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Fernande Lebrun, née en 1901 dans la province du Brabant flamand, est une propagandiste de la Ligue ouvrière féminine chrétienne, créé par Victoire Cappe en 1907. Elle est directrice du service d’Aide familiale. Elle consacre l’entièreté de sa vie à la défense et au redressement intégral des femmes de la classe ouvrière.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Fernande Lebrun est née le 15 février 1901 à Brugge, dans le Brabant Flamand, où elle grandit avec sa famille. Cette dernière s’étant réfugiée en France pendant la Première Guerre mondiale, Fernande poursuit son parcours scolaire à Paris où elle obtient un diplôme d’institutrice. À tout juste 20 ans, Fernande assume toutes les responsabilités du ménage. Elle s'occupe de sa petite sœur Renée Suzanne Lebrun, née le 24 février 1903 et son petit frère Jean Lebrun, né le 27 octobre 1906 lui revient[1].

Les choses demeurent ainsi pendant plusieurs années, étant donné que son père, Fernand Lebrun, est engagé dans l’armée en tant que sous-lieutenant du 6e régiment de ligne et lancier et que sa mère, Marie Joseph Ghislaine Valentine Clémence Béro, décède en 1921, à l’âge de 45 ans. Cette expérience en tant que tête d’un ménage lui a permis d’acquérir une certaine maturité, malgré son âge.

En juin 1922, Fernande a été témoin du mariage de sa petite sœur, Renée Suzanne Lebrun, apportant son soutien et sa présence à cet événement.

Suite à son retour en Belgique, Fernande manifeste un intérêt pour les enjeux sociaux, orientant ainsi ses aspirations vers des études à l'école sociale catholique dès 1925. Au sein de cette institution, son engagement lui offre l'opportunité d'explorer les dynamiques et les défis sociaux de son époque[2].

Son parcours académique est ponctué par des stages au sein de la Fédération nationale des LOFC-KVA, où elle démontre son potentiel, sous le regard des figures dirigeantes que sont Victoire Cappe et Maria Baers.[3]

En juillet 1927, Fernande achève ses études, ce qui marque un tournant important dans sa vie professionnelle naissante. Le mois suivant, elle intègre le monde du travail. Son dévouement lui vaut de gagner la faveur de Victoire Cappe, qui la reconnaît comme l'une de ses protégées les plus prometteuses.

Après l'obtention de son diplôme d’auxiliaire sociale en août 1927, Fernande Lebrun embrasse une nouvelle étape de son engagement social en acceptant le poste de propagandiste nationale au sein de la Ligue ouvrière féminine chrétienne. Cette nomination marque un tournant significatif dans sa carrière, puisqu'elle devient la première véritable propagandiste nationale de l'organisation.

Elle habitait Bruxelles et travaillait au 75 Boulevard Clovis.

Pensée[modifier | modifier le code]

Suivant les traces laissées par les figures que sont Maria Baers et Victoire Cappe, Fernande Lebrun s'engage également dans la promotion du travail de la femme au foyer. Inspirée par l'idée de rassembler toutes les femmes mariées qui demeuraient au foyer, consacrant leur temps à prendre soin de leur famille, elle reconnaît la valeur de leur expérience commune et des défis partagés qui en découlent[4].

Convaincue que l'autonomisation des femmes au sein du foyer est essentielle pour le bien-être de la famille et de la société dans son ensemble, Fernande met en œuvre des initiatives visant à offrir un soutien et une formation à ces femmes. Son objectif principal est de les aider à développer leurs compétences et leur confiance en elles, tout en leur offrant des outils pratiques pour améliorer leur quotidien.

Dans cette optique, Fernande Lebrun met en place des programmes éducatifs qui visent à enseigner aux femmes au foyer des compétences telles que la lecture, l'écriture et les rudiments de gestion domestique. Elle aspire à élever le statut et le potentiel des femmes au foyer, les transformant en agents de changement au sein de leur propre communauté[5].

Fernande Lebrun incarne l'esprit de solidarité et d'émancipation qui anime les mouvements sociaux de son époque, laissant un héritage durable dans la promotion de l'autonomie des femmes dans tous les aspects de leur vie.

Parcours et accomplissements[modifier | modifier le code]

Dans son rôle de propagandiste nationale, Fernande se révèle être bien plus qu'une simple représentante. Elle devient un lien entre les différents niveaux de l'organisation, unifiant les efforts et coordonnant les actions à travers le pays. Son dévouement à la cause sociale et son aptitude à mobiliser les autres contribuent à renforcer l'impact et la portée de la Ligue ouvrière féminine chrétienne.

