

Manifestation du . France-Soir du sur Gallica.

Le MTLD est créé en 1946 afin de servir de couverture légale au Parti du peuple algérien interdit en 1939. Selon Mohammed Harbi, le MTLD compte 20 000 militants en Algérie et 5 000 en France métropolitaine en 1953. Cette organisation indépendantiste formule également des revendications liées à une installation durable en Métropole : égalité salariale, reconnaissance des fêtes musulmanes comme des fêtes légales, voyage annuel en Afrique du Nord[R 1].

Depuis le début des années 1950, la participation aux cortèges indépendants représentait un véritable défi pour le MTLD[2]. Le militantisme algérien était sévèrement réprimé à cette époque, avec des interdictions de manifestations, des contrôles policiers et des rafles[3]. Le MTLD se trouvait fréquemment en désaccord avec les organisateurs de ces manifestations, ce qui créait une situation d'incompréhension, notamment lors de deux dates symboliques en France : le 1er mai et le 14 juillet de chaque année. Contrairement aux Vietnamiens qui préféraient s'intégrer aux manifestations des partis communistes et de la Confédération générale du travail, les Algériens de France étaient les seuls à utiliser cette méthode d'expression (cortèges indépendants) pour leurs revendications politiques[2].

En , 3 000 Algériens manifestent devant l'imprimerie de la Société nationale des entreprises de presse située rue Réaumur contre la non-parution du journal L'Algérie Libre. La préfecture de police annonce l'interpellation de 1 127 manifestants [R 2],[4]. En décembre, 30 Algériens attaquent le commissariat de police de Belleville suite à l'arrestation de deux des leurs[R 2].

En , le MTLD organise une manifestation interdite. L'intervention des forces de l'ordre fait plusieurs blessés et 150 Algériens sont arrêtés[R 2]. Le , d'importants cortèges algériens sont observés à Douai, Lens, Lille et Valenciennes. Des affrontements avec les forces de l'ordre ont lieu, ainsi que des arrestations. Lors de la manifestation parisienne, le drapeau algérien est brandit entraînant l'intervention des forces de l'ordre. Le bilan est de 68 blessés et des centaines de personnes sont arrêtées[R 2]. En mai, la police procède à une rafle — terminologie policière couramment utilisée à l’époque[5] — d'ouvriers algériens à la salle Wagram[R 2]. En décembre, le MTLD doit organiser un meeting en présence de représentants des pays arabes à l'ONU. La police procède à 5 900 interpellations autour du Vél d'Hiv, aux abords des stations de métro et en banlieue. Les Algériens sont gardés et interrogés pendant plusieurs heures dans l'ancien hôpital Beaujon et dans le parc Monceau[R 2],[5],[3],[B 1].

Le , la participation des ouvriers algériens est plus importante. Les forces de l'ordre interviennent à nouveau pour confisquer les banderoles appelant à l'indépendance de l'Algérie. La police utilise même ses armes à feu à Douai. Le , 300 000 algériens font grève pour protester contre la répression policière intervenue le 14 mai à Orléansville. La police tira sur la foule à la mitrailleuse faisant deux morts et de nombreux blessés. Dans la soirée, Messali Hadj est arrêté et déporté en métropole où il est placé en résidence surveillée[6],[R 3]. Trois algériens sont tués à Charleville, Le Havre et Montbéliard, des centaines de personnes son blessées et la police procède à des dizaines d'arrestations[R 2],[R 3]. Le , le communiste algérien Hocine Bélaïd est tué près de la place de Stalingrad lors de la manifestation contre la venue en France du général américain Matthew Ridgway, accusé d'utiliser des armes bactériologiques dans la guerre de Corée[7],[R 2]. En décembre, un nouveau meeting interdit du MTLD au Vél d'Hiv entraîne 3 000 arrestations dans le quartier de Grenelle[R 2].

10 000 algériens prennent part aux manifestations du à Douai, Lille, Paris, Valenciennes, etc. La police intervient à Anzin et Valenciennes pour empêcher les manifestants de brandir le drapeau algérien. Les charges de police font une centaine de blessés et 200 arrestations[S 1],[8],[R 2].

C'est au cœur de cette période marquée par la répression que se déploie le défilé populaire du 14 juillet.

  1. Yves Bénot, Massacres coloniaux : 1944-1950 : la IVe République et la mise au pas des colonies françaises, La Découverte, , 224 p. (lire en ligne), p. 170-171
  2. a et b (ar) خليفي عبد القادر, « نشــاط الحركـة الوطنيـة الجزائريـة فـي مواجهـة السياسـة الفرنسيـة: تجربة المظاهرات الجماهيرية خلال النصف الأول من القرن العشرين أنموذجا » [« L'activité du mouvement national algérien face à la politique française : l'expérience des manifestations de masse durant la première moitié du XXe siècle comme modèle »], مجلة المعارف للبحوث والدراسات التاريخية, vol. 2, no 5,‎ , p. 322 (ISSN 2437-0584, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b Yves Bénot, Massacres coloniaux : 1944-1950 : la IVe République et la mise au pas des colonies françaises, La Découverte, , 224 p. (lire en ligne), p. 170-171
  4. « Deux agents gravement blessés à Marseille », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Emmanuel Blanchard, « L'internement avant l'internement Commissariats, centres de triage et autres lieux d'assignation à résidence (il)-légale », Matériaux pour l histoire de notre temps, vol. N° 92, no 4,‎ , p. 8 (ISSN 0769-3206 et 1952-4226, DOI 10.3917/mate.092.0002, lire en ligne, consulté le )
  6. « Messali Hadj est appréhendé et expulsé d'Algérie à la suite d'une bagarre à Orléansville qui a provoqué la mort de deux personnes », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  7. Maxime Courban, « Retour sur la manifestation du  », Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, (version du sur Internet Archive).
  8. Jean-René Genty, « Repères pour l'histoire du nationalisme dans les communautés algériennes du Nord et du Pas-de-Calais. », Revue du Nord, vol. 78, no 316,‎ , p. 545–580 (DOI 10.3406/rnord.1996.5133, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  1. Rajsfus 2003, p. 37-38.
  2. a b c d e f g h i et j Rajsfus 2003, p. 10-11.
  3. a et b Rajsfus 2003, p. 40-41.
  1. Blanchard 2008, p. 283.


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