Utilisateur:MrPaul29/Brouillon

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Santé en Polynésie française[modifier | modifier le code]

Par son statut de Pays d'Outre Mer, la Polynésie française est autonome en matière de santé[1] et la majeure partie de la population polynésienne dispose d'un protection sociale (98%)[1]. Cependant, l'offre de soin en Polynésie est très inégale, avec la majorité des structures de soin réparties sur les îles les plus peuplées de l'archipel de la Société (Tahiti, Moorea et Raiatea). Par ailleurs, des evasan vers la France ou la Nouvelle-Zélande sont parfois nécessaires lorsque l’état de santé des malades nécessite des soins spécifiques[2]. Ainsi, en 2013, le nombre d'evasans sur l'année s'élevait à 27506[3]. Cependant, l'ouverture d'une unité de radiothérapie au CHPF en 2011 a permis de limiter les évacuations sanitaires en permettant à de nombreux patients atteints de cancer d'être pris en charge sur place.

Selon une étude de 2010 menée par la Direction de la Santé de Polynésie française (DSP), l’état de santé de la population polynésienne est marqué par la prédominance des problèmes de santé liés aux modes de vie tels que l'obésité, l'alcoolisme, et le tabagisme[4]. Ainsi, sur la période 2005-2010, la cause de décès la plus courante en Polynésie française était les maladies cardiovasculaires (28%), devant les cancers (24%), et les causes externes de blessures et d'empoisonnement (10%)[2].

Politique et système de santé[modifier | modifier le code]

Problématiques de santé du territoire[modifier | modifier le code]

Conduites addictives[modifier | modifier le code]

Consommation d’alcool[modifier | modifier le code]

La consommation d’alcool par habitant en Polynésie Française est dans la moyenne des autres pays du monde[5]. Cependant le risque de consommation problématique et de dépendance y est supérieur à celui de la France métropolitaine. Ainsi, lors d’une étude menée par Direction de la santé de Polynésie en 2006, 30% des personnes enquêtées auraient une consommation à risque contre 10% pour la métropole[5].

En 2009, 7% des jeunes polynésiens sont des buveurs réguliers[6].

Tabagisme[modifier | modifier le code]

Cannabis et autres substances psychotropes[modifier | modifier le code]

En Polynésie française, le cannabis est désigné par le terme "paka", diminutif de Pakalolo. En 2009, dans la tranche d'âge 15-16 ans, 34% des adolescents polynésiens déclaraient avoir déjà fumé du paka. Ce niveau apparait légèrement supérieur à celui observé en France métropolitaine sur la même période (31%)[6].

Maladies transmises par les insectes[modifier | modifier le code]

Filariose[modifier | modifier le code]

Cycle de développement du parasite responsable de la filariose.

La filariose de Bancroft est une maladie due au parasite Wuchereria bancrofti un parasite que l'on retrouve en Polynésie française. Le parasite est transmis d'homme à homme par l'intermédiaire des moustiques, et notamment en Polynésie, par ceux de l'espèce Aedes polynesiensis[7].

En Polynésie française, la lutte contre la filariose est coordonnée par la DSP en collaboration avec l'Organisation Mondiale de la Santé. Elle s'appuie sur des campagnes annuelles de distribution de médicaments dans les zones où la maladie subsiste (Iles Sous Le Vent et Marquises sud), sur des enquêtes d’évaluation dans les zones où le portage est>1% (objectif OMS) et sur la lutte anti vectorielle.

Chikungunya[modifier | modifier le code]

Dengue[modifier | modifier le code]

La dengue est une arbovirose transmise d'homme à homme par l'intermédiaire des moustiques du genre Aedes. Elle est l'arbovirose la plus répandue en Polynésie française et elle y est une préoccupation majeur de santé publique[8]. Il existe quatre sérotypes de ce virus : DENV-1 ; DENV-2 ; DENV-3 ; DENV-4.

Les quatre sérotypes ont circulé en Polynésie française depuis 1971. Cependant, le virus DENV-1 a prédominé de 2001 à 2018.

