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Utilisateur:Marc-AntoineBe./Brouillon

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Histoire[modifier | modifier le code]

Contexte: La romanisation du mandarin avant 1949[modifier | modifier le code]

En 1605, le missionnaire Jésuite Matteo Ricci publie Xizi Qiji ((zh)) à Beijing[1]. Il s'agit du premier livre utilisant l'alphabet romain pour écrire dans la langue chinoise. Vingt ans plus tard, un autre Jésuite, en Chine,Nicolas Trigault, publie Xī Rú Ěrmù Zī ((zh)) à Hangzhou en Chine[2]. Aucun des deux livres a eu d'impact immédiat sur la perception des Chinois sur leur système d'écriture et la romanisation qu'ils décrivaient était à l'intention des Occidentaux, plutôt qu'aux Chinois[3].

Un des premiers penseurs Chinois à rapporter l'alphabet occidental au mandarin date de la fin de la dynastie Ming et du début de la dynastie Qing. Il s'agit de l'érudit Fang Yizhi ((zh)); 1611–1671[4].

Le premier réformateur de la dynastie Qing à proposer à la Chine d'adopter un système orthographique fut Song Shu (1862–1910). Il était l'étudiant des grands érudits Yu Yue et Zhang Taiyan, il s'est rendu au Japon afin d'observer l'effet syllabaire kana et l'apprentissage occidental. Cela l'a amené à participer à de nombreux projets, l'un des plus important étant la réforme de l'écriture. Malgré le fait que Song n'ait pas créé par lui-même un système d'écriture sinitique, sa proposition fut bien reçue et a mené à la prolifération de schémas pour former une écriture phonétique[3].

Wade–Giles[modifier | modifier le code]

Le système Wade-Giles fut créé par Thomas Wade en 1859, et été amélioré par Herbert Giles dans le dictionnaire Chinois-Anglais de 1892. Ce système a toujours été populaire et a été utilisé dans les publications de langue anglaise à l'extérieur de la Chine jusqu'en 1979[5].

Sin Wenz[modifier | modifier le code]

Au début des années 1930, les dirigeants du Parti communiste chinois entraînés à Moscou sont introduits à l'alphabet phonétique en utilisant les lettres romaines qui furent développées dans l'institut oriental soviétique de Leningrad et qui était initialement prévu pour améliorer l'alphabétisation dans l'Extrême-Orient Russe. [6]Ce Sin Wenz ou bien "Nouvelle écriture"[7] était beaucoup plus sophistiqué linguistiquement que les alphabets précédents, avec comme exception qu'il n'incluait pas les différents tons utilisés en mandarin[8].

En 1940, plusieurs milliers de membres ont participés à une convention de la Société Sin Wenz. Mao Zedong and Zhu De, dirigeants de l'armée, ont tous deux fait contribués leur calligraphie (en caractères) pour le titre du nouveau journal de Société Sin Wenz. À l'extérieur du Parti communiste chinois, il y avait de nombreux autres partisans important, incluant le fils de Sun Yat-sen, Sun Fo; Cai Yuanpei, l'éducateur le plus prestigieux du pays,Tao Xingzhi, un grand réformateur de l'éducation; et Lu Xun. Plus d'une trentaines de journaux sont bientôt apparues, tous rédigées en Sin Wenz, en plus d'un grand nombre de traductions, biographies (incluant Lincoln, Franklin, Edison, Ford, et Charlie Chaplin), des œuvres de littérature chinoise contemporaine et un éventail de manuels. en 1940, le mouvement atteint un sommet quand le gouvernement de Mao Zedong déclare que le Sin Wenz avait le même statut légal que les caractères traditionnels chinois dans le gouvernement et les documents publics. De nombreux éducateurs et dirigeants politique attendaient avec impatience le jour où ils seraient universellement acceptés et remplaceraient complètement les caractères chinois. Des oppositions se sont toutefois manifestées, puisque le système n'était pas suffisamment adapté à l'écriture des langues régionales et nécessiterait ainsi donc un apprentissage du mandarin. Le système Sin Wenz est tombé en désuétude au fil des années suivantes[9].

La romanisation Yale[modifier | modifier le code]

En 1943, l'armée américaine engage l'Université Yale pour développer une romanisation du Mandarin chinois pour ses pilotes qui survolent la Chine. Le résultat final est très similaire au Pinyin, mais n'utilise pas les lettres anglaise d'une manière non familière.; par exemple, le x en pinyin pour ɕ est écrit comme sy dans le système Yale. Les semi-voyelles médianes s'écrivent avec y et w (au lieu du i et u pinyin) et les voyelles apicales (consonnes syllabiques) avec r ou z. Les marques d'accentuation sont utilisées pour indiquer le ton.

L'émergence et l'histoire du Hanyu Pinyin[modifier | modifier le code]

Le Pinyin fut créer par un groupe de linguistes chinois, incluant Zhou Youguang qui était un économiste, dans le cadre d'un projet gouvernemental chinois dans les années 1950. Zhou, souvent reconnu sous le nom du «père du Pinyin»,[10][11][12] travaillait comme banquier à New York lorsqu'il pris la décision de retourner en Chine pour aider à reconstruire le pays suite à création de la République populaire de Chine en 1949. Il devint un professeur d'économie à Shanghai et, en 1955, lorsque le ministère chinois de l'éducation créa un comité pour la réforme du de la langue écrite chinoise, le premier ministre Zhou Enlai confia à Zhou Youguang la tâche de développer un nouveau système de romanisation, bien que ce dernier ne soit pas un linguiste professionnel.

