Utilisateur:Isabelle B83/Willi Ninja

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Willi Ninja
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Naissance
12 avril,1961
New Hyde Park, New York, U.S.A
Décès
2 septembre, 2006
New-York City, NY, U.S.A
Nom de naissance
William Roscoe Leake
Nationalité
Américain
Activité
Danseur, Chorégraphe
Mouvement
Voguing, Ballroom Culture

Willi Ninja,William Roscoe Leake (12 avril 1961 – 2 septembre 2006), était un danseur et chorégraphe américain autodidacte, découvert en 1990, dans le film documentaire, Paris Is Burning

. [1]

Ninja est connu pour être le parrain du voguing,[2] né lors des compétitions de danse dans la culture du bal avec les drag queens de Harlem.

Il développa le Voguing, en un style de danse unique, en s'inspirant de sources aussi disparates que Fred Astaire et de l'univers de la haute couture. Il mis en valeur une danse avec une chorégraphie précise donc la popularité donna à la culture LGBT et à la culture Afro-américaine, une voix pacifié pour le combat du mouvement.[1]

C'est en attirant l'attention de la réalisatrice Jennie Livingston qui lui donna une place mémorable dans son documentaire Paris Is Burning, qu'il immortalise, pour le grand public, l'expression pionnière du voguing. Le film est centré autour de la culture underground du voguing, la culture du Ball et donne la parole aux drag queens de New-York.

Le film, à sa sortie en 1990, rencontre à la fois un succès critique et public ce qui servit de tremplin à Ninja. Il commença ainsi à multiplier ses apparitions dans les médias, ses performances chorégraphiées associées avec différentes troupes de danse, et de concerts. Il devint peu à peu une icône et un porte parole pour la culture LGBT.

En 1989, Ninja fit une première apparition dans le clip de la chanson de Malcolm McLaren " Deep in Vogue ".

Un an plus tard, il apparait dans la video de Madonna, numéro un au box-office " Vogue ", ce qui propulsa Ninja et le voguing de la culture underground dans la culture populaire.

Les débuts[modifier | modifier le code]

Né au Long Island Jewish Medical Center à New Hyde Park, New York, Willi Ninja, est un danseur chorégraphe autodidacte.

A l'orée de ses vingts ans, il perfectionna le style de danse du Voguing, née dans les clubs LGBT noirs et latinos de New York [3] et Harlem, en réaction au racisme blanc. Le voguing parodiait, lors de ces soirées-concours de danse, les privilèges de l’élite blanche auxquels elle n’avait pas accès: la mode, le luxe, l’argent. [4] C'était un exutoire social où les « exclus » de la société américaine deviennent les nouvelles icônes de la nuit. [5]

William Roscoe Leake aka Willi Ninja est né d'une mère Afro-Américaine. Il prétendait avoir une ascendance raciale mixte avec des ancêtres irlandais, cherokee et asiatiques. [6]

C'est grâce à ses collègues de Washington Square Park à New-York qui pratiquaient le voguing que Jennie Livingston, réalisatrice du film Paris is burning, a entendu parlé de Ninja pour la première fois.

Bien qu'il n'ait pas inventé le Voguing, il l'a redéfini à sa manière et l'a étonnamment raffinée dans sa forme avec des mouvements précis et nets. Les influences de Ninja infusées dans la danse, aussi disparates qu'elles soient, s'inspirent de la culture Afro-américaine avec le Kemet, dans l'antiquité un collectif d'égyptiens à la peau noire [7], et en associant le jeune Michael Jackson, Fred Astaire, les gymnastes olympiques, la haute couture et la culture asiatique.

Carrière[modifier | modifier le code]

Il a participé aux Balls des Drag Queens de Harlem avec ses « enfants » associés à sa Maison des Ninjas, écrit en diminutif HoN . Comme d'autres Maisons, HoN était, avant tout, un système communautaire d'entraide [8] qui s'exprimait sous la forme d'une troupe de danse, et Ninja était la mère de tous. Il enseignait le voguing à ses "enfants" et les préparait aux compétitions jusque tard dans la nuit, dans le parc de l'ancienne la jetée de Christopher Street et dans les clubs undergrounds à New-York. [9]

Ninja fut le danseur vedette de nombreux vidéoclips, dont " Deep in Vogue " de Malcolm McLaren et " I Can't Get No Sleep " de Masters At Work avec India . En 1994, il sort son premier single "Hot" (une autre production de Masters At Work) sur Nervous Records.