Dans son Rapport Dengue 2018, la DSP alertait sur le risque d'importation de dengue DENV-2 depuis la Nouvelle-Calédonie avec laquelle Tahiti a une liaison aérienne directe hebdomadaire[9]. Finalement, la Polynésie française est touchée par une épidémie de dengue de sérotype DENV-2 en avril 2019. Cette nouvelle épidémie a suscité des inquiétudes car ce sérotype de la dengue n'ayant pas circulé sur le territoire depuis l'année 2000, la population est faiblement immunisée[10]. Au total entre avril 2019 et octobre 2020, ce sont 3329 cas de DENV-2 qui ont été relevés. Le 12 novembre 2020, la Direction de la Santé en Polynésie annonce la fin de la phase épidémique de DENV-2 dans son bulletin de surveillance sanitaire bi-hebdomadaire[11].

Zika[modifier | modifier le code]

Une épidémie de virus Zika a commencé en Polynésie française en 2013. C'est l'institut Louis-Malardé, qui a identifié le virus le 30 octobre de la même année[12]. Cette épidémie de Zika est la première a avoir été à l'origine de formes sévères avérées. Au cours de cette épidémie, 69 complications neurologiques ou auto-immunes potentiellement liées au virus Zika ont été détectées, dont 42 syndromes de Guillain-Barré alors que la Polynésie n'enregistre habituellement pas plus de 5 cas par an[12]. La Direction de la Santé en Polynésie a déclaré officiellement la fin de l'épidémie de Zika débutée en 2013 le 3 février 2016[13].

Maladies transmises par voies sexuelles[modifier | modifier le code]

VIH[modifier | modifier le code]

Maladies liées à l'eau et à l'alimentation[modifier | modifier le code]

Angiostrongylose[modifier | modifier le code]

Ciguatera[modifier | modifier le code]

La ciguatera, parfois appelée "la gratte" et une intoxication alimentaire dû à l'absorption de toxine ciguatérique. La Polynésie française est depuis toujours un territoire d'endémie de cette problématique de santé.

Fièvre typhoïde[modifier | modifier le code]

Hépatite A[modifier | modifier le code]

Entre janvier 1995, la Polynésie française a été touchée par une épidémie d'hépatite A. 1% de la population polynésienne a été atteinte par le virus durant cette période[14] avant que l'épidémie ne s'éteigne d'elle-même en avril-mai 1996.

Risque d'intoxication au méthylmercure[modifier | modifier le code]

Le méthylmercure est un nom générique pour désigner un cation organomercuriel regroupant un cation mercure Hg2+ et un ou plusieurs anions méthyl CH3. Il s'agit de la forme organique la plus toxique du mercure. Les polynésiens sont de grands consommateurs de poissons pélagiques dont la chair contient du méthylmercure en proportion plus élevé que les poissons des lagons[15]. Ainsi, une enquête sur le risque lié à l'absorption de méthylmercure via la consommation de poissons du large est demandée au ministère de la santé polynésienne par le ministère des ressources marines en 2012. Suite à cette enquête, la DSP a émis comme recommandations pour les femmes enceintes et/ou allaitantes d'éviter la consommation de marlin, saumon des dieux, espadon et requin. De même, la DSP recommande pour l'enfant âgé de 12 à 30 mois d'éviter ces espèces, et de limiter la consommation de poissons pélagiques à une fois par semaine[15].

Leptospirose[modifier | modifier le code]

La leptospirose est une zoonose présente sur toute la planète (excepté l'Antarctique) et qui touchent plus particulièrement les zones tropicales humide. Elle est transmise par une bactérie de la famille des leptospires. Cette bactérie est présente en Polynésie française où les cas de leptospiroses humaines sont signalés au bureau de veille sanitaire de la DPS. Toutes îles confondues, l'incidence globale de la leptospirose en Polynésie française sur la période 2008-2018 apparaît en hausse, avec 79 cas en 2008 contre 196 cas en 2018[16]. La majeure partie des cas recensés en Polynésie sont majoritairement associés à une activité professionnelle à risque (agriculture) ou au jardinage, à la baignade en eau douce et à la marche pieds nus (sur de la boue ou en eau douce)[17]. Les pics de cas de leptospirose ont lieu pendant la saison humide.

Maladies infectieuses interhumaines[modifier | modifier le code]

Tuberculose[modifier | modifier le code]

Entre 1980 et 2000, le taux d'incidence de la tuberculose en Polynésie française s'est maintenu autour de 40 cas pour 100 000 habitants. Ce taux a diminué au cours des années 2000 avec la réorganisation en juin 1998 de la lutte contre cette maladie sur le territoire en augmentant la collaboration entre les acteurs de santé. Ainsi, depuis 2000, l'incidence de la tuberculose est maintenue entre 21 et 27 cas pour 100 000 habitants[18] ce qui place le territoire dans la catégorie des pays à faible endémicité de tuberculose[19]. Ce taux d'incidence reste malgré tout bien plus élevé que la moyenne de la France métropolitaine qui s'élève à 7,5 cas pour 100 000 habitants en 2018.