Le Hanyu Pinyin a été basé sur de nombreux systèmes existants déjà : Gwoyeu Romatzyh de 1928, Latinxua Sin Wenz de 1931, et les marques diacritiques du zhuyin (bopomofo)[13]. Zhou aurait dit « Je ne suis pas le père du Pinyin, je suis le fils du Pinyin. C'est le résultat d'une longue tradition du temps de la dynastie Qing jusqu'à aujourd'hui, mais nous avons réétudié le problème, nous l'avons revisité et l'avons rendu plus parfait»[14].

Un projet a été publié le 12 Février 1956. La première édition du Hanyu Pinyin fut approuvée et adoptée à la cinquième session du 1er congrès national du peuple le 11 Février 1958. Ce fut par la suite introduit dans les écoles primaires comme façon d'enseigner la prononciation du mandarin standard et ce fut utilisé pour améliorer le taux d'alphabétisation des adultes[15].

Pendant la Guerre froide, l'utilisation du Pinyin au lieu du système de romanisation Yale à l'extérieur de la Chine était perçu comme une déclaration politique ou une identification au régime communiste chinois[16]. Au début des années 1980, des publications occidentales s'adressant à la Chine commencèrent à utiliser la romanisation Hanyu Pinyin au lieu des systèmes de romanisation précédents[17]; ce changement a suivi la normalisation des relations diplomatiques entre les États-Unis et la République populaire de Chine en 1979[18]. En 2001, le gouvernement de la république populaire de Chine a publié la loi sur la langue commune nationale, fournissant une base juridique pour l'application du Pinyin[15]. La spécification actuelle des règles orthographiques est établie dans la norme nationale GB/T 16159–2012[19].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Kiong Wong Sin, Confucianism, Chinese History and Society, World Scientific, (ISBN 978-9814374477, lire en ligne), p. 72
  2. (en) Liam Matthew Brockey, Journey to the East: The Jesuit Mission to China, 1579–1724, Harvard University Press, (ISBN 978-0674028814, lire en ligne), p. 261
  3. a et b (en) Wing-tsit Chan et Joseph Adler, Sources of Chinese Tradition, Columbia University Press, , 303, 304 (ISBN 978-0231517997, lire en ligne)
  4. (en) Victor H. Mair, Difficult Characters: Interdisciplinary Studies of Chinese and Japanese Writing, Columbus, Ohio, Ohio State University National East Asian Language Resource Center, , « Sound and Meaning in the History of Characters: Views of China's Earliest Script Reformers »
  5. Benjamin Ao, « History and Prospect of Chinese Romanization », Chinese Librarianship: An International Electronic Journal, vol. 4,‎ (lire en ligne)
  6. (en) Jerry Norman, Chinese, Cambridge Language Surveys, Cambridge University Press, (ISBN 0521296536, lire en ligne), p. 261
  7. (en) Lionel M. Jensen et Timothy B. Weston, China's Transformations: The Stories Beyond the Headlines, Rowman & Littlefield, (ISBN 978-0742538634), p. XX
  8. (en) Ping Chen, Modern Chinese: History and Sociolinguistics, Cambridge University Press, (ISBN 0521645727, lire en ligne), 186 :

    « Latinxua Sin Wenz tones. »

  9. John DeFrancis, The Chinese Language: Fact and Fantasy (Honolulu: University of Hawaii Press, 1984), pp. 246-247.
  10. « Father of pinyin », China Daily, (consulté le ) Reprinted in part as (en) Alan Simon, Xinhua, « Father of Pinyin », China Daily Asia Weekly, Hong Kong,‎ 21–27 jan 2011, p. 20
  11. (en) « Obituary: Zhou Youguang, Architect Of A Bridge Between Languages, Dies At 111 », NPR, National Public Radio,‎ (lire en ligne)
  12. (en) Tania Branigan, « Sound Principles », The Guardian, London,‎ (lire en ligne)
  13. Rohsenow, John S. 1989. Fifty years of script and written language reform in the PRC: the genesis of the language law of 2001. In Zhou Minglang and Sun Hongkai, eds. Language Policy in the People's Republic of China: Theory and Practice Since 1949, p. 23
  14. (en) Tania Branigan, « Sound principles », The Guardian, London,‎ (lire en ligne)
  15. a et b (en) « Hanyu Pinyin system turns 50 », Straits Times,‎ (lire en ligne)
  16. Jeroen (Leiden University) Wiedenhof « Purpose and effect in the transcription of Mandarin » () (lire en ligne, consulté le ) [archive du ]
    « (ibid.) », dans Proceedings of the International Conference on Chinese Studies 2004 (漢學研究國際學術研討會論文集), National Yunlin University of Science and Technology (ISBN 9860040117), p. 387–402
  17. Terry, Edith. How Asia Got Rich: Japan, China and the Asian Miracle. M.E. Sharpe, 2002. 632. Retrieved from Google Books on August 7, 2011. (ISBN 0-7656-0356-X), 9780765603562.
  18. Terry, Edith. How Asia Got Rich: Japan, China and the Asian Miracle. M.E. Sharpe, 2002. 633. Retrieved from Google Books on August 7, 2011. (ISBN 0-7656-0356-X), 9780765603562.
  19. « GB/T 16159-2012 » (consulté le )