La carrière de Ninja est très variée. Il fait des apparitions mémorables dans les défilés de Jean-Paul Gaultier, à Paris et de Thierry Mugler , en 1989[10] avec le célébre mannequin Iman.

Il chorégraphie un grand nombre de performances de voquing avec diverses compagnies de danse avec sa collègue Karole Armitage.

Il apprend à Paris Hilton et à Tyra Banks à marcher avec grâce et panache [11].

En 2004, il ouvre une agence de mannequins, appelée: Eon-Elements of Ninja. [12]

En 2005, il est l'invité d'honneur [13] dans: Jimmy Kimmel Live!, une émission incontournable à la télévision.

Willi Ninja est apparu sur le grand écran dans le documentaire Paris is Burning en 1990 et dans le documentaire de Wolfgang Busch, en 2006, How Do I Look. [14]

Ninja a dansé dans deux des vidéos de Janet Jackson, tirées de son album Rhythm Nation 1814. La première était " Alright ", un remix avec la star du rap décédée Heavy D et les apparitions de Cab Calloway, Cyd Charisse et The Nicholas Brothers. La deuxième video s'appelait " Escapade ".

Ninja s'est occupé inconditionnellement de sa mère, Esther Leake, qui était un fauteuil roulant avec la maladie de Parkinson. Ses déplacements avec Ninja au ballet et à l'Apollo furent une source d'inspiration qui l'a poussé à surpasser ses efforts avenirs pour la danse et créer la Maison des Ninjas. [15]

La maison des Ninjas[modifier | modifier le code]

Willi Ninja a lancé la Maison des Ninjas en 1982 avec Sandy Apollonia Ninja [16], bien qu'il n'ait pas remporté trois grands prix lors des compétitions, les pré-requis pour démarrer une Maison [17] [18] .

Willi Ninja de la Maisons des Ninjas, HoN, fait une pose, lors d'une soirée à New-York, 1994

La Maison sert de famille secondaire et devient un refuge pour les jeunes rejetés par leur famille biologique en raison de leur orientation sexuelle. [19]

Le nom Ninja vient des influences asiatiques, des arts martiaux, associé au fait que les gens de la Ballroom culture étaient "à part". La plupart avaient du mal à s'identifier et le plus souvent étaient sans domicile fixe et ni famille. [20]

La Maison des Ninja avait la réputation d'être multiraciale ; à l'exception de la Latino House of Xtravaganza, la plupart des maisons à l'époque étaient afro-américaines. [21]

La Maison des Ninjas, elle, invitait aussi des hommes blancs dans ses compétitions. Elle a fermé en 1989 et a rouvert une deuxième fois en 1991 et une troisième fois en 2003. La Maison des Ninjas compte actuellement plus de 220 membres dans le monde. Aujourd'hui Archie Burnett Ninja [22], membre fondateur de la Maison des Ninjas au coté de Willy Ninja, est toujours un membre actif de la communauté.

Au cinéma[modifier | modifier le code]

Ninja a joué dans une poignée de films et de séries télévisées. Le 8 août 1991, il fut l'invité du Joan Rivers Show [23] , une émission télévisée qui, pour cette épisode réunit les participants clés de Paris Is Burning tels que Dorian Corey et Pepper LaBeija, ainsi que la réalisatrice Jennie Livingston. L'émission tourne en performance car ils ne manquent pas d'inviter le public à faire des poses de Voguing comme s'ils participaient à un Drag Ball.

La même année, Ninja est apparu dans un court métrage de 9 minutes Anthem de Marlon Riggs, un long poème qui revendique les droits de la communauté LGBT Afro-américaine.

Décès[modifier | modifier le code]

Ninja est décédé le 2 septembre 2006, à New York d'une insuffisance cardiaque liée au sida, il avait 45 ans. Depuis sa mort, il continue d'inspirer de nombreux artistes et DJs. [24] [25] [26]

Ninja est devenu un modèle pour les Études gaies et lesbiennes, les Études de genre et les études sur la performance, grâce à son expression de genre anticonformiste et transgressive. Son personnage articule le livre Black Sexualities [27] de Juan Battle et Sandra L. Barnes.