Ainsi, Fernande Lebrun s'impose non seulement comme une pionnière dans son domaine, mais aussi comme une figure centrale dans la promotion des valeurs et des idéaux du mouvement à l'échelle nationale. Sa capacité à tisser des liens entre les individus et les communautés fait d'elle une force au service du progrès social et de l'émancipation des femmes dans la société.

Suivant les recommandations de Victoire Cappe, Fernande Lebrun se concerte toujours avec le secrétariat régional féminin avant d’agir, et surtout avant de créer une ligue. Des suites des demandes formulées par Victoire Cappe, Fernande s’occupe de l’aménagement des secrétariats d’apprentissage, des bureaux de placement, de restaurants et des cours professionnels, ce, dans le but de fournir une formation professionnelle aux femmes autre que la couture.

Son implication en tant que propagandiste nationale de la Ligue ouvrière féminine chrétienne stimule l'émergence de multiples ligues locales en Wallonie, où Fernande Lebrun assume également un rôle précurseur dans l’organisation et la coordination. Après avoir aidé à remonter la Fédération de Mons, elle crée toute une série de Ligues de Femmes dans les localités, sans pour autant échapper au mauvais regard porté par les curés sur les mouvements sociaux à cette époque.

Dans une interview[6] réalisée le 12 avril 1984 par Vie Féminine, Fernande explique qu'elle poursuit son travail de fondation de Ligues de Femmes à La Louvière avant de refaire celles de toute la région de Thuin et Walcourt.  

A Ath, Fernande a dû prendre les affaires en main pendant un certain temps puisqu’il n’était pas envisageable de prendre une secrétaire. Plus tard, elle choisit Jeanne Van den Bosch pour prendre la relève dans cette ville.

Fernande a continué sa mission à Dinant, Ciney et Luxembourg, malgré les difficultés posées par l’esprit conservateur de cette région, pourtant très libérale. Elle a eu du mal à s’occuper de Jemelle mais a tenu à la tête de Rochefort pendant deux ans[7].

Dans les années 1935-1936, Fernande avait terminé sa mission dans cette partie du territoire. C’est alors qu’elle s’est occupée de la Flandre Wallonne, à savoir Mouscron.

Son travail permet aux fédérations régionales de bénéficier d’une organisation plus fonctionnelle puisqu’elle leur offre la possibilité d’un fonctionnement régulier et dote chacune d’entre elles d’un comité permanent.

Fernande Lebrun s’occupe, pour chaque fédération, du recrutement d’une secrétaire propagandiste qu’elle forme et instruit avant de lui déléguer ses fonctions pour les niveaux locaux[8]. Elle est également responsable de la formation d’une équipe régionale permanente.

Après la Seconde Guerre mondiale, le rôle de Fernande Lebrun prend une plus grande dimension au sein de la Ligue ouvrière féminine chrétienne. Chargée de mobiliser les ressources financières nécessaires à la création du service d’Aide Familiale, elle se voit confier la responsabilité d'organiser des réunions et de concevoir des programmes adaptés aux besoins des femmes au foyer.

Son dévouement est mis à l'épreuve alors qu'elle s'efforce de garantir que chaque programme proposé soit conforme aux normes de qualité et d'efficacité exigées par les autorités d'inspection. À la demande de Jeanne Laurent, alors présidente des ligues, Fernande Lebrun se lance dans la fondation du service d'Aide familiale en juillet 1949[9].

« C'est en 1949 que Jeanne Laurent est venue me demander : "On parle beaucoup des aides familiates maintenant, tu ne veux pas un peu t'en occuper, je t'aiderai". J'ai dit: "Je vais réfléchir". J'avais pris tous mes papiers avec moi et tous les programmes de l'étranger que j'avais pu acquérir. J'ai étudié la question, établi un programme. En juillet 1949, quand la rue de la Poste était libre, que l'école sociale était en congé et beaucoup d'employées aussi, j'ai pu obtenir, chose extraordinaire, la cuisine.J'ai eu aussi une salle de cours pour faire la première session deformation d'aides familiales[10]

Le commencement de cette nouvelle initiative se déroule dans des conditions modestes. Dans la cuisine de l’école sociale, rue de la Poste, Fernande Lebrun pose les premières pierres de ce qui deviendra une entreprise sociale emblématique. Elle obtient l'accès à une salle de cours au sein de l'établissement, où elle organise la toute première formation d’aides familiales[11].

Ce lieu devient le berceau de l'émancipation des femmes au foyer, un espace où les compétences sont partagées et où de nouvelles opportunités se dessinent. Fernande Lebrun pose ainsi les fondations d'un mouvement qui influencera la société et l'autonomie des femmes dans les décennies à venir.

