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Utilisateur:FioMey/Brouillon

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La Bande dessinée muette[modifier | modifier le code]

La bande dessinée muette ou bande dessinée sans parole, est une bande dessinée qui n’utilise pas de mots. Elles se lisent comme une BD pourvue de phylactère (ou bulle de dialogue), mais une attention particulière est portée sur la mise en scène des images. Elle n'implique pas systématiquement l'absence totale de bulle de dialogue, mais l'attention est portée sur l'absence de mots et ses auteurs redoublent d’ingéniosité sur l'usage de codes graphique qui suffisent à comprendre une histoire. C’est aussi une BD qui demande de solliciter davantage d’imagination de la part des lecteurs. [1] La BD muette peut être associée au groupe l'OuBaPo (Ouvroir de bande dessinée potentielle), créé en 1992, et on peut considérer qu'elle est soumise à des contraintes d'écriture.[2]

Historique[modifier | modifier le code]

A l’origine, les bandes dessinées muettes sont publiées dans la presse et évolueront jusqu’à aujourd’hui avec ce support. Vers 1860, dans des revues satiriques allemandes, comme dans l’hebdomadaire Fliegende Blätter. Caran d’Ache (1859-1909), l’introduira une vingtaine d’années plus tard en France, dans des revues comme Tout Paris, ou Le Chat Noir où elles connaîtront un engouement important. Elles s’exportent aussi dans toute l’Europe, aux Etats Unis, et en Australie

Celles ayant le plus de succès ont pu être publiées en album, mais cela restait très rare, car l’idée d’une bande dessinée muette était presque inconcevable, tant l’image servait le texte, elles ont trouvé leur place dans la mise en page des journaux et presse de l'époque car cela permettait d'avoir d'aérer en ayant des pages dessinées dépourvus de typographies déjà bien assez présentes dans ces supports.

Aujourd’hui et depuis les années 1970, le support presse continue d’exister, mais le statut de la bande dessinée a changé. La bande dessinée muette s’est retrouvée dans des magazines spécialisés s’adressant aux adultes et adolescents (Métal Hurlant, Tintin, Spirou). Les histoires de Moebius ont été regroupé dans un album s'intitulant Arzach sorti en 1975, c'est pour beaucoup celui qui marque la naissance de l'édition de la BD muette même s'il ne sera pas le seul, car c’est dans les années soixantes-dix que l’essor de la bande dessinée muette se fait, à des fins expérimentales ou contemplatives.

Dans les années 1980, 1990, les bandes dessinées n’apparaissent presque plus dans la presse. Nous les retrouvons dans la micro-édition, les fanzines et chez les éditeurs indépendants.[3]Elles prendront de nouveaux visages chez beaucoup d'auteurs de fantastique et héroïque fantaisie, comme Moebius, précurseur du genre, ils vont faire usage de l'image sans dialogue, car il y avait pour ce genre un enjeux principalement visuel. En parallèle, dans les années quatre-vingt on voit émerger les icônes et les pictogrammes qui viennent s'incruster comme code de langage graphique dans les BD sans paroles, par exemple chez Ken Parker, de Giancarlo Berardi et Ivo Milazzo. Ainsi, les 1980, 2000, les bandes dessinées satiriques, humoristiques, burlesques et cartoonesques sans paroles s'intensifient et certains auteurs comme Stéphane Blanquet, en feront leur spécialité.

La bande dessinée muette aura était bien plus rapidement éditée en Europe ou au Japon, plutôt que aux Etats-Unis où il a fallut plus de temps pour sortir des supports presses étant donné que l'émergence de ce genre se faisait au même moment que l'âge d'or du comics aux États-Unis. Mais, en 1999 l'édition de Comix 2000 donna un peu plus de visibilité à la bande dessinée muette, ce qui sera suivit par la seule bande dessinée muette à avoir obtenue le Prix du meilleur album du festival d'Angoulême, à Là où vont nos pères de l'Australien Shaun Tan (2006).[4]

Album jeunesse sans texte

Le livre pour tout petit ou l’album jeunesse sans texte nécessite un graphisme rigoureux pour que l'enfant puisse comprendre. L’album sans texte se construit sans un mot, ce qui incite l’enfant ou l’adulte, à parler et à inventer le texte oralement, à la manière de l’imagier où l’on prononce le mot correspondant. La suite d'image et la relation d'une image à l'autre suffisent à donner un sens. L'album sans texte se révèle être alors un outil précieux au développement cognitif et créatif de l'enfant.

Juliette Binet et son ouvrage L'Horizon Facétieux, aux éditions Gallimard Jeunesse Giboulées, Mitsumasa Anno, Ce jour-là, à L'école des Loisirs ainsi qu'Anne Brouillard et son livre L'orage, aux éditions Grandir font partis des auteurs illustrateurs maîtrisant parfaitement l'album sans texte.[5]


Références[modifier | modifier le code]

  1. Le blogue de la bibliothèque de Saint Brieuc, la bande dessinée muette[lire en ligne]
  2. ART 9, Oulipo, L’OuBaPo et la bande dessinée sous contrainte, jean Stouff [lire en ligne], 2010
  3. du9, La bande dessinée muette, Jessie Bi [lire en ligne], 2006
  4. Neuvième art 2.0, une histoire de la bande dessinée muette, Thierry Groensteen [lire en ligne], 1997-1998
  5. le Blog de Sophie Van der Linden, album sans texte,Sophie Van der Linden [lire en ligne], 2012