L'influence de Willi Ninja le parrain du voguing n’a peut-être jamais été aussi forte que maintenant. [28]

Willi Ninja figure aujourd'hui parmi les figures historiques [29] de la culture LGBT et du combat contre le VIH. Ses contributions, aussi transversale qu'elles soient, ont servi à émanciper l'intégration d'une culture underground dans l'industrie populaire, à pacifier les interactions entre la culture Afro Américaine et la culture LGBT, à introduire une danse de Drag Queens dans le monde du hip-hop, et bien sûr à l'évolution de l'aspect communautaire avec la mise en scène de la fierté comme valeur. [30]

Voir également[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Juan Battle, Sandra L. Barnes, Black sexualities: probing powers, passions, practices, and policies, pp. 26-9.
  2. Associated Press, « Willi Ninja, godfather of 'voguing,' dies at 45 »
  3. Rosita Boisseau, « Paris, nouvelle capitale du voguing », Le monde,‎
  4. Solenn Cordroc’h, « Culture voguing: Les balls vus par Damien Paillard », FishEye magazine,‎ (lire en ligne)
  5. Jérémy Patinier, Tiphaine Bressin, Didier Lestrade, Strike a pose : Histoires(s) du voguing - De 1930 à aujourd hui, de New York à Paris, Paris, Des Ailes sur un tracteur, , 227 p. (ISBN 9781291016147, lire en ligne), cover
  6. Andrew Ross et Tricia Rose, Microphone Friends: Youth Music & Youth Culture, New York, NY, Routledge, , 163–175 p. (ISBN 0-415-90907-4)
  7. L'institut kemetic de Jacob Carruthers
  8. Juliette Rennes, Encyclopédie critique du genre : corps, sexualité, rapports sociaux, Paris, ‎La Découverte, , 752 p. (ISBN 9782707194794, lire en ligne)
  9. Upadheye, « Vogue: Not Madonna's Dance », Huffington Post
  10. AngelPlanett @angelplanett202, « VERY RARE Thierry Mugler Fall-Winter 1989/90 (3) with Willi Ninja and Imán », sur YouTube,
  11. Christelle Oyiri, « La légende de Willi Ninja, l’étoile filante du voguing », Trax,‎
  12. (en) Ana Herrera, « Willi Ninja: Voguing Butch Queen », outhistory,‎ (lire en ligne)
  13. (en) frog_child @andywho333, « Willi Ninja 2005 interview & voguing on talkshow », sur YouTube,
  14. (en) Wolfgang Busch, « How do I look » [vidéo], sur IMDb,
  15. Tricia, « Eulogies for Fabulousness »,
  16. BenjiBen @benjiben1117, « Sandy 'Apollonia' Ninja - Paris is Burning / Sade video tribute », sur YouTube,
  17. Chantal Regnault et Tim Lawrence, Voguing: Voguing and the House Ballroom Scene of New York City 1989-92, London, Soul Jazz Books, (ISBN 978-0-9554817-6-5), p. 5
  18. Herrera, « Willi Ninja: Voguing Butch Queen », Outhistory.org (consulté le )
  19. Solenn Cordroc’h, « Culture voguing », Fisheye magazine,‎ (lire en ligne)
  20. Jean Paul Deniaud, « Pourquoi en 1989 le voguing était une vraie bulle de liberté dans un New York “extrêmement rude” », Trax,‎ (lire en ligne)
  21. Afifia B, « Le Voguing, les gays et Beyoncé ! », Konbini,‎ (lire en ligne)
  22. Dance Teacher Magazine @DanceTeachermagazine, « Strike a Pose With Archie Burnett », sur YouTube,
  23. (en) Joan Rivers show, « Paris is burning, l'interview » Accès libre [audio, video], sur youtube,
  24. Limnander, « Is Beyoncé the New Willi Ninja? » (consulté le )
  25. Allaire, « Strictly ballroom: The vampy, campy voguing scene is having a reviva », National Post (consulté le )
  26. Opperman, « Exploring Polysexual Partying With Kim Ann Foxman at Isis », SFWeekly (consulté le )
  27. (en) Juan Battle, Sandra L. Barnes, Black Sexualities, USA, ‎ Rutgers University Press, , 474 p. (ISBN 978-0813546025)
  28. Christelle Oyiri, « La légende de Willi Ninja, l’étoile filante du voguing », Trax Magazine,‎ (lire en ligne)
  29. (en) The Gender and Sexuality Resource Center, «  Historical Figures of LGBTQ+ History  », University of Northern Colorado,‎ (lire en ligne)
  30. Jérémy Patinier, Tiphaine Bressin, Didier Lestrade, Strike a pose : Histoires(s) du voguing - De 1930 à aujourd hui, de New York à Paris, Paris, des Ailes sur un tracteur, , 227 p. (ISBN 9781291016147)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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