Entre le 1er janvier 2020 et le 26 octobre 2020, 51 cas de tuberculose ont été diagnostiqués et déclarés en Polynésie française[20]. Il est à noter que la répartition géographique des cas de tuberculose est inégale, avec une forte concentration sur les Îles du Vent (70,6% des cas déclarés sur la période du 01/01/2020 au 26/10/2020).

SARS CoV-2[modifier | modifier le code]

Voir : Pandémie de Covid-19 en Polynésie française.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b SPF, « Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 22 décembre 2009, n°48-49-50 Polynésie française : une situation épidémiologique particulière », sur www.santepubliquefrance.fr (consulté le )
  2. a et b SPF, « Les causes de décès en Polynésie française : analyse de la période 2005-2010 et tendances évolutives de 1984 à 2010 », sur www.santepubliquefrance.fr (consulté le )
  3. « adsp n° 91 - La santé en outre-mer », sur www.hcsp.fr (consulté le )
  4. Organisation mondiale de la santé, Bureau régional du Pacifique occidental ; Direction de la santé de Polynésie française. Enquête santé 2010 en Polynésie française. Surveillance des facteurs de risque des maladies non transmissibles. Papeete, Tahiti: Direction de la Santé; 2010. 57 p.
  5. a et b SPF, « Pratiques d'alcoolisation en Polynésie française. », sur www.santepubliquefrance.fr (consulté le )
  6. a et b SPF, « Les jeunes Polynésiens consomment plus de substances addictives qu'il y a dix ans. », sur www.santepubliquefrance.fr (consulté le )
  7. Stéphanie CHIN-FOO, « Filariose Lymphatique », sur DSP (consulté le )
  8. SPF, « Épidémiologie de la dengue et stratégies de lutte en Polynésie française, 2006-2008. Numéro thématique. Polynésie française : une situation particulière », sur www.santepubliquefrance.fr (consulté le )
  9. Bureau de veille sanitaire – Direction de la santé, « La dengue en Polynésie française - Rapport annuel 2018 », sur https://www.service-public.pf/dsp/rapports-surveillance-epidemiologique/, (consulté le )
  10. « Dengue : 1691 cas autochtones et 2 cas importés », sur Polynésie la 1ère (consulté le )
  11. Bureau de veille sanitaire de la DSP, « Bulletin de surveillance sanitaire de Polynésie française, du 19/10 au 31/10 (semaines 43 et 44) », sur https://www.service-public.pf/dsp/surveillance-veille-sanitaire/, (consulté le )
  12. a et b SPF, « Bilan de l'épidémie à virus Zika survenue en Polynésie française entre octobre 2013 et mars 2014. De la description de l'épidémie aux connaissances acquises après l'évènement », sur www.santepubliquefrance.fr (consulté le )
  13. « Virus Zika : les leçons de l'épidémie en Polynésie », sur Sciences et Avenir (consulté le )
  14. SPF, « Epidémie d'hépatite A en Polynésie française en 1995-1996 », sur www.santepubliquefrance.fr (consulté le )
  15. a et b « Consommation de poissons du large et risque lié à l’exposition au méthylmercure en Polynésie française, État des lieux et recommandations », sur https://www.service-public.pf/dsp/rapports-etude/, (consulté le )
  16. Bureau de Veille Sanitaire - Direction de la Santé, « La leptospirose en Polynésie française, Rapport annuel 2018 », sur https://www.service-public.pf/dsp/rapports-surveillance-epidemiologique/, (consulté le )
  17. SPF, « Épidémiologie de la leptospirose en Polynésie française de 2006 à 2008. Numéro thématique. Polynésie française : une situation particulière », sur www.santepubliquefrance.fr (consulté le )
  18. SPF, « La tuberculose en Polynésie française, 2000-2008. Numéro thématique. Polynésie française : une situation particulière », sur www.santepubliquefrance.fr (consulté le )
  19. HCSP, « Détermination d’un seuil de haute endémicité tuberculeuse », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant, Haut Conseil de la Santé Publique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. Communiqué de presse du Bulletin de Surveillance Sanitaire des S41-S42 2020, https://www.service-public.pf/dsp/surveillance-veille-sanitaire/