Pour la seconde session, Fernande a loué le bâtiment de Tourneppe pour environ un mois à un mois et demi au printemps et un mois à un mois et demi en automne. Après cela, elle a été mise à la porte.

En qualité de responsable nationale, elle incite d'autres mouvements à soutenir l'établissement d'un comité de coordination national, flamandes et wallonnes réunies, soulignant son rôle crucial en tant que groupe de pression. Une Union Internationale des Services d’Aides Familiales voit le jour à partir de ce service.

Fernande jongle initialement entre ses responsabilités de propagandiste et de directrice de l'Aide familiale pendant deux ou trois ans. Cependant, elle prend la décision de démissionner de sa fonction de propagandiste pour se consacrer pleinement à la direction du service d'Aide familiale.

Elle joue un rôle de premier plan dans l'organisation d'un comité de coordination à l'échelle nationale, préfigurant ainsi la création de l'Union internationale des services d'aides familiales, qui demeure active aujourd'hui.

Fernande dirige le service jusqu'en 1962.

Fin de carrière[modifier | modifier le code]

Après son départ du service d'aide familiale en 1962, elle a mis un terme à son engagement dans toutes les activités sociales[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Les archives de l'état en Belgique »
  2. ROUCLOUX, A. (coord.), COENEN, M-T. et DELVAUX, A-L.,, Vie Féminine - 100 ans de mobilisation féminine, Bruxelles, CARHOP, , 352 p. (ISBN 9782930674155), p. 53, 54, 55
  3. Périne Brotcorne, Les ligues ouvrières féminines chrétiennes 1920-1939 : un mouvement en prise avec son temps,, Bruxelles, Université Libre de Bruxelles, 1999/2000, p. 190
  4. 75 ans de vie féminine. Toutes les femmes, toute la vie, Bruxelles, Hayez, , p. 60, 63, 69, 72, 80, 84, 88 et 89.
  5. Cette information est tirée de l'interview de Fernande Lebrun réalisée par Denise Keymolen le 12 avril 1986. Fonds Vie Féminine, Farde 17.
  6. Cette information est tirée de l'interview de Fernande Lebrun réalisée par Denise Keymolen le 12 avril 1986. Fonds Vie Féminine, Farde 17.
  7. Cette information est tirée de l'interview de Fernande Lebrun réalisée par Denise Keymolen le 12 avril 1986. Fonds Vie Féminine, Farde 17.
  8. Périne Brotcorne, Les ligues ouvrières féminines chrétiennes 1920-1939 : un mouvement en prise avec son temps, Brxelles, Université Libre de Bruxelles, 1999/2000, p. 53
  9. ROUCLOUX, A. (coord.), COENEN, M-T. et DELVAUX, A-L, Vie Féminine - 100 ans de mobilisation féminine, bruxelles, CARHOP, , 352 p. (ISBN 9782930674155), p. 54
  10. Vie Féminine, 75 ans de vie féminine. Toutes les femmes, toute la vie., Bruxelles, Hayez, , 128 p., p. 89
  11. Cette information est tirée de l'interview de Fernande Lebrun réalisée par Denise Keymolen le 12 avril 1986. Fonds Vie Féminine, Farde 17.
  12. Eliane Gublin, Dictionnaire des femmes belges XIXe et XXe siècles, bruxelles, Editions Racine, , 456 p., p. 358 et 358

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • GUBIN, E. et al., Dictionnaire des femmes belges. XIXe et XXe siècles, Bruxelles, Editions Racine, 2006, p. 358 et 359.
  • GERARD, E. et WYNANTS, P., Histoire du mouvement ouvrier chrétien en Belgique, tome 2, Louvain, Leuven University Press, 1994, p. 360 et 383.
  • KEYMOLEN, D., Victoire Cappe 1886-1927. Une vie chrétienne, sociale, féministe, Louvain, Leuven University Press, 2001, p. 402 à 406.
  • ROUCLOUX, A. (coord.), COENEN, M-T. et DELVAUX, A-L., Vie Féminine - 100 ans de mobilisation féminine, Bruxelles, CARHOP, 2021, p. 53 à 55.
  • X., 75 ans de vie féminine. Toutes les femmes, toute la vie, Bruxelles, Hayez, 1995, p. 60, 63, 69, 72, 80, 84, 88 et 89.
  • BROTCORNE, P., Les ligues ouvrières féminines chrétiennes 1920-1939 : un mouvement en prise avec son temps, GUBIN, E. (dir.), Bruxelles, Université Libre de Bruxelles, p. 43, 53, 54, 55, 91, 148, 190 et 191.
  • Fonds Vie Féminine, interview de Fernande Lebrun du 12 avril 1986, farde 17, p. 1 à 18.